HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XI-12

Chapitre 4

  Chapitre 4

[11k,4] Ἀπὸ δ' οὖν τοῦ Ταύρου πρὸς ἄρκτον ἀποσχίδες πολλαὶ γεγόνασι, μία μὲν τοῦ καλουμένου Ἀντιταύρου· καὶ γὰρ ἐνταῦθα οὕτως ὠνομάζετο τὴν Σωφηνὴν ἀπολαμβάνων ἐν αὐλῶνι μεταξὺ κειμένῳ αὐτοῦ τε καὶ τοῦ Ταύρου. Πέραν δὲ τοῦ Εὐφράτου κατὰ τὴν μικρὰν Ἀρμενίαν ἐφεξῆς τῷ Ἀντιταύρῳ πρὸς ἄρκτον ἐπεκτείνεται μέγα ὄρος καὶ πολυσχιδές· καλοῦσι δὲ τὸ μὲν αὐτοῦ Παρυάδρην τὸ δὲ Μοσχικὰ ὄρη τὸ δ' ἄλλοις ὀνόμασι· ταῦτα δ' ἀπολαμβάνει τὴν Ἀρμενίαν ὅλην μέχρι Ἰβήρων καὶ Ἀλβανῶν. Εἶτ' ἄλλ' ἐπανίσταται πρὸς ἕω, τὰ ὑπερκείμενα τῆς Κασπίας θαλάττης μέχρι Μηδίας τῆς τε Ἀτροπατίου καὶ τῆς μεγάλης· καλοῦσι δὲ καὶ ταῦτα τὰ μέρη πάντα τῶν ὀρῶν Παραχοάθραν καὶ τὰ μέχρι τῶν Κασπίων πυλῶν καὶ ἐπέκεινα ἔτι πρὸς ταῖς ἀνατολαῖς τὰ συνάπτοντα τῇ Ἀρίᾳ. Τὰ μὲν δὴ πρόσβορρα ὄρη οὕτω καλοῦσι, τὰ δὲ νότια τὰ πέραν τοῦ Εὐφράτου τῆς Καππαδοκίας καὶ τῆς Κομμαγηνῆς πρὸς ἕω τείνοντα κατ' ἀρχὰς μὲν αὐτὸ τοῦτο καλεῖται Ταῦρος, διορίζων τὴν Σωφηνὴν καὶ τὴν ἄλλην Ἀρμενίαν ἀπὸ τῆς Μεσοποταμίας· τινὲς δὲ Γορδυαῖα ὄρη καλοῦσιν. Ἐν δὲ τούτοις ἐστὶ καὶ τὸ Μάσιον, τὸ ὑπερκείμενον τῆς Νισίβιος ὄρος καὶ τῶν Τιγρανοκέρτων. Ἔπειτα ἐξαίρεται πλέον καὶ καλεῖται Νιφάτης· ἐνταῦθα δέ που καὶ τοῦ Τίγριος πηγαὶ κατὰ τὸ νότιον τῆς ὀρεινῆς πλευρόν· εἶτ' ἀπὸ τοῦ Νιφάτου μᾶλλον ἔτι καὶ μᾶλλον ῥάχις ἐκτεινομένη τὸ Ζάγριον ὄρος ποιεῖ τὸ διορίζον τὴν Μηδίαν καὶ τὴν Βαβυλωνίαν· μετὰ δὲ τὸ Ζάγριον ἐκδέχεται ὑπὲρ μὲν τῆς Βαβυλωνίας τε τῶν Ἐλυμαίων ὀρεινὴ καὶ τῶν Παραιτακηνῶν, ὑπὲρ δὲ τῆς Μηδίας τῶν Κοσσαίων· ἐν μέσῳ δ' ἐστὶν Μηδία καὶ Ἀρμενία, πολλὰ μὲν ὄρη περιλαμβάνουσα πολλὰ δὲ ὀροπέδια, ὡσαύτως δὲ πεδία καὶ αὐλῶνας μεγάλους, συχνὰ δὲ καὶ ἔθνη τὰ περιοικοῦντα, μικρὰ ὀρεινὰ καὶ λῃστρικὰ τὰ πλείω. Οὕτω μὲν τοίνυν τίθεμεν ἐντὸς τοῦ Ταύρου τήν τε Μηδίαν, ἧς εἰσι καὶ αἱ Κάσπιοι πύλαι, καὶ τὴν Ἀρμενίαν. [11k,4] Du Taurus, se détachent vers le N. de nombreux embranchements, un entre autres qu'on a appelé l'Anti-taurus, parce qu'il forme effectivement avec le Taurus proprement dit la vallée intermédiaire de la Sophène. Au delà de l'Euphrate, maintenant, dans le voisinage de la Petite-Arménie, et faisant suite audit embranchement de l'Anti-taurus, commence une autre grande chaîne qui se dirige vers le nord et se divise elle-même en nombreux rameaux, tels que le rameau du Mont Paryadrès, le rameau des Monts Moschikhes et d'autres encore qui sont désignés de même sous des noms particuliers. Ces rameaux d'une même chaîne couvrent toute l'étendue de l'Arménie jusqu'aux frontières de l'Ibérie et de l'Albanie. Puis une autre chaîne recommence qui, se portant vers l'E., passe au-dessus de la mer Caspienne et atteint aux derniers confins de la Médie, je ne dis pas seulement de la Médie Atropatie, mais bien de la Grande Médie. C'est là ce qu'on a appelé proprement la chaîne du Parachoathras. Toutefois cette dénomination s'étend encore plus loin : on l'applique et aux montagnes qui s'étendent depuis l'extrémité de la Médie jusqu'aux Pyles Caspiennes et à celles qui se prolongent à l'E. des Pyles Caspiennes jusqu'au seuil de l'Arie. Tels sont les noms qu'on donne aux différentes parties du Taurus septentrional. Quant au Taurus méridional, lequel s'étend par-delà l'Euphrate à l'E. de la Cappadoce et de la Commagène, désigné dans la première partie de son parcours (là où il sépare la Sophène et le reste de l'Arménie de la Mésopotamie) sous le nom de Taurus proprement dit et quelquefois sous celui de Monts Gordyaens, voire sous la dénomination particulière de Mont Masius dans l'endroit où il se trouve dominer à la fois la ville de Nisibe et celle de Tigranocertes, il prend, en s'élevant davantage, un nom nouveau, le nom de Niphatès (les sources du Tigre sont situées quelque part sur le versant méridional du Niphatès) ; puis, en se déployant de plus en plus, il reçoit d'autres noms encore, le nom de Zagrius là où il forme la séparation entre la Médie et la Babylonie ; les noms de Monts de l'Elymée et de Monts de la Paraetacène au-dessus de la Babylonie ; et enfin le nom de Monts des Cosséens au-dessus de la Médie. C'est entre ces diverses branches du Taurus que se trouvent comprises la Médie et l'Arménie. Mais ces deux contrées renferment elles-mêmes beaucoup de montagnes et de plateaux ou de hautes plaines, beaucoup de plaines basses aussi et de vallées profondes ; l'une et l'autre sont peuplées qui plus est d'une infinité de petites tribus de montagnards vivant de rapines et de brigandages. Cela étant, nous avons cru devoir rattacher à la région cis-taurique non seulement la Médie, avec le défilé des Pyles Caspiennes qui en dépend, mais aussi l'Arménie.


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Dernière mise à jour : 5/02/2009