[12h,2] Οὕτω δ' ἐνήλλακται ταῦτα ἐν ἀλλήλοις, ὡς πολλάκις λέγομεν, ὥστε καὶ τὴν περὶ
Σίπυλον Φρυγίαν οἱ παλαιοὶ καλοῦσιν, ἄδηλον εἴτε τῆς μεγάλης εἴτε τῆς μικρᾶς μέρος
οὖσαν, ᾗ καὶ τὸν Τάνταλον Φρύγα καὶ τὸν Πέλοπα καὶ τὴν Νιόβην· ὁποτέρως δ' ἂν ἔχῃ, ἥ
γε ἐπάλλαξις φανερά. Ἡ γὰρ Περγαμηνὴ καὶ ἡ Ἐλαῖ̈τις, καθ' ἣν ὁ Κάικος ἐκπίπτει, καὶ ἡ
μεταξὺ τούτων Τευθρανία, ἐν ᾗ Τεύθρας καὶ ἡ τοῦ Τηλέφου ἐκτροφή, ἀνὰ μέσον ἐστὶ τοῦ τε
Ἑλλησπόντου καὶ τῆς περὶ Σίπυλον καὶ Μαγνησίαν τὴν ὑπ' αὐτῷ χώρας· ὥσθ' ὅπερ ἔφην
ἔργον διορίσαι
Χωρὶς τὰ Μυσῶν καὶ Φρυγῶν ὁρίσματα
| [12h,2] Mais, comme nous l'avons déjà fait remarquer à plusieurs reprises, Mysiens et
Phrygiens ont souvent changé ces délimitations aux dépens les uns des autres, témoin le
nom de Phrygie donné par les Anciens à la région du Sipyle elle-même. A la vérité, les
Anciens n'ont pas précisé à laquelle des deux Phrygies ils avaient entendu rattacher cette
contrée, procédant pour elle comme ils avaient fait pour Tantale, Pélops et Niobé, qu'ils
ont qualifiés de Phrygiens {purement et simplement}, mais peu importe qu'ils aient
entendu désigner la Grande ou la Petite Phrygie, il n'en demeure pas moins évident pour
nous qu'il y a eu là, dans un temps, une sorte d'empiètement de la Phrygie sur la Mysie,
puisqu'indépendamment de la Pergamène tout entière l'Elaïtis par où passe le Caïcus
pour aller se jeter dans la mer et entre deux la Teuthranie qui vit régner Teuthras et
grandir Télèphe séparent l'Hellespont de la région que domine le mont Sipyle et où
s'élève la ville de Magnésie, dite Magnésie du Sipyle. Ce qui montre, une fois de plus,
que le proverbe a raison et que ce n'est pas une petite affaire de déterminer les limites
respectives des deux peuples. Oui, «Les Mysiens ont leurs bornes et les Phrygiens les leurs».
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