| [17c,21] ἔστι δὲ Θηραίων κτίσμα, Λακωνικῆς νήσου, ἣν καὶ
 Καλλίστην ὠνόμαζον τὸ παλαιόν, ὥς φησι καὶ Καλλίμαχος 
„Καλλίστη τὸ πάροιθε, τὸ δ´ ὕστερον οὔνομα
 „Θήρη, μήτηρ εὐίππου πατρίδος ἡμετέρης.“ κεῖται δὲ
 τὸ τῶν Κυρηναίων ἐπίνειον κατὰ τὸ ἑσπέριον τῆς
 Κρήτης ἄκρον, τὸ τοῦ Κριοῦ μέτωπον, ἐν διάρματι
 {δις}χιλίων σταδίων· ὁ δὲ πλοῦς λευκονότῳ. λέγεται
 δὲ ἡ Κυρήνη κτίσμα Βάττου· πρόγονον δὲ τοῦτον
 ἑαυτοῦ φάσκει Καλλίμαχος· ηὐξήθη δὲ διὰ τὴν ἀρετὴν
 τῆς χώρας· καὶ γὰρ ἱπποτρόφος ἐστὶν ἀρίστη καὶ καλλίκαρπος, 
 καὶ πολλοὺς ἄνδρας ἀξιολόγους ἔσχε καὶ δυναμένους 
 ἐλευθερίας ἀξιολόγως προΐστασθαι καὶ πρὸς
 τοὺς ὑπερκειμένους βαρβάρους ἰσχυρῶς ἀντέχειν. τὸ
 μὲν οὖν παλαιὸν αὐτόνομος ἦν ἡ πόλις· εἶτα οἱ τὴν
 Αἴγυπτον κατασχόντες Μακεδόνες αὐξηθέντες ἐπέθεντο 
 αὐτοῖς, ἀρξάντων τῶν περὶ Θίβρωνα τῶν ἀνελόντων 
 τὸν Ἅρπαλον. βασιλευθέντες δὲ χρόνους τινὰς
 εἰς τὴν Ῥωμαίων ἐξουσίαν ἦλθον, καὶ νῦν ἐστιν ἐπαρχία 
 τῇ Κρήτῃ συνεζευγμένη· τῆς δὲ Κυρήνης ἐστὶ περιπόλια 
 ἥ τε Ἀπολλωνία καὶ ἡ Βάρκη καὶ ἡ Ταύχειρα
 καὶ Βερενίκη καὶ τὰ ἄλλα πολίχνια τὰ πλησίον. 
 | [17c,21] Cyrène doit son origine à une colonie venue de Théra, île qui 
reconnaît elle-même Lacédémone pour métropole, et qui primitivement 
s'appelait Calliste, comme l'atteste ce vers de Callimaque : «L'antique 
Calliste, devenue plus tard Théra, que salue du nom de mère notre chère 
patrie tant de fois illustrée par les victoires de ses coursiers». Le port 
des Cyrénéens se trouve situé juste en face du Criû-Métôpon, extrémité 
occidentale de la Crète : la traversée entre ces deux points est de {2}000 
stades et se fait avec le leuconotus. Cyrène passe pour une fondation de 
Battus, et Callimaque revendique Battus comme son ancêtre. Le 
développement rapide de Cyrène est dû aux ressources infinies de son 
territoire, qui lui ont permis de devenir pour les autres pays un 
incomparable haras en même temps qu'un grenier d'abondance. A ce mérite 
ajoutons celui d'avoir donné naissance à une foule de grands hommes qui 
ont su maintenir énergiquement sa liberté intérieure en même temps qu'ils 
la défendaient les armes à la main contre les attaques des Barbares ses 
voisins. Elle avait commencé en effet par former un Etat autonome, mais 
plus tard les Macédoniens, maîtres de l'Egypte, voulurent s'étendre à ses 
dépens : une attaque de Thimbron, le meurtrier d'Harpalus, donna le signal 
des hostilités. Elle était depuis quelque temps gouvernée par des rois, 
quand enfin elle tomba au pouvoir des Romains : actuellement elle forme, 
unie à la Crète, une des provinces de leur empire et a dans sa dépendance 
les villes d'Apollonie, de Barcé, de Tauchira et de Bérénice, sans compter 
mainte autre petite place de son voisinage immédiat.
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