[17c,9] Μετὰ δὲ τὴν τῶν Μαυρουσίων γῆν ἡ τῶν Μασαισυλίων
ἐστίν, ἀπὸ τοῦ Μολοχὰθ ποταμοῦ τὴν ἀρχὴν
λαμβάνουσα, τελευτῶσα δὲ ἐπὶ τὴν ἄκραν, ἣ καλεῖται
{Τρητόν}, ὅριον τῆς τε Μασαισύλων καὶ τῆς Μασυλιέων
γῆς· στάδιοι δ´ εἰσὶν ἀπὸ τοῦ Μεταγωνίου μέχρι
τοῦ Τρητοῦ ἑξακισχίλιοι· οἱ δ´ ἐλάττους φασίν. ἔχει
δ´ ἡ παραλία πόλεις τε πλείους καὶ ποταμοὺς καὶ χώραν
εὐφυῆ, τῶν δ´ ἐν ὀνόματι ἀρκεῖ μνησθῆναι. ἔστι
δὲ πόλις Σίγα ἐν χιλίοις σταδίοις ἀπὸ τῶν λεχθέντων
ὅρων, βασίλειον Σόφακος· κατέσπασται δὲ νῦν· τὴν
δὲ χώραν μετὰ Σόφακα κατέσχε Μασανάσσης, εἶτα Μικίψας,
εἶτα καὶ οἱ ἐκεῖνον διαδεξάμενοι, καθ´ ἡμᾶς δὲ
Ἰούβας ὁ πατὴρ τοῦ νεωστὶ τελευτήσαντος Ἰούβα· κατέσπασται
δὲ καὶ Ζάμα τὸ τούτου βασίλειον ὑπὸ Ῥωμαίων·
μετὰ δὲ τὴν Σίγαν Θεῶν λιμὴν ἐν ἑξακοσίοις
σταδίοις· εἶτ´ ἄλλοι ἄσημοι τόποι. τὰ μὲν οὖν ἐν βάθει
τῆς χώρας ὀρεινὰ καὶ ἔρημα - - - ἔσθ´ ὅτε παρέσπαρται,
ἃ κατέχουσιν οἱ Γαίτουλοι μέχρι καὶ Σύρτεων·
τὰ δ´ ἐκεῖ πρὸς θαλάττῃ καὶ πεδία εὐδαίμονά
ἐστι καὶ πόλεις πολλαὶ καὶ ποταμοὶ καὶ λίμναι.
| [17c,9] Au territoire des Maurusii succède celui des Masaesylii, qui part du
fleuve Malochath et finit au cap {Trêtum} limite commune des Masaesylii et
des Masyliaei. Il y a 6000 stades du cap Métagonium au cap Trêtum.
Quelques auteurs réduisent un peu cette distance. Dans l'intervalle, la
côte présente, avec une campagne généralement fertile, bon nombre de
villes et de cours d'eau, mais nous nous bornerons à mentionner ici les
localités les plus en renom, et d'abord, à 1000 stades de ladite
frontière, la ville de Siga. Cette ville, aujourd'hui en ruines, servait
anciennement de résidence à Sophaxa. Quant au royaume même de Sophax,
après avoir passé successivement sous la domination de Masanassès, sous
celle de Micipsa et des héritiers de Micipsa, il échut de nos jours à
Juba, premier du nom, et père de Juba II, que nous avons vu mourir tout
récemment. Zama, résidence ou capitale de ce prince, est également en
ruines, ayant été détruite par les Romains. A 600 stades de Siga on
rencontre un port dit Théûlimên, mais plus loin il n'y a plus que des
localités obscures. Au-dessus de la côte, à l'exception de quelques
parties cultivées appartenant aux Gétules, le pays n'offre, jusqu'aux
Syrtes, qu'une suite de montagnes et de déserts, seulement aux abords des
Syrtes on voit de riches plaines descendre jusqu'à la mer et les villes en
grand nombre, ainsi que les fleuves et les lacs, se succéder le long de la côte.
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