[12c,35] Υἱὸς δ' αὐτοῦ τὴν ἱερωσύνην παρέλαβεν· εἶθ' ὕστερον Λυκομήδης, ᾧ καὶ
τετράσχοινος ἄλλη προσετέθη· καταλυθέντος δὲ καὶ τούτου νῦν ἔχει Δύτευτος υἱὸς
Ἀδιατόριγος, ὃς δοκεῖ ταύτης τυγχάνειν τῆς τιμῆς παρὰ Καίσαρος τοῦ Σεβαστοῦ δι' ἀρετήν.
Ὁ μὲν γὰρ Καῖσαρ θριαμβεύσας τὸν Ἀδιατόριγα μετὰ παίδων καὶ γυναικὸς ἔγνω ἀναιρεῖν
μετὰ τοῦ πρεσβυτάτου τῶν παίδων ̔ἦν δὲ πρεσβύτατος οὗτοσ̓, τοῦ δὲ δευτέρου τῶν
ἀδελφῶν αὐτοῦ φήσαντος εἶναι πρεσβυτάτου πρὸς τοὺς ἀπάγοντας στρατιώτας, ἔρις ἦν
ἀμφοτέροις πολὺν χρόνον ἕως οἱ γονεῖς ἔπεισαν τὸν Δύτευτον παραχωρῆσαι τῷ νεωτέρῳ
τῆς νίκης· αὐτὸν γὰρ ἐν ἡλικίᾳ μᾶλλον ὄντα ἐπιτηδειότερον κηδεμόνα τῇ μητρὶ ἔσεσθαι καὶ
τῷ λειπομένῳ ἀδελφῷ· οὕτω δὲ τὸν μὲν συναποθανεῖν τῷ πατρί, τοῦτον δὲ σωθῆναι καὶ
τυχεῖν τῆς τιμῆς ταύτης. Αἰσθόμενος γάρ, ὡς ἔοικε, Καῖσαρ ἤδη τῶν ἀνθρώπων
ἀνῃρημένων ἠχθέσθη, καὶ τούς γε σωζομένους εὐεργεσίας καὶ ἐπιμελείας ἀξίους ὑπέλαβε
δοὺς αὐτοῖς ταύτην τὴν τιμήν.
| [12c,35] Son fils hérita de la grande-prêtrise de Comana, {mais il fut renversé et} remplacé
par Lycomède, en faveur de qui le domaine sacré fut encore augmenté d'un nouveau
territoire mesurant quatre schoenes de circuit. Lycomède à son tour fut renversé, et cette
haute dignité se trouve aujourd'hui aux mains de Dyteutos, fils d'Adiatorix, qui paraît
n'avoir été désigné à cette faveur de César Auguste que par sa seule vertu. Non content
d'avoir traîné derrière son char de triomphe Adiatorix, sa femme et ses enfants, César
avait décidé le supplice d'Adiatorix et de l'aîné de ses fils (Dyteutos précisément) ; mais,
le second fils d'Adiatorix ayant déclaré aux soldats chargés de les emmener que c'était lui
qui était l'aîné, une vive dispute s'engagea entre les deux frères et se prolongea jusqu'à
ce que les parents intervenant eussent persuadé à Dyteutos de céder la victoire à son
frère, vu qu'étant plus âgé il pourrait mieux que lui servir de protecteur à sa mère et à son
autre frère. Ainsi tandis que son frère cadet partageait le supplice d'Adiatorix, leur père,
Dyteutos fut épargné et se vit bientôt élever à la grande prêtrise de Comana.
Apparemment, César avait appris la vérité ; il dut regretter alors le double supplice
ordonné par lui et jugeant que les survivants avaient droit à tout son intérêt, sachant
d'ailleurs qu'ils méritaient par eux-mêmes le bien qu'il voulait leur faire, il leur conféra {à
titre héréditaire} cette haute dignité.
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