[12c,26] Εἴρηται δ' αὐτῷ που καὶ διότι ὁ ποιητὴς ἱστορίαν εἶχε τῶν Παφλαγόνων τῶν ἐν τῇ
μεσογαίᾳ παρὰ τῶν πεζῇ διελθόντων τὴν χώραν, τὴν παραλίαν δ' ἠγνόει, καθάπερ καὶ τὴν
ἄλλην τὴν Ποντικήν· ὠνόμαζε γὰρ {ἂν} αὐτήν. Τοὐναντίον δ' ἔστιν ἀναστρέψαντα εἰπεῖν ἐκ
τῆς περιοδείας ὁρμηθέντα τῆς ἀποδοθείσης νυνί, ὡς τὴν μὲν παραλίαν πᾶσαν ἐπελήλυθε
καὶ οὐδὲν τῶν ὄντων τότε ἀξίων μνήμης παραλέλοιπεν· εἰ δ' Ἡράκλειαν καὶ Ἄμαστριν καὶ
Σινώπην οὐ λέγει τὰς μήπω συνῳκισμένας οὐδὲν θαυμαστόν· τὴν δὲ μεσόγαιαν οὐδὲν
ἄτοπον εἰ μὴ εἴρηκε. Καὶ τὸ μὴ ὀνομάζειν δὲ πολλὰ τῶν γνωρίμων οὐκ ἀγνοίας ἐστὶ
σημεῖον, ὅπερ καὶ ἐν τοῖς ἔμπροσθεν ἐπεσημηνάμεθα· ἀγνοεῖν γὰρ αὐτὸν πολλὰ τῶν
ἐνδόξων ἔφη περὶ τὸν Πόντον, οἷον ποταμοὺς καὶ ἔθνη· ὀνομάσαι γὰρ ἄν. Τοῦτο δ' ἐπὶ μέν
τινων σφόδρα σημειωδῶν δοίη τις ἄν, οἷον Σκύθας καὶ Μαιῶτιν καὶ Ἴστρον. Οὐ γὰρ διὰ
σημείων μὲν τοὺς νομάδας εἴρηκε γαλακτοφάγους ἀβίους τε, δικαιοτάτους ἀνθρώπους, καὶ
ἔτι ἀγαυοὺς ἱππημολγούς, Σκύθας δὲ οὐκ ἂν εἶπεν ἢ Σαυρομάτας ἢ Σαρμάτας, εἰ δὴ οὕτως
ὠνομάζοντο {τότε} ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων· οὐδ' ἂν Θρᾳκῶν τε καὶ Μυσῶν μνησθεὶς τῶν πρὸς
τῷ Ἴστρῳ αὐτὸν παρεσίγησε μέγιστον τῶν ποταμῶν ὄντα, καὶ ἄλλως ἐπιφόρως ἔχων πρὸς
τὸ τοῖς ποταμοῖς ἀφορίζεσθαι τοὺς τόπους, οὐδ' ἂν Κιμμερίους λέγων παρῆκε τὸν
Βόσπορον ἢ τὴν Μαιῶτιν.
| [12c,26] Apollodore dit encore quelque part que, si Homère avait pu recueillir sur l'intérieur
de la Paphlagonie certaines notions assez exactes de la bouche de marchands ayant
traversé à pied ce pays, il ne savait rien, en revanche, de la Paphlagonie maritime, non
plus que du reste du littoral Pontique, sans quoi il en eût infailliblement parlé dans ses
vers. Mais c'est là une erreur et nous pouvons, en renversant purement et simplement la
proposition d'Apollodore et en nous reportant au périple que nous tracions tout à l'heure
de toute cette côte, nous pouvons affirmer qu'Homère l'avait parcourue en entier et qu'il
en a mentionné sans exception les différentes localités qui, au temps de la guerre de
Troie, se trouvaient jouir de quelque renom. Car s'il n'a rien dit d'Héraclée, non plus que
d'Amastris et de Sinope, qui n'étaient pas encore fondées à l'époque de ladite guerre, il
n'y a rien là, à coup sûr, qui puisse surprendre, et il n'y a pas à s'étonner davantage qu'il
n'ait rien dit non plus des différents pays situés au-dessus de cette partie de la côte. En
tout cas, le fait d'avoir gardé le silence sur maintes localités connues de tous n'est
nullement une preuve qu'on les ait ignorées. C'est ce que nous avons essayé de
démontrer précédemment contre le même Apollodore soutenant que, dans la région du
Pont, Homère avait ignoré beaucoup de noms de lieux des plus célèbres, notamment des
noms de fleuves et de peuples, sans quoi il n'eût point manqué de les mentionner. Encore
aurions-nous admis l'observation, si elle n'avait porté que sur des noms tout à fait
marquants, tels que les noms des Scythes, du Maeotis, de l'Ister. Oui, eussions-nous dit,
Homère n'aurait pas eu recours pour désigner les nations nomades à des appellations
purement descriptives, comme quand il les appelle les Galactophages et les Abiens les
plus justes des hommes, ou bien encore les nobles Hippémolges, si ces nations de son
temps eussent déjà reçu des Grecs les noms de Scythes, et de Sauromates ou de
Sarmates ; assurément il leur eût appliqué ces derniers noms de préférence. Et par la
même raison, {s'il eût connu le nom de l'Ister,} ayant à mentionner les peuples qui
habitent sur ses bords, à savoir les Thraces et les Mysiens, il n'eût point omis de nommer
ce fleuve, réputé le plus grand de tous, surtout quand on sait quel penchant il a à se servir
de préférence du cours des fleuves pour délimiter les différentes contrées ; de même
encore, puisqu'il parlait des Cimmériens, il n'eût passé sous silence ni le nom du
Bosphore {Cimmérien} ni celui du Maeotis.
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