| [17c,23] Τὴν δ´ ὑπερκειμένην ἐν βάθει χώραν τῆς σύρτεως
 καὶ τῆς Κυρηναίας κατέχουσιν οἱ Λίβυες, παράλυπρον
 καὶ αὐχμηράν· πρῶτοι μὲν οἱ Νασαμῶνες, ἔπειτα
 Ψύλλοι καί τινες Γαίτουλοι, ἔπειτα Γαράμαντες· πρὸς
 ἕω δ´ ἔτι μᾶλλον οἱ Μαρμαρίδαι, προσχωροῦντες ἐπὶ
 πλέον τῇ Κυρηναίᾳ καὶ παρατείνοντες μέχρι Ἄμμωνος.
 τεταρταίους μὲν οὖν φασιν ἀπὸ τοῦ μυχοῦ τῆς μεγάλης
 σύρτεως τοῦ κατ´ Αὐτόμαλά πως βαδίζοντας ὡς ἐπὶ
 χειμερινὰς ἀνατολὰς {εἰς Αὔγιλα} ἀφικνεῖσθαι. ἔστι
 δὲ ὁ τόπος οὗτος ἐμφερὴς τῷ Ἄμμωνι, φοινικοτρόφος
 τε καὶ εὔυδρος, ὑπέρκειται δὲ τῆς Κυρηναίας πρὸς
 μεσημβρίαν· μέχρι μὲν σταδίων ἑκατὸν καὶ δενδροφόρος 
 ἐστὶν ἡ γῆ, μέχρι δ´ ἄλλων ἑκατὸν σπείρεται
 μόνον, {οὐκ} ὀρυζοτροφεῖ δ´ ἡ γῆ διὰ τὸν αὐχμόν. ὑπὲρ
 δὲ τούτων ἡ τὸ σίλφιον {φέρουσά} ἐστιν· εἶθ´ ἡ ἀοίκητος 
 καὶ ἡ τῶν Γαραμάντων· ἔστι δ´ ἡ τὸ σίλφιον φέρουσα 
 στενὴ καὶ παραμήκης καὶ παράξηρος, μῆκος μὲν
 ὡς ἐπὶ τὰς ἀνατολὰς ἰόντι ὅσον σταδίων χιλίων, πλάτος 
 δὲ τριακοσίων ἢ μικρῷ πλειόνων τό γε γνώριμον.
 εἰκάζειν μὲν γὰρ ἅπασαν πάρεστι διηνεκῶς τὴν ἐπὶ
 τοῦ αὐτοῦ παραλλήλου κειμένην τοιαύτην εἶναι κατά
 τε τοὺς ἀέρας καὶ τὴν τοῦ φυτοῦ φοράν· ἐπεὶ δ´ ἐμπίπτουσιν 
 ἐρημίαι πλείους, {οὐ] τοὺς πάντας τόπους
 ἴσμεν· παραπλησίως δ´ ἀγνοεῖται καὶ τὰ ὑπὲρ τοῦ
 Ἄμμωνος καὶ τῶν αὐάσεων μέχρι τῆς Αἰθιοπίας. οὐδ´
 ἂν ἔχοιμεν λέγειν τοὺς ὅρους οὔτε τῆς Αἰθιοπίας οὔτε 
 τῆς Λιβύης, ἀλλ´ οὐδὲ τῆς πρὸς Αἰγύπτῳ τρανῶς, μή
 τί γε τῆς πρὸς τῷ ὠκεανῷ.
 | [17c,23] Toute la région intérieure au-dessus de la Grande Syrte et de la 
Cyrénaïque, région stérile et desséchée, est occupée par les différents 
peuples libyens, lesquels s'y succèdent dans l'ordre suivant : les 
Nasamons d'abord, les Psylles, une partie des Gétules, puis les 
Garamantes, et à l'est de ceux-ci les Marmarides, dont le territoire 
confine presque partout à la Cyrénaïque et se prolonge jusqu'à l'oasis 
d'Ammon. {D'Automala,} maintenant, autrement dit du fond de la Grande 
Syrte, en marchant pendant quatre journées toujours dans la direction du 
levant d'hiver, on atteint {Augila}, pays qui, par son aspect, ses 
plantations de palmiers et l'abondance de ses eaux, ressemble tout à fait 
à l'oasis d'Ammon. Augila est situé au-dessus de la Cyrénaïque droit au 
midi. A l'entrée du pays, sur un espace de 100 stades, le sol produit 
jusqu'à des arbres et de très grands arbres, mais les 100 stades qui 
suivent n'offrent plus que des champs ensemencés, les racines des arbres 
ne trouvant plus apparemment dans le sol assez d'humidité. Juste au-dessus 
{d'Augila} est le pays du silphium, puis vient une contrée déserte, 
inhabitée, après laquelle commence le territoire des Garamantes. La région 
qui produit le silphium forme une zone étroite qui se déroule comme un 
ruban toute en longueur et qui n'est guère moins desséchée que le désert : 
sa longueur de l'ouest à l'est est d'environ 1000 stades ; quant à sa 
largeur, elle ne dépasse guère 300 stades, à en juger du moins par les 
parties connues, car il y a lieu de supposer que le reste du pays situé 
sous le même parallèle jouit de la même température et présente d'aussi 
favorables conditions pour la végétation du silphium. Malheureusement la 
nécessité de franchir plusieurs déserts intermédiaires a empêché jusqu'à 
ce jour d'explorer cette région dans toute son étendue. Ajoutons qu'on ne 
connaît pas davantage ce qui est au-dessus d'Ammon et des autres auasis 
jusqu'à l'Ethiopie, et que nous ne saurions dire non plus quelles sont les 
vraies limites de l'Ethiopie et de la Libye même du côté le plus rapproché 
de l'Egypte, à plus forte raison du côté de l'Océan.
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