[13a,42] Εἰκάζουσι δὲ τοὺς ὕστερον ἀνακτίσαι διανοουμένους
οἰωνίσασθαι τὸν τόπον ἐκεῖνον, εἴτε διὰ τὰς συμφορὰς
εἴτε καὶ καταρασαμένου τοῦ Ἀγαμέμνονος κατὰ
παλαιὸν ἔθος, καθάπερ καὶ ὁ Κροῖσος ἐξελὼν τὴν Σιδήνην,
εἰς ἣν ὁ τύραννος κατέφυγε Γλαυκίας, ἀρὰς
ἔθετο κατὰ τῶν τειχιούντων πάλιν τὸν τόπον. ἐκείνου
μὲν οὖν ἀποστῆναι τοῦ χωρίου, ἕτερον δὲ τειχίσαι.
πρῶτοι μὲν οὖν Ἀστυπαλαιεῖς οἱ τὸ Ῥοίτειον κατασχόντες συνῴκισαν
πρὸς τῷ Σιμόεντι Πόλιον, ὃ νῦν καλεῖται Πόλισμα, οὐκ ἐν εὐερκεῖ τόπῳ· διὸ κατεσπάσθη ταχέως. ἐπὶ δὲ τῶν Λυδῶν ἡ νῦν ἐκτίσθη κατοικία καὶ
τὸ ἱερόν· οὐ μὴν πόλις γε ἦν, ἀλλὰ πολλοῖς χρόνοις
ὕστερον καὶ κατ´ ὀλίγον, ὡς εἴρηται, τὴν αὔξησιν
ἔσχεν. Ἑλλάνικος δὲ χαριζόμενος τοῖς Ἰλιεῦσιν, οἷος
ἐκείνου θυμός, συνηγορεῖ τὸ τὴν αὐτὴν εἶναι πόλιν
τὴν νῦν τῇ τότε. τὴν δὲ χώραν ἀφανισθείσης τῆς πόλεως οἱ τὸ Σίγειον καὶ τὸ
Ῥοίτειον ἔχοντες διενείμαντο καὶ τῶν ἄλλων ὡς ἕκαστοι τῶν πλησιοχώρων, ἀπέδοσαν δ´ ἀνοικισθείσης.
| [13a,42] 42. On présume aussi que ceux à qui plus tard la pensée vint de relever
Ilion jugèrent que l'ancien site était devenu un lieu d'abomination, soit
à cause des malheurs dont il avait été le théâtre, soit par l'effet des
imprécations qu'Agamemnon avait lancées contre Troie, obéissant en cela à
une très ancienne coutume, que Crésus observait encore quand, après avoir
pris et détruit Sidène, dernier refuge du tyran Glaucias, il prononçait de
même une malédiction solennelle contre ceux qui tenteraient jamais de
relever ses murs. Toujours est-il qu'on crut devoir renoncer à
l'emplacement primitif d'Ilion, et qu'on en chercha un autre pour y élever
la ville nouvelle. D'abord les Astypaléens de Rhoetéum choisirent un site
voisin du Simoïs et y bâtirent Polium (ou, comme on dit aujourd'hui,
Polisma) ; mais, la position n'étant pas suffisamment forte, le nouvel
établissement ne tarda pas à être ruiné. Plus tard, au temps de la
domination lydienne, l'Ilion actuelle avec son temple fut bâtie, sans
qu'on pût toutefois lui donner déjà le nom de ville : elle ne mérita ce
nom que longtemps après, ne s'étant accrue (nous l'avons déjà dit plus
haut) que lentement et par degrés. Hellanicus, lui, affirme que la
nouvelle et l'ancienne ville d'Ilion n'ont jamais fait qu'une seule et
même cité, mais c'est apparemment pour flatter les Iliéens, ce qu'il a
toujours eu à coeur de faire. Quant au territoire que s'étaient partagé,
après la destruction de Troie, les Sigéens, les Rhoetéens et les autres
peuples circonvoisins, il fut restitué après que la Nouvelle Ilion eut été
construite.
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