[14e,28] Φήσας δὲ ἀγνώτων τινῶν μεμνῆσθαι τὸν ποιητήν,
Καύκωνας μὲν ὀρθῶς λέγει καὶ Σολύμους καὶ Κητείους
καὶ Λέλεγας καὶ Κίλικας τοὺς ἐκ Θήβης πεδίου, τοὺς δ´
Ἁλιζῶνας αὐτὸς πλάττει, μᾶλλον δ´ οἱ πρῶτοι τοὺς
Ἁλιζῶνας ἀγνοήσαντες τίνες εἰσί, καὶ μεταγράφοντες
πλεοναχῶς καὶ πλάττοντες τὴν τοῦ ἀργύρου γενέθλην
καὶ ἄλλα πολλὰ μέταλλα, ἐκλελειμμένα ἅπαντα. πρὸς
ταύτην δὲ τὴν φιλοτιμίαν κἀκείνας συνήγαγον τὰς
ἱστορίας, ἃς ὁ Σκήψιος τίθησι παρὰ Καλλισθένους
λαβὼν καὶ ἄλλων τινῶν, οὐ καθαρευόντων τῆς περὶ
τῶν Ἁλιζώνων ψευδοδοξίας· ὡς ὁ μὲν Ταντάλου
πλοῦτος καὶ τῶν Πελοπιδῶν ἀπὸ τῶν περὶ Φρυγίαν
καὶ Σίπυλον μετάλλων ἐγένετο· ὁ δὲ Κάδμου {ἐκ τῶν}
περὶ Θρᾴκην καὶ τὸ Παγγαῖον ὄρος· ὁ δὲ Πριάμου ἐκ
τῶν ἐν Ἀστύροις περὶ Ἄβυδον χρυσείων, ὧν καὶ νῦν
ἔτι μικρὰ λείπεται· πολλὴ δ´ ἡ ἐκβολὴ καὶ τὰ ὀρύγματα
σημεῖα τῆς πάλαι μεταλλείας· ὁ δὲ Μίδου ἐκ τῶν περὶ
τὸ Βέρμιον ὄρος· ὁ δὲ Γύγου καὶ Ἀλυάττου καὶ Κροίσου
ἀπὸ τῶν ἐν Λυδίᾳ ... * τῆς μεταξὺ Ἀταρνέως τε
καὶ Περγάμου πολίχνη ἐρήμη ἐκμεμεταλλευμένα
ἔχουσα τὰ χωρία.
| [14e,28] Prenons maintenant cette autre allégation d'Apollodore, que
«quelques-uns des peuples mentionnés par Homère sont aujourd'hui
complètement inconnus» : vraie en ce qui concerne les Caucones, les
Solymes, les Cétéens, les Lélèges et les Ciliciens de la plaine de Thébé,
cette allégation n'est plus, en ce qui concerne les Halizones, qu'une pure
supposition, ou que la reproduction, pour mieux dire, de l'erreur de ces
grammairiens qui, les premiers, faute d'avoir su reconnaître qui étaient
les Halizones, ont altéré, torturé le texte du poète et imaginé la fameuse
source d'argent, et tant d'autres mines disparues, introuvables
aujourd'hui. On sait en effet comment ces grammairiens, dans l'intérêt de
leur fiction, ont à l'envi recueilli, rapproché tous les faits, toutes les
traditions que leur fournissaient les historiens, et en particulier le
Scepsien, qui lui-même ne parle que d'après Callisthène et d'autres
auteurs suspects à nos yeux d'avoir partagé le préjugé relatif aux
Halizones: comment ils rappellent, par exemple, que toute la richesse de
Tantale et des Pélopides provenait des mines de la Phrygie et du mont
Sipyle ; que celle de Cadmus était toute tirée des mines de la Thrace et
du mont Pangée ; celle de Priam, des mines d'or d'Astyra voisines
d'Abydos, lesquelles donnent aujourd'hui encore quelque petit produit et
attestent par la masse des déblais et la profondeur des excavations
l'importance des exploitations anciennes ; que la richesse de Midas
provenait des mines du mont Bermius ; celle enfin des Gygès, des Alyatte,
des Crésus, des mines de la Lydie et de ce canton compris entre Atarnée et
Pergame, où, dans le voisinage d'une petite ville aujourd'hui déserte, on
rencontre encore dos traces d'exploitation de mines actuellement épuisées.
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