[13b,5] Κατὰ δὲ τὸν πορθμὸν τὸν μεταξὺ τῆς Ἀσίας καὶ
τῆς Λέσβου νησία ἐστὶ περὶ εἴκοσιν, ὡς δὲ Τιμοσθένης
φησί, τετταράκοντα· καλοῦνται δ´ Ἑκατόννησοι συνθέτως,
ὡς Πελοπόννησος, κατὰ ἔθος τι τοῦ <ν> γράμματος
πλεονάζοντος ἐν τοῖς τοιούτοις, ὡς Μυόννησος καὶ
Προκόννησος λέγεται καὶ Ἁλόννησος, ὥστε Ἑκατόννησοί
εἰσιν, οἷον Ἀπολλωνόννησοι· Ἕκατος γὰρ ὁ
Ἀπόλλων· παρὰ πᾶσαν γὰρ δὴ τὴν παραλίαν ταύτην
ὁ Ἀπόλλων ἐκτετίμηται μέχρι Τενέδου, Σμινθεὺς ἢ
Κιλλαῖος καλούμενος ἢ Γρυνεὺς ἤ τινα ἄλλην ἐπωνυμίαν
ἔχων. πλησίον δὲ τούτων ἐστὶ καὶ ἡ Πορδοσελήνη,
πόλιν ὁμώνυμον ἔχουσα ἐν * αὐτῇ· καὶ πρὸ τῆς
πόλεως ταύτης ἄλλη νῆσος * πόλις μείζων αὐτῆς, καὶ πόλις
ὁμώνυμος ἔρημος, ἱερὸν ἅγιον ἔχουσα Ἀπόλλωνος.
| [13b,5] 5. Dans le détroit qui sépare Lesbos de la côte d'Asie, on rencontre un
groupe de petites îles, au nombre d'une vingtaine, d'une quarantaine
peut-être, si Timosthène a dit vrai. On les désigne sous la dénomination
commune d'Hécatonnèses, mot composé à la façon de Péloponnèse et
conformément à l'usage qui veut que dans tous les noms semblables
(Myonnèse, Proconnèse, Halonnèse) la lettre N soit redoublée, d'où il suit
que Hécatonnèses équivaut à Apollonnèses. Chacun sait, en effet,
qu'Hécatos n'est autre qu'Apollon et que sur tout ce littoral jusqu'à
Ténédos, soit avec le surnom de Sminthien, soit avec la qualification de
Cilléen, de Grynéen, et telle autre semblable, Apollon est l'objet d'une
vénération particulière. Dans le voisinage de ce même groupe se trouve
l'île de Pordoséléné, avec une ville de même nom bâtie sur un promontoire
escarpé, juste en face d'une autre île plus grande, laquelle renfermait,
comme la précédente, une ville de même nom, mais cette ville aujourd'hui
abandonnée, pour ainsi dire, ne se recommande plus que par la présence
d'un temple consacré à Apollon.
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