HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), A Paeonius sur le don d'un astrolabe

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Πῶς οὖν οὐ μέλλω τὴν μέσην ἐν τῇ ψυχῇ χώραν τῷ θαυμαστῷ Παιονίῳ νέμειν, ὃς ἐκ πολλοῦ διατετειχισμένας θριγκοῖς μεγάλοις φιλοσοφίαν καὶ στρατείαν ἐξεῦρεν ἐπαναγαγεῖν καὶ συνάψαι, παλαιάν τινα ἐνιδὼν τοῖς ἐπιτηδεύμασι τούτοις συγγένειαν; Ἰταλία μὲν γὰρ πάλαι τοὺς αὐτοὺς ἔχουσα Πυθαγόρου τε ἀκουστὰς καὶ τῶν πόλεων ἁρμοστάς, Ἑλλὰς μεγάλη προσηγορεύετο, καὶ μάλα ἐν δίκῃ, παρ´ οἷς Χαρώνδας μὲν ἐνομοθέτει καὶ Ζάλευκος, ἐστρατήγουν δὲ Ἀρχῦται τε καὶ Φιλόλαοι, δὲ ἀστρονομικώτατος Τίμαιος ἐπολιάρχει τε καὶ ἐπρέσβευε καὶ τἄλλα ἐπολιτεύετο, παρ´ οὗ καὶ Πλάτων ἡμῖν περὶ κόσμου φύσεως διαλέγεται. ταῦτ´ ἄρα μέχρις ἐνάτης ἀπὸ Πυθαγόρου γενεᾶς τὰ κοινὰ πιστευθέντες, εὐδαίμονα τὴν Ἰταλίαν ἐτήρησαν· καὶ μὴν τὸ Ἐλεατικὸν τότε Ἀθήνῃσι διδασκαλεῖον λόγων τε ἅμα καὶ ὅπλων ὁμοτίμως ἐπεμελήθησαν. Ζήνων τε γὰρ οὐδ´ ἂν ἀριθμήσαις ῥᾳδίως ὅσας ἐξέκοψε τυραννίδας, συνιστὰς ἐπ´ αὐτὰς τὸ ὑγιαῖνον τῶν πόλεων, καὶ Ξενοφῶν ἀπειρηκότας ὑπὸ τῶν συμφορῶν καὶ θανατῶντας ἤδη τοὺς μυρίους παραλαβών, ἀπ´ ἄκρας τῆς Περσῶν ἐπικρατείας κατήγαγε νικῶντας ἅπαν τὸ ὑφιστάμενον. τί δ´ ἄν τις εἴποι τὸ Δίωνα ἐπὶ τὴν Διονυσίου μοναρχίαν ἐλθεῖν, δουλωσαμένην μὲν τὰς Ἑλληνίδας ἐν Σικελίᾳ πόλεις, οὐκ ἐλαχίστας δὲ ἐν αὐτῇ καὶ βαρβάρους, τὸ δὲ Καρχηδονίων φρόνημα καθελοῦσαν, ἐπινεμομένην δὲ ἤδη τῆς Ἰταλίας τὴν παραλίαν; ἀλλ´ ἐπὶ ταύτην ξενολογήσας Πλάτωνος ἐραστὴς καὶ ἐρώμενος, ἑνὶ πλοίῳ καὶ τούτῳ στρογγύλῳ τὸ συμμαχικὸν ἅπαν ἐμβιβάσας, τῇ Σικελίᾳ προσέπλευσε, καὶ ἀπὸ τῆς τοσαύτης παρασκευῆς Διονύσιος μὲν ἐξηλαύνετο, τὴν πολιτείαν δὲ Δίων μετεσχημάτιζεν, ἀποδιδοὺς τῇ τῶν νόμων ἡγεμονίᾳ τὰς πόλεις. οὕτω πάλαι μὲν συνεγίνοντο φιλοσοφία καὶ πολιτεία, καὶ ἐπειδὰν συνέλθοιεν, τοιαῦτα εἰργάζοντο. ὥσπερ δὲ τὰ ἄλλα τὰ καλὰ καὶ σεμνά, καθ´ ὧν ἁπάντων χρόνος ἐνεανιεύσατο, καὶ τοῦτο κατιόντα τὸν βίον ἀπέλιπε τὸ διττὸν εἶδος, καὶ κατεχωρίσθη παρὰ τὸν ὕστερον. τοιγαροῦν οὐδὲ ἄξιον εἰπεῖν ὅπως ἔχει τοῖς ἀνθρώποις τὰ πράγματα. μὴ γὰρ διότι τοῦτο καὶ τἄλλα ἡμᾶς ἀπολέλοιπεν ἀγαθά; ὡς οὐδὲν ἂν γένοιτο πόλεσι δυστύχημα μεῖζον τοῦ τὸ μὲν ἰσχυρὸν ἀνόητον ἔχειν, τὸ δ´ ἔμφρον ἀδύνατον. [2] Puis-je hésiter à placer au premier rang, parmi ceux que je révère, l’admirable Pæonius? Depuis longtemps l’étude de la philosophie et le métier des armes se trouvaient séparés comme par un mur infranchissable. Pæonius les a rapprochés et réunis; il a renouvelé l’alliance dont les siècles anciens offrent de nombreux exemples. En effet, dans une partie de l’antique Italie, on voyait les mêmes hommes, qui suivaient les leçons de Pythagore, administrer les villes. Dans cette contrée, appelée à juste titre la Grande Grèce, Charondas et Zaleucus donnaient des lois aux cités; les Archylas et les Philolaüs commandaient aux armées ; Timée, magistrat, ambassadeur, était mêlé à toutes les affaires publiques, Timée, cet illustre astronome, sous le nom duquel Platon nous expose ses idées sur la nature du monde. Jusqu’à la neuvième génération après Pythagore, c’est aux philosophes qu’était remis le soin de gouverner, et l’Italie leur dut le maintien de sa prospérité. L’école des Éléates, à Athènes, se distingua également et par la science et par les armes. Zénon renversa un si grand nombre de tyrans qu’il serait difficile de les compter, et à la tyrannie il substituait partout une sage république. Xénophon, se mettant à la tête des Dix mille découragés par leurs revers et tout près de succomber, les ramena du fond de la Perse, vainqueurs de tous les obstacles. Et peut-on oublier Dion, le destructeur de la puissance de ce Denys qui avait soumis à son joug les villes si nombreuses de la Sicile, grecques et barbares, qui avait abattu l’orgueil des Carthaginois, et s’attaquait déjà aux rivages de l’Italie? Tel était l’ennemi qu’allait combattre l’adorateur, le favori de Platon : réunissant quelques étrangers il fait monter tous ses soldats sur un seul vaisseau, un vaisseau marchand; il aborde en Sicile; avec cette petite troupe il chasse Denys, il change la forme du gouvernement, et rétablit dans les cités le règne des lois. Ainsi jadis les philosophes étaient hommes d’État, et à ce double titre ils accomplissaient de grandes choses. Mais rien de ce qu’il y a de beau et de bon n’échappe à la fâcheuse influence du temps: dans les âges suivants la politique et la philosophie ne s’associèrent plus; elles firent divorce. Aussi comment vont les choses humaines! N’est-ce pas à cette séparation qu’il faut attribuer la perte de notre bonheur? Car il n’est rien de plus funeste pour les villes que l’autorité privée de raison, tandis que la sagesse est dénuée de tout pouvoir.


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Dernière mise à jour : 17/07/2008