| [17c,20] Ἡ δὲ μεγάλη σύρτις τὸν μὲν κύκλον ἔχει σταδίων
 {τρισχιλίων} ἐνακοσίων τριάκοντά που, τὴν δ´ ἐπὶ τὸν
 μυχὸν διάμετρον χιλίων πεντακοσίων, τοσοῦτον δέ που
 καὶ τὸ τοῦ στόματος πλάτος. ἡ χαλεπότης δὲ καὶ ταύτης
 τῆς σύρτεως καὶ τῆς μικρᾶς - - - ὅτι πολλαχοῦ τεναγώδης 
 ἐστὶν ὁ βυθὸς καὶ κατὰ τὰς ἀμπώτεις καὶ τὰς
 πλημμυρίδας συμβαίνει τισὶν ἐμπίπτειν εἰς τὰ βράχη
 καὶ καθίζειν, σπάνιον δ´ εἶναι τὸ σωζόμενον σκάφος.
 διόπερ πόρρωθεν τὸν παράπλουν ποιοῦνται φυλαττόμενοι 
 μὴ ἐμπέσοιεν εἰς τοὺς κόλπους ὑπ´ ἀνέμων ἀφύλακτοι 
 ληφθέντες· τὸ μέντοι παρακίνδυνον τῶν ἀνθρώπων 
 ἁπάντων διαπειρᾶσθαι ποιεῖ, καὶ μάλιστα
 τῶν παρὰ γῆν παράπλων. εἰσπλέοντι δὴ τὴν μεγάλην
 σύρτιν ἐν δεξιᾷ μετὰ τὰς Κεφαλὰς ἔστι λίμνη τριακοσίων 
 που σταδίων τὸ μῆκος ἑβδομήκοντα δὲ τὸ πλάτος, 
 ἐκδιδοῦσα εἰς τὸν κόλπον, ἔχουσα καὶ νησία καὶ
 ὕφορμον πρὸ τοῦ στόματος. μετὰ δὲ τὴν λίμνην τόπος
 ἐστὶν Ἀσπὶς καὶ λιμὴν κάλλιστος τῶν ἐν τῇ σύρτει.
 συνεχὴς δὲ ὁ Εὐφράντας πύργος ἐστίν, ὅριον τῆς πρότερον 
 Καρχηδονίας γῆς καὶ τῆς Κυρηναίας τῆς ὑπὸ
 Πτολεμαίῳ· εἶτ´ ἄλλος τόπος Χάραξ καλούμενος, ᾧ
 ἐμπορίῳ ἐχρῶντο Καρχηδόνιοι κομίζοντες οἶνον, ἀντιφορτιζόμενοι 
 δὲ ὀπὸν καὶ σίλφιον παρὰ τῶν ἐκ Κυρήνης 
 λάθρᾳ παρακομιζόντων· εἶθ´ οἱ Φιλαίνων βωμοί· 
 καὶ μετὰ δὲ τούτους Αὐτόμαλα φρούριον φυλακὴν
 ἔχον, ἱδρυμένον κατὰ τὸν μυχὸν τοῦ κόλπου παντός.
 ἔστι δ´ ὁ διὰ τοῦ μυχοῦ τούτου παράλληλος τοῦ μὲν δι´
 Ἀλεξανδρείας μικρῷ νοτιώτερος χιλίοις σταδίοις, τοῦ 
 δὲ διὰ Καρχηδόνος ἐλάττοσιν ἢ δισχιλίοις· πίπτοι δ´
 ἂν τῇ μὲν καθ´ Ἡρώων πόλιν τὴν ἐν τῷ μυχῷ τοῦ
 Ἀραβίου κόλπου, τῇ δὲ κατὰ τὴν μεσόγαιαν τῶν Μασαισυλίων 
 καὶ τῶν Μαυρουσίων· ὅπου τὸ λειπόμενον
 ἤδη τῆς παραλίας ἐστὶν εἰς πόλιν Βερενίκην στάδιοι
 χίλιοι πεντακόσιοι. ὑπέρκεινται δὲ τοῦ μήκους τοῦδε
 παρήκοντες καὶ μέχρι τῶν Φιλαίνου βωμῶν οἱ προσαγορευόμενοι 
 Νασαμῶνες, Λιβυκὸν ἔθνος· ἔχει δὲ τὸ
 μεταξὺ διάστημα καὶ λιμένας οὐ πολλοὺς ὑδρεῖά τε
 σπάνια. ἔστι δὲ ἄκρα λεγομένη Ψευδοπενιάς, ἐφ´ ἧς ἡ
 Βερενίκη τὴν θέσιν ἔχει παρὰ λίμνην τινὰ Τριτωνίδα,
 ἐν ᾗ μάλιστα νησίον ἐστὶ καὶ ἱερὸν τῆς Ἀφροδίτης ἐν
 αὐτῷ· ἔστι δὲ καὶ λίμνη Ἑσπερίδων, καὶ ποταμὸς ἐμβάλλει 
 Λάθων. ἐνδοτέρω δὲ τῆς Βερενίκης ἐστὶ τὸ
 μικρὸν ἀκρωτήριον λεγόμενον Βόρειον ὃ ποιεῖ τὸ στόμα
 τῆς σύρτεως πρὸς τὰς Κεφαλάς· κεῖται δὲ ἡ Βερενίκη
 κατὰ τὰ ἄκρα τῆς Πελοποννήσου, κατὰ τὸν καλούμενον
 Ἰχθύν {καὶ τὸν Χελωνάταν,} καὶ ἔτι κατὰ τὴν Ζάκυνθον,
 ἐν διάρματι σταδίων τρισχιλίων ἑξακοσίων. ἐκ ταύτης
 τῆς πόλεως τριακοσταῖος πεζῇ περιώδευσε τὴν σύρτιν
 Μάρκος Κάτων, κατάγων στρατιὰν πλειόνων ἢ μυρίων
 ἀνδρῶν, εἰς μέρη διελὼν τῶν ὑδρείων χάριν· ὥδευσε
 δὲ πεζὸς ἐν ἄμμῳ βαθείᾳ καὶ καύμασι. μετὰ δὲ Βερενίκην 
 πόλις ἐστὶ Ταύχειρα ἣν καὶ Ἀρσινόην καλοῦσιν·
 εἶθ´ ἡ Βάρκη πρότερον, νῦν δὲ Πτολεμαΐς· εἶτα Φυκοῦς 
 ἄκρα, ταπεινὴ μὲν πλεῖστον δ´ ἐκκειμένη πρὸς
 ἄρκτον παρὰ τὴν ἄλλην τὴν Λιβυκὴν παραλίαν· κεῖται
 δὲ κατὰ Ταίναρον τῆς Λακωνικῆς ἐν διάρματι δισχιλίων
 ὀκτακοσίων σταδίων· ἔστι δὲ καὶ πολίχνιον ὁμώνυμον 
 τῇ ἄκρᾳ. οὐ πολὺ δὲ τοῦ Φυκοῦντος ἀπέχει τὸ τῶν
 Κυρηναίων ἐπίνειον ἡ Ἀπολλωνία, ὅσον ἑκατὸν καὶ
 ἑβδομήκοντα σταδίοις, τῆς δὲ Βερενίκης χιλίοις, τῆς δὲ
 Κυρήνης ὀγδοήκοντα, πόλεως μεγάλης ἐν τραπεζοειδεῖ
 πεδίῳ κειμένης, ὡς ἐκ τοῦ πελάγους ἑωρῶμεν αὐτήν.
 | [17c,20] La Grande Syrte a quelque chose comme {4}900 stades de tour, son plus 
grand diamètre mesure {2}500 stades, ce qui est aussi à peu de chose près 
la largeur de l'entrée du golfe. Ce qui rend la navigation de la Grande, 
comme de la Petite Syrte, particulièrement difficile, c'est le peu de 
profondeur d'eau qui s'y trouve en maint endroit, de sorte qu'on risque, 
lors du flux ou du reflux, d'être jeté sur des bancs de sable et d'y 
demeurer échoué, auquel cas il est bien rare que le bâtiment en réchappe. 
Les marins le savent et ils ont soin à cause de cela, lorsqu'ils passent 
devant cette côte, de se tenir toujours assez loin de terre dans la 
crainte d'être surpris par les vents et entraînés dans l'intérieur des 
golfes. Mais quel est le danger que n'affronte pas la témérité des hommes ! 
A ce titre un semblable périple devait avoir pour eux un attrait 
particulier. Or, une fois qu'on a pénétré dans la Grande Syrte en doublant 
la pointe Céphales, on aperçoit à sa droite un grand lac qui peut avoir 
300 stades de long sur 70 stades de large et qui s'ouvre dans le golfe en 
face d'un groupe d'îlots à l'abri desquels les vaisseaux peuvent mouiller. 
Au lac succèdent une localité connue sous le nom d'Aspis et un port, qui 
est le plus beau de tous ceux que renferme la Grande Syrte, puis, tout de 
suite après, se présente la tour d'Euphrantas qui formait la séparation 
entre l'ancien territoire de Carthage et la Cyrénaïque telle que l'avaient 
faite les conquêtes et annexions de Ptolémée {Apion}. Une autre localité 
du nom de Charax succède à Euphrantas, elle possédait naguère un marché où 
les Carthaginois venaient échanger leurs vins contre du silphium apporté 
en contrebande de Cyrène. On arrive ensuite aux Autels des frères 
Philènes, puis au fort d'Automala, lequel a une garnison permanente. Ce 
fort occupe le point le plus enfoncé de tout le golfe. Le parallèle qui 
passe par Automala, plus médidional que le parallèle d'Alexandrie d'un peu 
moins de 1000 stades, plus méridional d'autre part que le parallèle de 
Carthage de moins de 2000 stades, doit passer à la fois par Héroopolis, 
c'est-à-dire par le fond du golfe Arabique, et par le milieu de la 
Masaesylie et de la Maurusie. Le reste de la côte jusqu'à la ville de 
Bérénice mesure 1500 stades et correspond exactement au territoire 
qu'occupe dans l'intérieur la nation libyque des Nasamons, laquelle 
s'étend même jusqu'aux Autels de Philenus. Entre ces deux limites (le fond 
de la Grande Syrte et la ville de Bérénice), la côte ne présente qu'un 
petit nombre de ports et que de rares aiguades. La pointe de Pseudopénias, 
sur laquelle est bâtie Bérénice, a dans son voisinage un lac connu sous le 
nom de Tritonis, remarquable surtout par cette double circonstance qu'il 
s'y trouve une petite île et que dans cette île on a bâti un temple en 
l'honneur d'Aphrodite. Un autre lac, dit des Hespérides, reçoit la rivière 
du Lathôn. Un peu en deçà de Bérénice est le petit cap Boréum qui forme 
avec la pointe Céphales l'entrée de la Syrte. Quant à Bérénice même, elle 
correspond exactement aux points extrêmes du Péloponnèse, c'est-à-dire aux 
caps Ichthys {et Chélonatas}, en même temps qu'à l'île Zacynthe dont la 
sépare un trajet de 3600 stades. Parti de cette ville à la tête d'un corps 
de plus de dix mille hommes, qu'il avait pris soin de diviser en plusieurs 
détachements pour éviter qu'il n'y eût d'encombrement aux aiguades, Marcus 
Caton mit trente jours à faire par terre le tour de la Syrte : il avait 
préféré faire le chemin à pied malgré la profondeur des sables et bien 
qu'il eût à braver des chaleurs torrides. Passé Bérénice, on atteint la 
ville de Tauchirat ou d'Arsinoé (on lui donne quelquefois aussi ce dernier 
nom) ; puis vient l'antique Barcé, qu'on ne connaît plus que sous le nom 
de Ptolémaïs. Le Phycûs, qui lui succède, est une pointe très basse, mais 
qui s'avance assez loin vers le nord pour dépasser de beaucoup le reste de 
la côte de Libye. Ajoutons qu'elle est située sous le même méridien que le 
cap Ténare de Laconie et qu'elle s'en trouve séparée par une traversée de 
2800 stades. Il y a aussi une petite ville qui porte le même nom que le 
cap. Non loin maintenant du Phycûs, à une distance de 170 stades environ, 
est Apollonias qui sert de port aux Cyrénéens. Séparée de Bérénice par une 
distance de 1000 stades, Apollonias n'est qu'à 80 stades de Cyrène, grande 
ville située dans une plaine, qui, vue de la mer, nous parut unie comme 
une table.
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