[12c,24] Πρὸς Ἀπολλόδωρον δὲ περὶ τῶν αὐτῶν ἐν τῷ Τρωικῷ διακόσμῳ διαλεγόμενον
πολλὰ μὲν εἴρηται πρότερον, καὶ νῦν δὲ λεκτέον. Οὐ γὰρ οἴεται δεῖν δέχεσθαι τοὺς
Ἁλιζώνους ἐκτὸς τοῦ Ἅλυος· μηδεμίαν γὰρ συμμαχίαν ἀφῖχθαι τοῖς Τρωσὶν ἐκ τῆς περαίας
τοῦ Ἅλυος. Πρῶτον τοίνυν ἀπαιτήσομεν αὐτὸν τίνες εἰσὶν οἱ ἐντὸς τοῦ Ἅλυος Ἁλίζωνοι, οἱ
καὶ
Τηλόθεν ἐξ Ἀλύβης, ὅθεν ἀργύρου ἐστὶ γενέθλη·
οὐ γὰρ ἕξει λέγειν· ἔπειτα τὴν αἰτίαν δι' ἣν οὐ συγχωρεῖ καὶ ἐκ τῆς περαίας ἀφῖχθαί τινα
συμμαχίαν· καὶ γὰρ εἰ τὰς ἄλλας ἐντὸς εἶναι τοῦ ποταμοῦ πάσας συμβαίνει πλὴν τῶν
Θρᾳκῶν, μίαν γε ταύτην οὐδὲν ἐκώλυε πέραθεν ἀφῖχθαι ἐκ τῆς ἐπέκεινα τῶν Λευκοσύρων.
Ἢ πολεμήσοντας μὲν ἦν δυνατὸν διαβαίνειν ἐκ τῶν τόπων τούτων καὶ τῶν ἐπέκεινα,
καθάπερ τὰς Ἀμαζόνας καὶ Τρῆρας καὶ Κιμμερίους φασί, συμμαχήσοντας δ' ἀδύνατον; αἱ
μὲν οὖν Ἀμαζόνες οὐ συνεμάχουν διὰ τὸ τὸν Πρίαμον πολεμῆσαι πρὸς αὐτὰς
συμμαχοῦντα τοῖς Φρυξὶν
Ἤματι τῷ ὅτε τ' ἦλθον Ἀμαζόνες ἀντιάνειραι
φησὶν ὁ Πρίαμος
Καὶ γὰρ ἐγὼν ἐπίκουρος ἐὼν μετὰ τοῖσιν ἐλέγμην.
Οἱ δ' ὁμοροῦντες αὐταῖς, οὔθ' οὕτως ἄπωθεν ὄντες ὥστε χαλεπὴν εἶναι τὴν ἐκεῖθεν
μετάπεμψιν οὔτ' ἔχθρας ὑποκειμένης, οὐδὲν ἐκωλύοντο οἶμαι συμμαχεῖν.
| [12c,24] Apollodore, à son tour, a dans son commentaire du Diacosme ou dénombrement
troyen, traité toutes ces mêmes questions ; et, bien que nous ayons déjà précédemment
discuté les erreurs de ce grammairien, il y a utilité à y revenir ici encore. Suivant
Apollodore, on ne peut admettre que les Halizones aient habité de l'autre côté de l'Halys,
et cela par cette raison qu'aucun auxiliaire n'était venu aux Troyens des pays d'au delà de
l'Halys. Or, nous lui ferons de notre part une première question, nous lui demanderons où
il place en deçà de l'Halys les Halizones, ces auxiliaires venus «du pays lointain d'Alybé,
du pays où naît l'argent». Et nous doutons qu'il y puisse répondre. En second lieu nous lui
demanderons pour quel motif il refuse d'admettre que des auxiliaires soient venus à Troie
des pays d'au delà de l'Halys. Parce que tous les autres auxiliaires, à l'exception des
Thraces, étaient venus effectivement des pays en deçà de ce fleuve, rien n'empêchait
pourtant les Halizones, eux seuls, d'être venus des pays situés même par delà les
Leucosyri. Serait-ce que, pour attaquer, il était possible de venir de ces contrées et même
de plus loin, comme l'ont bien montré depuis Amazones, Trères et Cimmériens, tandis
que, pour secourir, la chose devenait impossible ? Sans doute, les Amazones n'étaient
point venues au secours de Priam, mais pourquoi ? uniquement parce que Priam avait
porté naguère les armes contre elles, ayant volé au secours des Phrygiens «en ce jour
mémorable où ce peuple s'était vu attaquer par les Amazones, femmes au courage viril. -
J'étais là, ajoute Priam ; et, fidèle auxiliaire, les Phrygiens me comptaient dans leurs
rangs» (Il. III, 189). En revanche, les peuples voisins des Amazones, peuples qui n'étaient
pas assez éloignés pour qu'il fût difficile à Priam de les appeler à son aide et qui n'avaient
avec ce prince aucun sujet d'inimitié, pouvaient, j'imagine, sans que rien les en empêchât,
voler à son secours.
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