[12c,36] Τὰ μὲν οὖν Κόμανα εὐανδρεῖ καὶ ἔστιν ἐμπόριον τοῖς ἀπὸ τῆς Ἀρμενίας
ἀξιόλογον· συνέρχονται δὲ κατὰ τὰς ἐξόδους τῆς θεοῦ πανταχόθεν ἔκ τε τῶν πόλεων καὶ
τῆς χώρας ἄνδρες ὁμοῦ γυναιξὶν ἐπὶ τὴν ἑορτήν· καὶ ἄλλοι δὲ κατ' εὐχὴν ἀεί τινες
ἐπιδημοῦσι θυσίας ἐπιτελοῦντες τῇ θεῷ. Καί εἰσιν ἁβροδίαιτοι οἱ ἐνοικοῦντες, καὶ οἰνόφυτα
τὰ κτήματα αὐτῶν ἐστι πάντα, καὶ πλῆθος γυναικῶν τῶν ἐργαζομένων ἀπὸ τοῦ σώματος,
ὧν αἱ πλείους εἰσὶν ἱεραί. Τρόπον γὰρ δή τινα μικρὰ Κόρινθός ἐστιν ἡ πόλις· καὶ γὰρ ἐκεῖ
διὰ τὸ πλῆθος τῶν ἑταιρῶν, αἳ τῆς Ἀφροδίτης ἦσαν ἱεραί, πολὺς ἦν ὁ ἐπιδημῶν καὶ
ἐνεορτάζων τῷ τόπῳ· οἱ δ' ἐμπορικοὶ καὶ στρατιωτικοὶ τελέως ἐξανηλίσκοντο, ὥστ' ἐπ'
αὐτῶν καὶ παροιμίαν ἐκπεσεῖν τοιαύτην
Οὐ παντὸς ἀνδρὸς εἰς Κόρινθόν ἐσθ' ὁ πλοῦς.
Τὰ μὲν δὴ Κόμανα τοιαῦτα.
| [12c,36] Comana est un centre habité considérable et un des principaux entrepôts des
marchandises venant de l'Arménie. A l'époque des sorties ou processions de la déesse,
on y voit affluer de toute part, tant des villes que des campagnes, une foule d'hommes et
de femmes avides d'assister à cette fête religieuse ; de plus, en toute saison, la ville est
visitée par des étrangers ayant fait voeu de venir sacrifier sur l'autel de la déesse. Le goût
du luxe et de la mollesse est général parmi les habitants ; tous leurs vergers sont plantés
de vignes, et quantité de femmes, hiérodules pour la plupart, vivent parmi eux du métier
de prostituées. On pourrait dire à la rigueur que cette ville est une petite Corinthe. A
Corinthe, on le sait, le grand nombre de courtisanes attachées au temple de Vénus attirait
de même aux époques de grandes fêtes une foule immense d'étrangers. Les riches
marchands, les militaires venaient s'y ruiner et s'y ruiner irremédiablement, ce qui a
donné lieu à ce proverbe bien connu :
«Il n'est pas donné à tout le monde d'aller à Corinthe».
Voilà ce que nous avions à dire au sujet de Comana.
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