[11k,3] Ἐντεῦθεν δὲ ἀμφότεροι ῥέουσιν οἱ τὴν Μεσοποταμίαν ἐγκυκλούμενοι ποταμοὶ καὶ συνάπτοντες ἀλλήλοις ἐγγὺς κατὰ τὴν Βαβυλωνίαν, εἶτα ἐκδιδόντες εἰς τὴν κατὰ Πέρσας θάλατταν, ὅ τε Εὐφράτης καὶ Τίγρις. Ἔστι δὲ καὶ μείζων ὁ Εὐφράτης καὶ πλείω διέξεισι χώραν σκολιῷ τῷ ῥείθρῳ, τὰς πηγὰς ἔχων ἐν τῷ προσβορείῳ μέρει τοῦ Ταύρου, ῥέων δ' ἐπὶ δύσιν διὰ τῆς Ἀρμενίας τῆς μεγάλης καλουμένης μέχρι τῆς μικρᾶς, ἐν δεξιᾷ ἔχων ταύτην ἐν ἀριστερᾷ δὲ τὴν Ἀκιλισηνήν· εἶτ' ἐπιστρέφει πρὸς νότον, συνάπτει δὲ κατὰ τὴν ἐπιστροφὴν τοῖς Καππαδόκων ὁρίοις· δεξιᾷ δὲ ταῦτα ἀφεὶς καὶ τὰ τῶν Κομμαγηνῶν, ἀριστερᾷ δὲ τὴν Ἀκιλισηνὴν καὶ Σωφηνὴν τῆς μεγάλης Ἀρμενίας πρόεισιν ἐπὶ τὴν Συρίαν καὶ λαμβάνει πάλιν ἄλλην ἐπιστροφὴν εἰς τὴν Βαβυλωνίαν καὶ τὸν Περσικὸν κόλπον. Ὁ δὲ Τίγρις ἐκ τοῦ νοτίου μέρους τοῦ αὐτοῦ ὄρους ἐνεχθεὶς ἐπὶ τὴν Σελεύκειαν συνάπτει τῷ Εὐφράτῃ πλησίον καὶ ποιεῖ τὴν Μεσοποταμίαν πρὸς αὐτόν, εἶτ' ἐκδίδωσι καὶ αὐτὸς εἰς τὸν αὐτὸν κόλπον. Διέχουσι δὲ ἀλλήλων αἱ πηγαὶ τοῦ τε Εὐφράτου καὶ τοῦ Τίγριος περὶ δισχιλίους καὶ πεντακοσίους σταδίους.
| [11k,3] Au sortir du même embranchement deux très grands fleuves commencent à envelopper la Mésopotamie pour se rapprocher ensuite dans les plaines de la Babylonie et aller se jeter finalement l'un et l'autre dans la mer Persique : ces deux fleuves sont l'Euphrate et le Tigre. L'Euphrate, qui est déjà le plus fort des deux, est aussi celui qui parcourt la plus grande étendue de pays, par suite des nombreuses sinuosités qu'il décrit. Né dans la partie septentrionale du Taurus, il se dirige vers l'O. à travers la Grande-Arménie et jusqu'aux confins de la Petite-Arménie, passe entre cette dernière province à droite et l'Akilisène à gauche, tourne ensuite brusquement au midi, atteint, dans ce détour, l'extrémité de la Cappadoce ; puis, laissant à droite la frontière de cette province et celle de la Commagène, à gauche celle de l'Akilisène et de la Sophène, double dépendance de la Grande-Arménie, s'avance jusqu'à la Syrie pour gagner de là, par un nouveau détour, la Babylonie et le golfe Persique. Quant au Tigre, qui prend sa source dans la partie méridionale du Taurus, il descend droit sur Séleucie et arrivé là se trouve avoir rejoint pour ainsi dire l'Euphrate en formant avec ce fleuve ce qu'on nomme la Mésopotamie ; après quoi il va se jeter, lui aussi, dans le golfe Persique. Ses sources, en revanche, sont séparées de celles de l'Euphrate par une distance de 2500 stades environ.
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