[12c,10] Μετὰ δὴ τὸν Παρθένιον ποταμὸν ἔστιν Ἄμαστρις ὁμώνυμος τῆς συνῳκικυίας
πόλις· ἵδρυται δ' ἐπὶ χερρονήσου λιμένας ἔχουσα τοῦ ἰσθμοῦ ἑκατέρωθεν· ἦν δ' ἡ Ἄμαστρις
γυνὴ μὲν Διονυσίου τοῦ Ἡρακλείας τυράννου, θυγάτηρ δὲ Ὀξυάθρου τοῦ Δαρείου ἀδελφοῦ
τοῦ κατὰ Ἀλέξανδρον. Ἐκείνη μὲν οὖν ἐκ τεττάρων κατοικιῶν συνῴκισε τὴν πόλιν, ἔκ τε
Σησάμου καὶ Κυτώρου καὶ Κρώμνης ̔ὧν καὶ Ὅμηρος μέμνηται ἐν τῷ Παφλαγονικῷ
διακόσμᾠ, τετάρτης δὲ τῆς Τίου· ἀλλ' αὕτη μὲν ταχὺ ἀπέστη τῆς κοινωνίας, αἱ δὲ ἄλλαι
συνέμειναν, ὧν ἡ Σήσαμος ἀκρόπολις τῆς Ἀμάστρεως λέγεται. Τὸ δὲ Κύτωρον ἐμπόριον
ἦν ποτε Σινωπέων, ὠνόμασται δ' ἀπὸ Κυτώρου τοῦ Φρίξου παιδός, ὡς Ἔφορός φησι.
Πλείστη δὲ καὶ ἀρίστη πύξος φύεται κατὰ τὴν Ἀμαστριανήν, καὶ μάλιστα περὶ τὸ Κύτωρον.
Ὁ δὲ Αἰγιαλὸς ἔστι μὲν ᾐὼν μακρὰ πλειόνων ἢ ἑκατὸν σταδίων, ἔχει δὲ καὶ κώμην
ὁμώνυμον, ἧς μέμνηται ὁ ποιητὴς ὅταν φῇ
Κρῶμνάν τ' Αἰγιαλόν τε καὶ ὑψηλοὺς Ἐρυθίνους.
Γράφουσι δέ τινες
Κρῶμναν Κωβίαλόν τε.
Ἐρυθίνους δὲ λέγεσθαί φασι τοὺς νῦν Ἐρυθρίνους ἀπὸ τῆς χρόας· δύο δ' εἰσὶ
σκόπελοι. Μετὰ δὲ Αἰγιαλὸν Κάραμβις, ἄκρα μεγάλη πρὸς τὰς ἄρκτους ἀνατεταμένη καὶ
τὴν Σκυθικὴν χερρόνησον. Ἐμνήσθημεν δ' αὐτῆς πολλάκις καὶ τοῦ ἀντικειμένου αὐτῇ Κριοῦ
μετώπου, διθάλαττον ποιοῦντος τὸν Εὔξεινον πόντον. Μετὰ δὲ Κάραμβιν Κίνωλις καὶ
Ἀντικίνωλις καὶ Ἀβώνου τεῖχος πολίχνιον, καὶ Ἀρμένη ἐφ' ᾗ παροιμιάζονται
Ὅστις ἔργον οὐδὲν εἶχεν Ἀρμένην ἐτείχισεν.
Ἔστι δὲ κώμη τῶν Σινωπέων ἔχουσα λιμένα.
| [12c,10] A l'embouchure du Parthénius succède la ville d'Amastris, ainsi appelée du nom
de sa fondatrice, et bâtie sur une presqu'île dont l'isthme offre un port à chacune de ses
extrémités. Amastris était la femme de Denys, tyran d'Héraclée, et la fille d'Oxyathrès,
frère du roi Darius contemporain d'Alexandre. Elle avait, pour fonder la cité nouvelle, réuni ensemble quatre petits dèmes ou bourgs : les trois premiers, Sésame, Cytorum et
Cromna, sont déjà mentionnés par Homère dans le Diacosme ou dénombrement des
vaisseaux paphlagoniens (Il. II, 853). Téium faisait le quatrième, mais il ne tarda pas à se
retirer de la confédération. Les trois autres en revanche persistèrent et Sésame est
souvent qualifié d'acropole d'Amastris. Quant à Cytorum, il avait servi auparavant
d'entrepôt à Sinope et devait son nom, si ce qu'on dit est vrai, à Cytore, fils de Phrixus.
C'est dans le canton d'Amastris, surtout aux environs de Cytorum, que croît en très
grande abondance le meilleur buis connu. On appelle Aegialos une plage longue de plus
de 100 stades où s'élève une ville de même nom. Or, c'est apparemment cette ville que le
poète a mentionnée dans le vers suivant :
«Et Cromna, et Aegiale et les Hautes Erythines» (Il. I, 855),
à moins qu'il ne faille y lire, comme quelques-uns le proposent,
«Et Cromna et Crobiale».
Quant à ce nom de Hautes Erythines, il désigne, à ce qu'on croit, les deux mêmes
écueils que leur couleur fait appeler aujourd'hui les Erythrines. A Aegialos succède
immédiatement le promontoire si remarquable de Carambis, qui s'avance droit au N. à la
rencontre de la Chersonnèse scythique. Nous avons eu déjà plus d'une fois l'occasion de
parler de ce promontoire, ainsi que du Criumétôpon qui lui fait face et qui, avec le
Carambis, divise l'Euxin en deux bassins distincts. Viennent ensuite Kinolis, et Antikinolis,
avec la petite place d'Abonû-tichos et celle d'Arméné qui a donné lieu à ce proverbe bien
connu : «Il n'avait pas grand'chose à faire, il a fortifié Arméné !»
Arméné n'est en effet qu'une bourgade du territoire de Sinope, pourvue seulement
d'un bon port.
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