HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIV-5

Chapitre 27

  Chapitre 27

[14e,27] Μεταβὰς δ´ ἐπὶ τὸν ποιητὴν τοῦτο μὲν ὀρθῶς λέγει, διότι πολλὴ σύγχυσις γεγένηται τῶν βαρβάρων ἐθνῶν ἀπὸ τῶν Τρωικῶν εἰς τὰ νῦν διὰ τὰς μεταπτώσεις· καὶ γὰρ προσγέγονέ τινα καὶ ἐλλέλοιπε καὶ διέσπασται καὶ συνῆκται εἰς ἕν. οὐκ εὖ δὲ τὴν αἰτίαν διττὴν ἀποφαίνει δι´ ἣν οὐ μέμνηταί τινων ποιητής· τῷ μήπω τότ´ οἰκεῖσθαι ὑπὸ τοῦ ἔθνους τούτου, τῷ ἐν ἑτέρῳ γένει περιέχεσθαι. τὴν γὰρ Καππαδοκίαν οὐκ εἴρηκεν, οὐδὲ τὴν Καταονίαν, ὡς δ´ αὕτως τὴν Λυκαονίαν, δι´ οὐδέτερον τούτων· οὐ γὰρ ἔχομεν τοιαύτην ἱστορίαν ἐπ´ αὐτῶν οὐδεμίαν. γελοῖόν τε τὸ τοὺς Καππάδοκας καὶ Λυκάονας διὰ τί μὲν Ὅμηρος παρέλιπε φροντίσαι καὶ ἀπολογήσασθαι, διὰ τί δ´ Ἔφορος παρῆλθε παρελθεῖν καὶ αὐτόν, καὶ ταῦτα παραθέμενον πρὸς αὐτὸ τοῦτο τὴν ἀπόφασιν τἀνδρός, πρὸς τὸ ἐξετάσαι καὶ διαιτῆσαι· καὶ διότι μὲν Μῄονας ἀντὶ Λυδῶν Ὅμηρος εἶπε διδάξαι, ὅτι δ´ οὔτε Λυδοὺς οὔτε Μῄονας εἴρηκεν Ἔφορος μὴ ἐπισημήνασθαι. [14e,27] Passant ensuite au témoignage d'Homère, Apollodore fait remarquer qu'une confusion très grande s'était produite parmi tous les peuples barbares de la presqu'île depuis l'époque de la guerre de Troie jusqu'à l'époque actuelle, par suite des changements ou révolutions politiques, en quoi il a parfaitement raison, car il est constant que, pendant cette période, de nouveaux peuples sont venus s'ajouter aux anciens et que des anciens les uns ont disparu, tandis que les autres ou se démembraient ou se rapprochaient jusqu'à se mêler. Par contre, Apollodore s'abuse quand, pour expliquer comment Homère a pu omettre quelques-uns de ces peuples, il invoque les deux raisons que voici : ou que l'établissement de ces peuples dans la presqu'île n'était pas encore consommé de son temps, ou que ces mêmes peuples vivaient alors perdus et absorbés au sein d'une autre nation. Ainsi Homère n'a compris dans son énumération ni la Cappadoce, ni la Cataonie, ni la Lycaonie non plus, sans qu'on puisse attribuer cette omission à l'une ou à l'autre des raisons alléguées par Apollodore, vu que nous ne trouvons trace dans l'histoire pour aucun de ces trois peuples ni d'un établissement tardif ni d'une absorption au sein d'une autre nation. N'est-il pas risible aussi de voir Apollodore, au même moment où il s'inquiète de l'omission faite par Homère des Cappadociens et des Lycaoniens et où il cherche à la justifier, omettre de relever les omissions personnelles d'Ephore dans un texte que lui-même a choisi et cité tout exprès pour en faire l'objet d'un examen et d'une critique en règle ? N'est-il pas risible de voir qu'au moment même où il nous apprend qu'Homère a désigné les Lydiens sous le nom de Méoniens, il oublie de noter qu'Ephore, lui, n'a prononcé le nom ni des Lydiens ni des Méoniens ?


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Dernière mise à jour : 19/03/2009