[11l,11] Καὶ τοῦτο δὲ Μηδικὸν τὸ βασιλέα αἱρεῖσθαι τὸν ἀνδρειότατον, ἀλλ' οὐ πᾶσιν ἀλλὰ τοῖς ὀρείοις· μᾶλλον δὲ τὸ τοῖς βασιλεῦσιν πολλὰς εἶναι γυναῖκας· τοῖς δ' ὀρείοις τῶν Μήδων καὶ πᾶσιν ἔθος τοῦτο, ἐλάττους δὲ τῶν πέντε οὐκ ἔξεστιν· ὡς δ' αὕτως τὰς γυναῖκάς φασιν ἐν καλῷ τίθεσθαι ὅτι πλείστους νέμειν ἄνδρας, τῶν πέντε δὲ ἐλάττους συμφορὰν ἡγεῖσθαι. Τῆς δ' ἄλλης Μηδίας εὐδαιμονούσης τελέως λυπρά ἐστιν ἡ προσάρκτιος ὀρεινή· σιτοῦνται γοῦν ἀπὸ ἀκροδρύων, ἔκ τε μήλων ξηρῶν κοπέντων ποιοῦνται μάζας, ἀπὸ δ' ἀμυγδάλων φωχθέντων ἄρτους, ἐκ δὲ ῥιζῶν τινων οἶνον ἐκθλίβουσι, κρέασι δὲ χρῶνται θηρείοις, ἥμερα δὲ οὐ τρέφουσι θρέμματα. Τοσαῦτα καὶ περὶ Μήδων φαμέν· περὶ δὲ τῶν νομίμων κοινῇ τῆς συμπάσης Μηδίας, ἐπειδὴ ταὐτὰ τοῖς Περσικοῖς γεγένηται διὰ τὴν τῶν Περσῶν ἐπικράτειαν, ἐν τῷ περὶ ἐκείνων λόγῳ φήσομεν.
| [11l,11] Une coutume encore qui paraît propre aux Mèdes, à ceux du moins qui habitent la montagne, c'est d'élire pour roi toujours le plus vaillant d'entre eux. Mais il existe un usage plus essentiellement médique, si l'on peut dire, en ce qu'il est commun et aux tribus de la montagne et au reste de la nation, c'est celui qui veut que les rois aient plusieurs femmes. Il n'est pas permis aux rois, en effet, d'en avoir moins de cinq, et l'on assure que les femmes mettent elles-mêmes une sorte de point d'honneur à ce que leur royal époux prenne le plus grand nombre de femmes possible, considérant comme un malheur pour elles si par aventure il en prend moins de cinq. - Excellent dans tout le reste de la Médie, le sol est pauvre et maigre dans la montagne, laquelle forme, comme on sait, la partie septentrionale du pays. Aussi les fruits des arbres y tiennent-ils lieu de céréales : en les laissant sécher et en les pétrissant, les habitants obtiennent une espèce de pâte très nourrissante. En outre ils font du pain avec des amandes grillées ou cuites au four, et du vin avec le jus qu'ils expriment de certaines racines. Quant aux viandes, comme ils n'ont ni troupeaux, ni animaux domestiques, la seule qu'ils connaissent est la venaison. - Voilà ce que nous avions à dire des Mèdes eux-mêmes. Restent leurs lois et institutions, mais par le fait de la conquête persane, elles sont devenues communes à tous les Perses aussi bien qu'à l'universalité de la nation Mède, et nous attendrons pour en parler que nous en soyons arrivé à décrire la Perse.
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