[16c,2] Ὁ μὲν οὖν Περσικὸς κόλπος λέγεται καὶ ἡ κατὰ
Πέρσας θάλαττα. φησὶ δὲ περὶ αὐτῆς Ἐρατοσθένης
οὕτως, ὅτι τὸ μὲν στόμα φησὶν εἶναι στενὸν οὕτως
ὥστ´ ἐξ Ἁρμόζοντος, τῆς Καρμανίας ἀκρωτηρίου, τῆς
Ἀραβίας ἀφορᾶται τὸ ἐν Μάκαις· ἀπὸ δὲ τοῦ στόματος
ἡ ἐν δεξιᾷ παραλία περιφερὴς οὖσα κατ´ ἀρχὰς μὲν
ἀπὸ τῆς Καρμανίας πρὸς ἕω μικρόν, εἶτα πρὸς ἄρκτον
νεύει, καὶ μετὰ ταῦτα πρὸς τὴν ἑσπέραν μέχρι Τερηδόνος
καὶ τῆς ἐκβολῆς τοῦ Εὐφράτου· περιέχει δὲ τήν
τε Καρμανίων παραλίαν καὶ τὴν Περσῶν καὶ Σουσίων
καὶ Βαβυλωνίων ἀπὸ μέρους, ὅσον μυρίων οὖσα σταδίων·
περὶ ὧν καὶ ἡμεῖς εἰρήκαμεν· τὸ δ´ ἐντεῦθεν
ἑξῆς ἐπὶ τὸ στόμα πάλιν ἄλλοι τοσοῦτοι, καθάπερ καὶ
Ἀνδροσθένη λέγειν φησὶ τὸν Θάσιον, τὸν καὶ Νεάρχῳ
συμπλεύσαντα ... καθ´ αὑτόν· ὥστε δῆλον ἐκ τούτων
εἶναι διότι μικρὸν ἀπολείπεται τῷ μεγέθει τῆς
κατὰ τὸν Εὔξεινον θαλάττης αὕτη ἡ θάλαττα· λέγειν
δέ φησιν ἐκεῖνον περιπεπλευκότα στόλῳ τὸν κόλπον,
ὅτι ἀπὸ Τερηδόνος ἑξῆς ἐν δεξιᾷ ἔχοντι τὴν ἤπειρον ὁ
παράπλους ἔχει προκειμένην νῆσον Ἴκαρον, καὶ ἱερὸν
Ἀπόλλωνος ἅγιον ἐν αὐτῇ καὶ μαντεῖον Ταυροπόλου.
| [16c,2] Le golfe Persique est appelé souvent aussi la mer de Perse, notamment
par Eratosthène qui en donne la description suivante : «L'entrée de cette
mer, dit-il, est tellement étroite, que du cap Harmoza, situé sur la côte
de Carmanie, on voit juste en face de soi le cap Macae se détacher de la
côte d'Arabie. A partir de l'entrée, la côte de droite décrit une ligne
courbe, qui, parvenue à la Carmanie, commence à incliner un peu vers
l'est, puis remonte vers le nord, et se détourne de nouveau au couchant,
pour ne plus se départir de cette direction jusqu'à Térédon et jusqu'à
l'embouchure de l'Euphrate, contournant ainsi, sur une étendue de 10.000
stades environ, la Carmanie, la Perse, la Susiane, et une partie de la
Babylonie». Nous avons nous-même précédemment décrit ces différentes
contrées. Ajoutons qu'Eratosthène compte, de l'embouchure de l'Euphrate à
l'entrée du golfe, {le long de la côte opposée,} juste le même nombre de
stades, en se fondant sur le témoignage d'Androsthène de Thasos, qui,
après avoir accompagné Néarque {jusqu'à l'embouchure de l'Euphrate,} fut
chargé seul {d'achever l'exploration du golfe}, et tirons de là cette
conclusion évidente que l'étendue de la mer de Perse égale, à peu de chose
près, celle du Pont-Euxin. {Sur cette dernière partie de l'exploration},
Eratosthène nous fournit quelques détails empruntés à Androsthène lui-même
: c'est ainsi qu'il nous le montre partant de Térédon avec toute la
flotte, contournant le fond du golfe, puis, avançant dès là avec la terre
à sa droite, jusqu'à une certaine île dite d'Icare, qui semble toucher à
la côte et dans laquelle il signale la présence à la fois d'un temple
d'Apollon et d'un oracle {d'Artémis} Tauropole.
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