[14b,7] Ἐκαλεῖτο δ´ ἡ Ῥόδος πρότερον Ὀφιοῦσσα καὶ Σταδία,
εἶτα Τελχινὶς ἀπὸ τῶν οἰκησάντων Τελχίνων τὴν
νῆσον, οὓς οἱ μὲν βασκάνους φασὶ καὶ γόητας * θείῳ
καταρρέοντας τὸ τῆς Στυγὸς ὕδωρ ζώων τε καὶ φυτῶν
ὀλέθρου χάριν, οἱ δὲ τέχναις διαφέροντας τοὐναντίον
ὑπὸ τῶν ἀντιτέχνων βασκανθῆναι καὶ τῆς δυσφημίας
τυχεῖν ταύτης, ἐλθεῖν δ´ ἐκ Κρήτης εἰς Κύπρον πρῶτον,
εἶτ´ εἰς Ῥόδον, πρώτους δ´ ἐργάσασθαι σίδηρόν
τε καὶ χαλκόν, καὶ δὴ καὶ τὴν ἅρπην τῷ Κρόνῳ δημιουργῆσαι.
εἴρηται μὲν οὖν καὶ πρότερον περὶ αὐτῶν,
ἀλλὰ ποιεῖ τὸ πολύμυθον ἀναλαμβάνειν πάλιν ἀναπληροῦντας
εἴ τι παρελίπομεν.
| [14b,7] Les premiers noms que Rhodes ait portés sont ceux d'Ophiusse et de
Stadie, puis elle fut appelée Telchinis du nom des Telchines, ses
habitants, qu'on nous présente tantôt comme une race d'enchanteurs et de
sorciers, qui, en arrosant {les champs} d'un mélange de soufre et d'eau du
Styx, empoisonnaient les animaux et les plantes ; tantôt, au contraire,
comme une race éminemment industrieuse, victime seulement des calomnies de rivaux qui avaient trouvé leur compte à la noircir auprès des autres
peuples, race originaire de Crète, venue dans l'île de Cypre d'abord, puis
de là à Rhodes, et qui la première aurait réussi à travailler le fer et le
cuivre, puisque la tradition fait de la faux de Saturne un ouvrage
telchine. Nous avons déjà parlé précédemment des Telchines, mais nous
sommes bien forcé, en raison de la diversité des légendes de la Fable, de
revenir sur les mêmes sujets pour suppléer à ce que nous avons pu omettre.
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