| [13a,38] Οὐδὲν δ´ ἴχνος σώζεται τῆς ἀρχαίας πόλεως. εἰκότως· 
ἅτε γὰρ ἐκπεπορθημένων τῶν κύκλῳ πόλεων,
οὐ τελέως δὲ κατεσπασμένων, ταύτης δ´ ἐκ βάθρων
ἀνατετραμμένης, οἱ λίθοι πάντες εἰς τὴν ἐκείνων ἀνάληψιν 
μετηνέχθησαν. Ἀρχαιάνακτα γοῦν φασι τὸν Μιτυληναῖον 
ἐκ τῶν ἐκεῖθεν λίθων τὸ Σίγειον τειχίσαι.
τοῦτο δὲ κατέσχον μὲν Ἀθηναῖοι Φρύνωνα τὸν ὀλυμπιονίκην 
πέμψαντες, Λεσβίων ἐπιδικαζομένων σχεδόν
τι τῆς συμπάσης Τρῳάδος· ὧν δὴ καὶ κτίσματά εἰσιν
αἱ πλεῖσται τῶν κατοικιῶν, αἱ μὲν συμμένουσαι καὶ 
νῦν αἱ δ´ ἠφανισμέναι. Πιττακὸς δ´ ὁ Μιτυληναῖος,
εἷς τῶν ἑπτὰ σοφῶν λεγομένων, πλεύσας ἐπὶ τὸν Φρύνωνα 
στρατηγὸν διεπολέμει τέως διατιθεὶς καὶ πάσχων
κακῶς, ὕστερον δ´ ἐκ μονομαχίας, προκαλεσαμένου
τοῦ Φρύνωνος, ἁλιευτικὴν ἀναλαβὼν σκευὴν συνέδραμε, καὶ τῷ μὲν 
ἀμφιβλήστρῳ περιέβαλε τῇ τριαίνῃ
δὲ καὶ τῷ ξιφιδίῳ ἔπειρε καὶ ἀνεῖλε. μένοντος δ´ ἔτι
τοῦ πολέμου Περίανδρος διαιτητὴς αἱρεθεὶς ὑπὸ ἀμφοῖν ἔλυσε τὸν πόλεμον.
 | [13a,38] 38. Mais, dira-t- on, comment ne reste-t-il plus trace de l'Ancienne Ilion ? 
- Rien de plus naturel, car toutes les villes environnantes n'ayant été 
que dévastées, sans être complétement détruites, tandis qu'Ilion avait été 
ruinée de fond en comble, on dut enlever de celle-ci jusqu'à la dernière 
pierre pour pouvoir réparer les autres. On assure, par exemple, que ce fut 
d'Ilion qu'Archaeanax de Mitylène tira toutes les pierres dont il avait 
besoin pour fortifier Sigée, ce qui n'empêcha pas du reste Sigée de tomber 
plus tard au pouvoir d'une armée athénienne commandée par Phrynon, le même 
qui remporta le prix {du pancrace} aux jeux olympiques. C'était l'époque 
où les Lesbiens revendiquaient la possession de presque toute la Troade, 
dont la plupart des villes, florissantes ou ruinées, se trouvent être 
effectivement des colonies lesbiennes. Pittacus de Mitylène, l'un des sept 
sages, vint avec toute une flotte combattre Phrynon, le général athénien, 
et guerroya contre lui un certain temps avec une alternative de succès et 
de revers. Pour en finir, Phrynon défia Pittacus en combat singulier, et 
celui-ci, s'étant porté à sa rencontre dans le costume et avec l'attirail 
d'un pêcheur, l'enlaça dans les mailles de son filet, le perça de son 
trident et l'acheva d'un coup de poignard. Cette mort, néanmoins, n'arrêta 
pas les hostilités, et il fallut que les deux partis s'en remissent à 
l'arbitrage de Périandre, qui mit fin à la guerre.
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