[14e,23] Φήσαντος δὲ τοῦ Ἐφόρου διότι τὴν χερρόνησον
κατοικεῖ ταύτην ἑκκαίδεκα γένη, τρία μὲν Ἑλληνικὰ
τὰ δὲ λοιπὰ βάρβαρα χωρὶς τῶν μιγάδων, ἐπὶ θαλάττῃ
μὲν Κίλικες καὶ Πάμφυλοι καὶ Λύκιοι καὶ Βιθυνοὶ καὶ
Παφλαγόνες καὶ Μαριανδυνοὶ καὶ Τρῶες καὶ Κᾶρες,
Πισίδαι δὲ καὶ Μυσοὶ καὶ Χάλυβες καὶ Φρύγες καὶ
Μιλύαι ἐν τῇ μεσογαίᾳ, διαιτῶν ταῦτα ὁ Ἀπολλόδωρος ἑπτακαιδέκατόν φησιν εἶναι τὸ τῶν Γαλατῶν, ὃ
νεώτερόν ἐστι τοῦ Ἐφόρου, τῶν δ´ εἰρημένων τὰ μὲν
Ἑλληνικὰ μήπω κατὰ τὰ Τρωικὰ κατῳκίσθαι, τὰ δὲ
βάρβαρα πολλὴν ἔχειν σύγχυσιν διὰ τὸν χρόνον·
καταλέγεσθαι δ´ ὑπὸ τοῦ ποιητοῦ τό τε τῶν Τρώων καὶ
τῶν νῦν ὀνομαζομένων Παφλαγόνων καὶ Μυσῶν καὶ
Φρυγῶν καὶ Καρῶν καὶ Λυκίων, Μῄονάς {τε} ἀντὶ
Λυδῶν καὶ ἄλλους ἀγνῶτας, οἷον Ἁλιζῶνας καὶ Καύκωνας·
ἐκτὸς δὲ τοῦ καταλόγου Κητείους τε καὶ Σολύμους
καὶ Κίλικας τοὺς ἐκ Θήβης πεδίου καὶ Λέλεγας·
Παμφύλους δὲ καὶ Βιθυνοὺς καὶ Μαριανδυνοὺς καὶ
Πισίδας καὶ Χάλυβας καὶ Μιλύας καὶ Καππάδοκας
μηδ´ ὠνομάσθαι, τοὺς μὲν διὰ τὸ μηδέπω τοὺς τόπους
κατῳκηκέναι τούτους, τοὺς δὲ διὰ τὸ ἑτέροις γένεσι
περιέχεσθαι, ὡς Ἰδριεῖς μὲν καὶ Τερμίλαι Καρσί, Δολίονες
δὲ καὶ Βέβρυκες Φρυξί.
| [14e,23] «Sur ce qu'Ephore, maintenant, avait écrit qu'il y a seize peuples en
tout qui habitent et se partagent ladite presqu'île, trois grecs et treize
barbares (les migades ou populations mixtes n'entrant pas en ligne de
compte), et que la distribution des peuples barbares est ainsi faite : sur
la côte, les Ciliciens, les Pamphyliens, les Lyciens, les Bithyniens, les
Paphlagoniens, les Mariandyniens, les Troyens, les Cariens ; dans
l'intérieur, les Pisidiens, les Mysiens, les Chalybes, les Phrygiens, les
Milyes», Apollodore se récrie, et, procédant à une critique en règle,
commence par déclarer que la presqu'île contient un dix-septième peuple,
le peuple Galate, établi là, à vrai dire, postérieurement à Ephore, après
quoi il ajoute que, sur les seize nations énumérées par Ephore, il y en a
trois, les trois grecques, qui au temps de la guerre de Troie n'étaient
pas encore venues se fixer dans la presqu'île, que, pour ce qui est des
autres, la plus entière confusion avait fini par s'introduire dans leurs
relations et situations respectives ; que, si l'on consulte le Catalogue
d'Homère, à côté des Troyens et des peuples connus aujourd'hui encore sous les noms de Paphlagoniens, de Mysiens, de Phrygiens, de Cariens et de
Lyciens, on y trouve les Maeoniens au lieu et place des Lydiens, et
d'autres peuples, tels que les Halizônes et les Caucônes, aujourd'hui
complètement ignorés ; qu'en dehors de son Catalogue, Homère mentionne
encore les Cétéens, les Solymes, les Ciliciens de la plaine de Thébé et
les Léléges ; qu'en revanche il ne mentionne aucun des peuples suivants :
Pamphyliens, Bithyniens, Mariandyniens, Pisidiens, Chalybes, Milyes et
Cappadociens, tels de ces peuples n'ayant pas encore apparemment
transporté leur demeure dans la presqu'île et tels autres se trouvant
encore absorbés au sein de nations plus puissantes, comme on a vu les
Idriéens et les Termiles, par exemple, vivre si longtemps absorbés au sein
de la nation carienne, et les Dolions et les Bébryces au sein de la nation
phrygienne.
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