[11l,9] Ἔθη δὲ τὰ πολλὰ μὲν τὰ αὐτὰ τούτοις τε καὶ τοῖς Ἀρμενίοις διὰ τὸ καὶ τὴν χώραν παραπλησίαν εἶναι. Τοὺς μέντοι Μήδους ἀρχηγέτας εἶναί φασι καὶ τούτοις καὶ ἔτι πρότερον Πέρσαις τοῖς ἔχουσιν αὐτοὺς καὶ διαδεξαμένοις τὴν τῆς Ἀσίας ἐξουσίαν. Ἡ γὰρ νῦν λεγομένη Περσικὴ στολὴ καὶ ὁ τῆς τοξικῆς καὶ ἱππικῆς ζῆλος καὶ ἡ περὶ τοὺς βασιλέας θεραπεία καὶ κόσμος καὶ σεβασμὸς θεοπρεπὴς παρὰ τῶν ἀρχομένων εἰς τοὺς Πέρσας παρὰ Μήδων ἀφῖκται. Καὶ ὅτι τοῦτ' ἀληθὲς ἐκ τῆς ἐσθῆτος μάλιστα δῆλον· τιάρα γάρ τις καὶ κίταρις καὶ πῖλος καὶ χειριδωτοὶ χιτῶνες καὶ ἀναξυρίδες ἐν μὲν τοῖς ψυχροῖς τόποις καὶ προσβόρροις ἐπιτήδειά ἐστι φορήματα, οἷοί εἰσιν οἱ Μηδικοί, ἐν δὲ τοῖς νοτίοις ἥκιστα· οἱ δὲ Πέρσαι τὴν πλείστην οἴκησιν ἐπὶ τῇ Ἐρυθρᾷ θαλάττῃ κέκτηνται, μεσημβρινώτεροι καὶ Βαβυλωνίων ὄντες καὶ Σουσίων· μετὰ δὲ τὴν κατάλυσιν τὴν τῶν Μήδων προσεκτήσαντό τινα καὶ τῶν προσαπτομένων Μηδίᾳ. Ἀλλ' οὕτως ἐφάνη σεμνὰ καὶ τοῦ βασιλικοῦ προσχήματος οἰκεῖα τὰ ἔθη τοῖς νικήσασι τὰ τῶν νικηθέντων, ὥστ' ἀντὶ γυμνητῶν καὶ ψιλῶν θηλυστολεῖν ὑπέμειναν, καὶ κατηρεφεῖς εἶναι τοῖς σκεπάσμασι.
| [11l,9] La plupart des coutumes que l'on observe chez les Mèdes se retrouvent aussi chez les Arméniens, par suite évidemment de la ressemblance des deux pays. On pense toutefois que ce sont les Mèdes qui ont été les premiers instituteurs des Arméniens, comme ils avaient dû l'être des Perses leurs vainqueurs futurs et les futurs héritiers de leur prépondérance en Asie, à en juger et par cet usage devenu commun en Perse de porter la robe longue dite même aujourd'hui robe persique, et par cette passion pour l'exercice de l'arc et du cheval, et par ce luxe et cette magnificence des rois, et par cette adoration quasi religieuse des sujets, toutes choses ayant évidemment passé des Mèdes aux Perses ; à en juger surtout par l'ensemble du costume que cette dernière nation a cru devoir adopter, puisqu'il est clair que la tiare, la kidaris, le pilos, la tunique à manches et les anaxyrides, bons à porter dans des pays froids et septentrionaux comme voilà la Médie, ne conviennent pas le moins du monde aux pays méridionaux. Or la Perse proprement dite, dont la plus grande partie borde la mer Erytrée, et qui ne s'est accrue de quelques cantons contigus à la Médie qu'après la chute de l'empire mède, se trouve être par le fait encore plus méridionale que la Babylonie et la Susiane. Seulement, tout dans les habitudes du peuple vaincu {et en particulier dans son costume} avait paru si imposant aux vainqueurs et si bien approprié au caractère auguste et majestueux d'une monarchie que, renonçant aux vêtements courts et légers qu'ils avaient portés jusqu'alors, ils se résignèrent à prendre la robe longue des femmes et à s'envelopper comme elles de la tête aux pieds dans des voiles épais.
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