[12c,33] Ἐμνήσθημεν δὲ πρότερον Δορυλάου τε τοῦ τακτικοῦ, ὃς ἦν πρόπαππος τῆς
μητρὸς ἡμῶν, καὶ ἄλλου Δορυλάου, ὃς ἦν ἐκείνου ἀδελφιδοῦς υἱὸς δὲ Φιλεταίρου, καὶ διότι
ἐκεῖνος τῶν ἄλλων τιμῶν παρὰ τοῦ Εὐπάτορος τῶν μεγίστων τυχὼν καὶ δὴ καὶ τῆς ἐν
Κομάνοις ἱερωσύνης ἐφωράθη τὴν βασιλείαν ἀφιστὰς Ῥωμαίοις· καταλυθέντος δ' ἐκείνου
συνδιεβλήθη καὶ τὸ γένος. Ὀψὲ δὲ Μοαφέρνης ὁ θεῖος τῆς μητρὸς ἡμῶν εἰς ἐπιφάνειαν
ἦλθεν ἤδη πρὸς καταλύσει τῆς βασιλείας, καὶ πάλιν τῷ βασιλεῖ συνητύχησαν καὶ αὐτὸς καὶ
οἱ ἐκείνου φίλοι, πλὴν εἴ τινες ἔφθησαν προαποστάντες αὐτοῦ, καθάπερ ὁ πάππος ἡμῶν ὁ
πρὸς αὐτῆς, ὃς ἰδὼν τὰ τοῦ βασιλέως κακῶς φερόμενα ἐν τῷ πρὸς Λεύκολλον πολέμῳ,
καὶ ἅμα ἠλλοτριωμένος αὐτοῦ δι' ὀργήν, ὅτι ἀνεψιὸν αὐτοῦ Τίβιον καὶ υἱὸν ἐκείνου
Θεόφιλον ἐτύγχανεν ἀπεκτονὼς νεωστί, ὥρμησε τιμωρεῖν ἐκείνοις τε καὶ ἑαυτῷ, καὶ λαβὼν
παρὰ τοῦ Λευκόλλου πίστεις ἀφίστησιν αὐτῷ πεντεκαίδεκα φρούρια· καὶ ἐπαγγελίαι μὲν
ἐγένοντο ἀντὶ τούτων μεγάλαι, ἐπελθὼν δὲ Πομπήιος ὁ διαδεξάμενος τὸν πόλεμον πάντας
τοὺς ἐκείνῳ τι χαρισαμένους ἐχθροὺς ὑπέλαβε διὰ τὴν γενομένην αὐτῷ πρὸς ἐκεῖνον
ἀπέχθειαν, διαπολεμήσας δὲ καὶ ἐπανελθὼν οἴκαδε ἐξενίκησεν ὥστε τὰς τιμάς, ἃς
ὑπέσχετο ὁ Λεύκολλος τῶν Ποντικῶν τισι, μὴ κυρῶσαι τὴν σύγκλητον· ἄδικον γὰρ εἶναι
κατορθώσαντος ἑτέρου τὸν πόλεμον τὰ βραβεῖα ἐπ' ἄλλῳ γενέσθαι καὶ τὴν τῶν ἀριστείων
διανομήν.
| [12c,33] En parlant ci-dessus de Dorylaüs le tacticien, bisaïeul de ma mère, j'ai nommé un
autre Dorylaüs, neveu du précédent, et fils de Philétère, et j'ai raconté comment, après
avoir été comblé par Eupator des plus grands honneurs, après avoir été même investi par
ce prince de la grande prêtrise de Comana, il avait été surpris travaillant à soulever le
royaume en faveur des Romains, et comment sa ruine avait entraîné du même coup la
disgrâce de toute sa famille. Plus tard cependant l'oncle de ma mère, Moaphernès,
s'éleva encore aux plus hautes dignités, mais on touchait à la fin du règne de Mithridate,
et Moaphernès, par un nouveau coup du sort, fut, avec ses amis, enveloppé dans la ruine
du roi. Une partie de ceux-ci néanmoins avaient pris les devants et abandonné à temps la
pratrie de Mithridate. Mon grand-père maternel était du nombre : averti par les revers
successifs du roi dans sa guerre contre Lucullus, et profondément désafectionné par le
courroux que lui avait causé le supplice récent de Tibios, son cousin, et du propre fils de
Tibios, Théophile, mis à mort comme son père sur un ordre du roi, il avait, pour les venger
et pour se venger lui-même personnellement, traité en sous-main avec Lucullus s'engageant
à lui livrer quinze des forteresses ou châteaux de Mithridate. En échange de ce service, il
avait reçu du général romain de magnifiques promesses. Mais Lucullus partit sur ces
entrefaites, et Pompée, qui avait été chargé de continuer la guerre à sa place, au lieu
d'accueillir ceux qui avaient pu rendre quelque service à son prédécesseur, ne voulut,
s'étant brouillé avec celui-ci, voir en eux que des ennemis : il fit plus, une fois la guerre
terminée, il revint à Rome et réussit là à empêcher que les honneurs et privilèges promis
naguère par Lucullus à certains habitants du Pont ne fussent ratifiés par le Sénat,
prétendant qu'il serait injuste, puisque c'était lui qui avait terminé la guerre et vaincu
Mithridate, qu'un autre que lui fût l'arbitre des services rendus et le distributeur des
récompenses.
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