[11l,10] Τινὲς δὲ Μήδειαν καταδεῖξαι τὴν ἐσθῆτα ταύτην φασὶ δυναστεύσασαν ἐν τοῖς τόποις, καθάπερ καὶ Ἰάσονα, καὶ ἐπικρυπτομένην τὴν ὄψιν ὅτε ἀντὶ τοῦ βασιλέως ἐξίοι· τοῦ μὲν {οὖν} Ἰάσονος ὑπομνήματα εἶναι τὰ Ἰασόνια ἡρῷα τιμώμενα σφόδρα ὑπὸ τῶν βαρβάρων ̔ἔστι δὲ καὶ ὄρος μέγα ὑπὲρ τῶν Κασπίων πυλῶν ἐν ἀριστερᾷ καλούμενον Ἰασόνιον̓, τῆς δὲ Μηδείας τὴν ἐσθῆτα καὶ τοὔνομα τῆς χώρας. Λέγεται δὲ καὶ Μῆδος υἱὸς αὐτῆς διαδέξασθαι τὴν ἀρχὴν καὶ τὴν χώραν ἐπώνυμον αὑτοῦ καταλιπεῖν. Ὁμολογεῖ δὲ τούτοις καὶ τὰ κατὰ τὴν Ἀρμενίαν Ἰασόνια καὶ τὸ τῆς χώρας ὄνομα καὶ ἄλλα πλείω περὶ ὧν ἐροῦμεν.
| [11l,10] Suivant certains auteurs, c'est Médée qui introduisit en ces contrées cette manière de se vêtir : elle y était venue régner conjointement avec Jason et il lui arrivait souvent, après avoir eu soin de se voiler le visage, d'y paraître en public au lieu et place du roi. Et de même que le souvenir de Jason s'est conservé en ces pays, grâce aux nombreux hérôon qui portent son nom et qui sont restés un objet de vénération profonde pour les Barbares, sans parler de cette haute montagne située à gauche et en arrière des Pyles Caspiennes qu'on appelle aussi le Jasonium, deux choses auraient, dit-on, contribué à y faire vivre la mémoire de Médée : d'une part, précisément le costume national, et, d'autre part, le nom de la contrée, car les mêmes auteurs ajoutent que Médée transmit le pouvoir à son fils Médus et que celui-ci, à son tour, laissa au pays le nom de Médie. Ce qu'il y a de sûr, c'est que tout cela s'accorde et avec la présence de nombreux Jasonium en Arménie et avec l'origine du nom de cette dernière contrée et avec plusieurs autres circonstances dont nous parlerons plus loin.
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