[13a,65] Μυσία μὲν οὖν ἔστιν ἡ περὶ τὸ Ἀδραμύττιον· ἦν
δέ ποτε ὑπὸ Λυδοῖς, καὶ νῦν πύλαι Λύδιαι καλοῦνται
ἐν Ἀδραμυττίῳ, Λυδῶν (ὥς φασι) τὴν πόλιν ἐκτικότων. Μυσίας δὲ {καὶ} Ἄστυρα
τὴν πλησίον κώμην φασίν. ἦν δὲ πολίχνη ποτέ, ἐν ᾗ τὸ τῆς Ἀστυρηνῆς Ἀρτέμιδος ἱερὸν ἐν ἄλσει, προστατούμενον μετὰ ἁγιστείας
ὑπ´ Ἀντανδρίων, οἷς μᾶλλον γειτνιᾷ· διέχει δὲ τῆς
παλαιᾶς Χρύσης εἴκοσι σταδίους, καὶ αὐτῆς ἐν ἄλσει
τὸ ἱερὸν ἐχούσης. αὐτοῦ δὲ καὶ ὁ Ἀχίλλειος χάραξ· ἐν
δὲ τῇ μεσογαίᾳ ἀπὸ πεντήκοντα σταδίων ἐστὶν ἡ Θήβη
ἔρημος, ἥν φησιν ὁ ποιητής „ὑπὸ Πλάκῳ ὑληέσσῃ.“
οὔτε δὲ Πλάκος ἢ Πλὰξ ἐκεῖ τι λέγεται, οὔθ´ ὕλη ὑπέρκειται καίτοι πρὸς τῇ Ἴδῃ.
Ἀστύρων δ´ ἡ Θήβη διέχει εἰς ἑβδομήκοντα σταδίους, Ἀνδείρων δὲ ἑξήκοντα.
πάντα δὲ ταῦτά ἐστι τὰ ὀνόματα τόπων ἐρήμων ἢ φαύλως οἰκουμένων
ἢ ποταμῶν χειμάρρων· τεθρύληται δὲ διὰ τὰς παλαιὰς ἱστορίας.
| [13a,65] 65. C'est à la Mysie qu'appartient aujourd'hui le canton d'Adramyttium,
mais anciennement il dépendait de la Lydie. L'une des portes d'Adramyttium
s'appelle encore actuellement la Porte Lydienne, ce qui semble encore
donner raison à ceux qui prétendent qu'Adramyttium fut bâti par les
Lydiens. On rattache {également} à la Mysie le bourg d'Astyra, situé non
loin d'Adramyttium : c'était autrefois une petite ville dans laquelle
s'élevait, à l'ombre d'un bois sacré, le temple de Diane Astyrène,
administré et desservi avec piété par les Antandriens, qui en sont les
plus proches voisins. D'Astyra à l'ancienne Chrysa qui, elle aussi, avait
son temple au fond d'un bois sacré, on compte une distance de 20 stades.
Du même côté est le Retranchement ou Fossé d'Achille. Dans l'intérieur des
terres, maintenant, à 50 stades, est l'emplacement aujourd'hui désert de
Thébé, de Thébé Hypoplacie, comme l'appelle Homère :
«Sous les bois ombreux de Placos, dans Thébé Hypoplacie» (Il. VI, 397).
Seulement, on ne connaît plus dans le pays de lieu appelé Plax ou Placos,
et, malgré le voisinage de l'Ida, il n'y a plus trace de bois ombreux
dominant le site en question, lequel est à 70 stades d'Astyra et à 60
d'Andira. Tous ces noms-là, du reste, ne désignent plus que des lieux
complètement déserts ou à peine peuplés, que des fleuves réduits à l'état
de torrents ; ce qui n'empêche pas qu'ils ne soient encore dans toutes les
bouches, à cause des anciennes traditions.
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