HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XIV-2

Chapitre 6

  Chapitre 6

[14b,6] Δωριεῖς δ´ εἰσὶν ὥσπερ καὶ Ἁλικαρνασεῖς καὶ Κνίδιοι καὶ Κῷοι. οἱ γὰρ Δωριεῖς οἱ τὰ Μέγαρα κτίσαντες μετὰ τὴν Κόδρου τελευτὴν οἱ μὲν ἔμειναν αὐτόθι, οἱ δὲ σὺν Ἀλθαιμένει τῷ Ἀργείῳ τῆς εἰς Κρήτην ἀποικίας ἐκοινώνησαν, οἱ δ´ εἰς τὴν Ῥόδον καὶ τὰς λεχθείσας ἀρτίως πόλεις ἐμερίσθησαν. ταῦτα δὲ νεώτερα τῶν ὑφ´ Ὁμήρου λεγομένων ἐστί· Κνίδος μὲν γὰρ καὶ Ἁλικαρνασὸς οὐδ´ ἦν πω, Ῥόδος δ´ ἦν καὶ Κῶς, ἀλλ´ ᾠκεῖτο ὑφ´ Ἡρακλειδῶν. Τληπόλεμος μὲν οὖν ἀνδρωθεὶςαὐτίκα πατρὸς ἑοῖο φίλον μήτρωα κατέκτα ἤδη γηράσκοντα, Λικύμνιον. αἶψα δὲ νῆας ἔπηξε, πολὺν δ´ὅγε λαὸν ἀγείρας βῆ φεύγων.“ εἶτά φησινεἰς Ῥόδονἷξεν ἀλώμενος,“ „τριχθὰ δὲ ᾤκηθεν καταφυλαδόν.“ καὶ τὰς πόλεις ὀνομάζει τὰς τότεΛίνδον Ἰηλυσόν τεκαὶ ἀργινόεντα Κάμειρον,“ τῆς Ῥοδίων πόλεως οὔπω συνῳκισμένης. οὐδαμοῦ δὴ ἐνταῦθα Δωριέας ὀνομάζει, ἀλλ´ εἰ ἄρα Αἰολέας ἐμφαίνει καὶ Βοιωτούς, εἴπερ ἐκεῖ κατοικία τοῦ Ἡρακλέους καὶ τοῦ Λικυμνίου· εἰ δ´ ὥσπερ καὶ ἄλλοι φασίν, ἐξ Ἄργους καὶ Τίρυνθος ἀπῆρεν Τληπόλεμος, οὐδ´ οὕτω Δωρικὴ γίνεται ἐκεῖθεν ἀποικία· πρὸ γὰρ τῆς Ἡρακλειδῶν καθόδου γεγένηται. καὶ τῶν Κῴων δὲΦείδιππός τε καὶ Ἄντιφος ἡγησάσθην, Θεσσαλοῦ υἷε δύω Ἡρακλείδαο ἄνακτος,“ καὶ οὗτοι τὸ Αἰολικὸν μᾶλλον τὸ Δωρικὸν γένος ἐμφαίνοντες. [14b,6] Les Rhodiens sont d'origine dorienne comme les habitants d'Halicarnasse, de Cnide et de Cos. On sait, en effet, que des Doriens qui, après la mort de Codrus, fondèrent Mégare une partie seulement demeura dans la Nouvelle Ville, tandis que les autres ou se mêlèrent aux colons que l'argien Althaeménès emmenait en Crète, ou se partagèrent entre Rhodes et les différentes villes que nous venons de nommer. Mais ces migrations sont postérieures aux événements que raconte Homère : au temps de la guerre de Troie, Cnide et Halicarnasse n'existaient même pas encore ; quant aux îles de Rhodes et de Cos, sans doute elles existaient, mais toutes deux étaient au pouvoir de chefs héraclides. Tlépolème avait à peine atteint l'âge viril que «Par un coup du sort, il devient le meurtrier de Licymnius, un vieillard, l'oncle maternel de son père. Aussitôt il construit une flotte, rassemble de nombreux compagnons et s'enfuit à travers les mers» (Il. II, 662). Puis, ajoute le poète, «Il arrive à Rhodes ayant longtemps erré ; là ses compagnons s'établissent et se divisent en trois tribus». Homère nomme les trois villes connues pour exister alors, «Et Lindos et Ialyse et la crayeuse Camire», et naturellement il ne dit rien de la cité des Rhodiens, qui n'était pas encore fondée. Mais on voit que dans ce passage il ne donne nulle part le nom de Doriens {aux compagnons de Tlépolème}, il se borne à indiquer qu'ils devaient être Aeoliens et Béotiens, puisque Hercule et Licymnius avaient la Béotie pour demeure habituelle. D'autres auteurs, maintenant, font partir Tlépolème et ses compagnons d'Argos et de Tirynthe, sans que pour cela la colonie conduite par Tlépolème en puisse passer davantage pour une colonie dorienne, son établissement dans l'île de Rhodes ayant précédé le Retour des Héraclides. Même observation pour les habitants de Cos, car, de ce qu'Homère leur donne pour chefs Philippe et Antiphus, fils tous deux de l'héraclide Thessalus (Il. II, 678), on peut inférer qu'ils étaient eux aussi Aeoliens d'origine plutôt que Doriens.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 19/03/2009