[13b,6] Τὰς δὲ δυσφημίας τῶν ὀνομάτων φεύγοντές τινες
ἐνταῦθα μὲν Ποροσελήνην δεῖν λέγειν φασί, τὸ δ´
Ἀσπορδηνὸν ὄρος τὸ περὶ Πέργαμον, τραχὺ καὶ λυπρὸν
ὄν, Ἀσπορηνόν, καὶ τὸ ἱερὸν τὸ ἐνταῦθα τῆς μητρὸς
τῶν θεῶν Ἀσπορηνῆς. τί οὖν φήσομεν τὴν πόρδαλιν
καὶ τὸν σαπέρδην καὶ τὸν Περδίκκαν καὶ τὸ Σιμωνίδου
„σὺν πορδακοῖσιν ἐκπεσόντες εἵμασιν“ ἀντὶ τοῦ
διαβρόχοις, καὶ ἐν τῇ ἀρχαίᾳ που κωμῳδίᾳ „πορδακὸν
„τὸ χωρίον“ τὸ λιμνάζον;
Διέχει δ´ ἡ Λέσβος τὸ ἴσον ἀπὸ τῆς Τενέδου καὶ
Λήμνου καὶ Χίου σχεδόν τι τῶν πεντακοσίων ἐνδοτέρω σταδίων.
| [13b,6] 6. Pour éviter de prononcer un mot obscène, certains grammairiens
prétendent qu'il ne faut pas dire Pordoséléné, mais Poroséléné, pas plus
qu'il ne faut appeler Aspordenum la montagne qui avoisine Pergame : ils
soutiennent que, vu son aspect âpre et stérile, le vrai nom de cette
montagne est Asporenum et que le sanctuaire de la mère des dieux qui en
couronne le sommet doit être appelé le temple de {Cybèle} Asporène. Il
faut pourtant bien, dirons-nous, qu'on accepte et Pordalis, et saperdé, et
le nom de Perdiccas et l'épithète pordaque, épithète employé par Simonide
dans ce vers :
«On jette dehors leurs vêtements tout PORDAQUES»,
(lisez tout salis, tout trempés), et qui se retrouve aussi quelque part
chez un poète de l'Ancienne comédie avec le sens de marécageux :
L'endroit était PORDAQUE» (Aristoph. La Paix. 1148).
Lesbos se trouve située à égale distance de Ténédos, de Lemnos et de
Chios, et l'on peut dire que cette distance n'excède pas 500 stades.
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