[12c,9] Τοὺς δὲ Παφλαγόνας πρὸς ἕω μὲν ὁρίζει ὁ Ἅλυς ποταμός {ὃς} ῥέων ἀπὸ
μεσημβρίης μεταξὺ Σύρων τε καὶ Παφλαγόνων ἐξίει κατὰ τὸν Ἡρόδοτον ἐς τὸν Εὔξεινον
καλεόμενον πόντον, Σύρους λέγοντα τοὺς Καππάδοκας· καὶ γὰρ ἔτι καὶ νῦν Λευκόσυροι
καλοῦνται, Σύρων καὶ τῶν ἔξω τοῦ Ταύρου λεγομένων· κατὰ δὲ τὴν πρὸς τοὺς ἐντὸς τοῦ
Ταύρου σύγκρισιν, ἐκείνων ἐπικεκαυμένων τὴν χρόαν τούτων δὲ μή, τοιαύτην τὴν
ἐπωνυμίαν γενέσθαι συνέβη· καὶ Πίνδαρός φησιν ὅτι αἱ Ἀμαζόνες
Σύριον εὐρυαίχμαν δίεπον στρατόν,
τὴν ἐν τῇ Θεμισκύρᾳ κατοικίαν οὕτω δηλῶν. Ἡ δὲ Θεμίσκυρά ἐστιν τῶν Ἀμισηνῶν,
αὕτη δὲ Λευκοσύρων τῶν μετὰ τὸν Ἅλυν. Πρὸς ἕω μὲν τοίνυν ὁ Ἅλυς ὅριον τῶν
Παφλαγόνων, πρὸς νότον δὲ Φρύγες καὶ οἱ ἐποικήσαντες Γαλάται, πρὸς δύσιν δὲ Βιθυνοὶ
καὶ Μαριανδυνοί ̔τὸ γὰρ τῶν Καυκώνων γένος ἐξέφθαρται τελέως πάντοθεν̓, πρὸς ἄρκτον
δὲ ὁ Εὔξεινος ἔστι. Τῆς δὲ χώρας ταύτης διῃρημένης εἴς τε τὴν μεσόγαιαν καὶ τὴν ἐπὶ
θαλάττῃ διατείνουσαν ἀπὸ τοῦ Ἅλυος μέχρι Βιθυνίας, ἑκατέραν τὴν μὲν παραλίαν ἕως τῆς
Ἡρακλείας εἶχεν ὁ Εὐπάτωρ, τῆς δὲ μεσογαίας τὴν μὲν ἐγγυτάτω ἔσχεν, ἧς τινα καὶ πέραν
τοῦ Ἅλυος διέτεινε ̔καὶ μέχρι δεῦρο τοῖς Ῥωμαίοις ἡ Ποντικὴ ἐπαρχία ἀφώρισταἰ, τὰ λοιπὰ
δ' ἦν ὑπὸ δυνάσταις καὶ μετὰ τὴν Μιθριδάτου κατάλυσιν. Περὶ μὲν δὴ τῶν ἐν τῇ μεσογαίᾳ
Παφλαγόνων ἐροῦμεν ὕστερον τῶν μὴ ὑπὸ τῷ Μιθριδάτῃ, νῦν δὲ πρόκειται τὴν ὑπ' ἐκείνῳ
χώραν, κληθεῖσαν δὲ Πόντον, διελθεῖν.
| [12c,9] La Paphlagonie est bornée à l'E. par le cours de l'Halys, fleuve {qui}, au dire
d'Hérodote (I, 6), «vient du midi, sépare sur un très long espace les Syriens des
Paphlagoniens et va déboucher enfin dans le Pont-Euxin». En s'exprimant ainsi,
Hérodote évidemment entend désigner sous ce nom de Syriens les peuples de la
Cappadoce. Et, en effet, aujourd'hui encore, on appelle souvent ces derniers les
Leucosyri, pour les distinguer des peuples d'au delà du Taurus, qui portent aussi le nom
de Syriens, mais qui, comparés aux populations cistauriques, se trouvent avoir le teint
bruni par l'ardeur du soleil, tandis que celles-ci ne l'ont pas, différence qui a donné lieu à
la dénomination de Leucosyri. C'est aussi des Cappadociens que parle Pindare, lorsqu'il
nous montre les Amazones «guidant au combat les phalanges syriennes dont la lance
répand au loin la terreur», car il s'agit apparemment dans ce passage des Amazones de
Thémiscyre et Thémiscyre dépend, comme on sait, du territoire des Amisènes, lesquels
sont des Leucosyri d'au delà de l'Halys. Bornée, on le voit, du côté de l'E. par le cours de
l'Halys, la Paphlagonie se trouve avoir pour ses autres limites, au S., la Phrygie avec le
territoire échu naguère aux colons galates ; à l'O., la Bithynie et le territoire des
Mariandyni (je ne parle pas de celui des Caucones, les Caucones ayant aujourd'hui
disparu absolument de cette contrée) ; au N. enfin, le Pont-Euxin. Ajoutons que la
Paphlagonie se divise naturellement en deux régions distinctes, la Paphlagonie intérieure
et la Paphlagonie maritime, laquelle s'étend de l'Halys à la frontière de Bithynie ; que, de
ces deux régions, Eupator se trouvait posséder la seconde tout entière jusqu'à Héraclée,
en même temps qu'il possédait dans la première, dans la Paphlagonie intérieure, les
cantons les plus rapprochés de la côte, voire même, dans le nombre, quelques cantons
situés par delà l'Halys ; qu'en revanche le reste du pays, même après la chute de
Mithridate, fut toujours gouverné par des dynastes ou princes indépendants. Nous
traiterons plus loin de cette partie de la Paphlagonie intérieure qui n'avait pas reconnu
l'autorité de Mithridate ; présentement, nous nous bornerons à décrire ce qui appartenait
à ce prince, c'est-à-dire le royaume du Pont.
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