[16a,14] Ἡ δὲ χώρα φέρει κριθὰς μὲν ὅσας οὐκ ἄλλη (καὶ
γὰρ τριακοσιοντάχουν λέγουσι), τὰ δὲ ἄλλα ἐκ τοῦ φοίνικος
παρέχεται· καὶ γὰρ ἄρτον καὶ οἶνον καὶ ὄξος
καὶ μέλι καὶ ἄλφιτα· τά τε πλεκτὰ παντοῖα ἐκ τούτου·
τοῖς δὲ πυρῆσιν ἀντ´ ἀνθράκων οἱ χαλκεῖς χρῶνται,
βρεχόμενοι δὲ τοῖς σιτιζομένοις εἰσὶ τροφὴ βουσὶ καὶ
προβάτοις. φασὶ δ´ εἶναι καὶ Περσικὴν ᾠδήν, ἐν ᾗ τὰς
ὠφελείας τριακοσίας καὶ ἑξήκοντα διαριθμοῦνται·
ἐλαίῳ δὲ χρῶνται τῷ σησαμίνῳ τὸ πλέον· οἱ δ´ ἄλλοι
τόποι σπανίζονται τούτου τοῦ φυτοῦ.
| [16a,14] Il n'y a pas de contrée sur la terre qui produise autant d'orge que la
Babylonie : on assure en effet que le rendement d'un champ d'orge y est de
trois cents pour un mais tout le reste de sa subsistance, elle le tire du
palmier : c'est le palmier qui lui fournit le pain, le vin, le vinaigre,
le miel et la farine. Avec les fibres du palmier, les Babyloniens font
toutes sortes d'ouvrages, nattés ou tressés; avec les noyaux de dattes
leurs forgerons suppléent au manque de charbon ; avec ces mêmes noyaux,
qu'on a laissés exprès se macérer dans l'eau, on nourrit les boeufs et les
moutons que l'on veut engraisser. Bref, si ce qu'on dit est vrai, on
chante en Perse une vieille chanson dans laquelle sont énumérées jusqu'à
trois cent soixante manières d'utiliser le palmier. Chacun de nous sait
aussi combien le sésame est rare dans les autres pays, eh bien, en
Babylonie, on ne se sert guère que d'huile de sésame.
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