HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XI-7

Chapitre 4

  Chapitre 4

[11g,4] Προσεδοξάσθη δὲ καὶ περὶ τῆς θαλάττης ταύτης πολλὰ ψευδῆ διὰ τὴν Ἀλεξάνδρου φιλοτιμίαν· ἐπειδὴ γὰρ ὡμολόγητο ἐκ πάντων ὅτι διείργει τὴν Ἀσίαν ἀπὸ τῆς Εὐρώπης Τάναϊς ποταμός, τὸ δὲ μεταξὺ τῆς θαλάττης καὶ τοῦ Τανάιδος πολὺ μέρος τῆς Ἀσίας ὂν οὐχ ὑπέπιπτε τοῖς Μακεδόσι, στρατηγεῖν δ' ἔγνωστο ὥστε τῇ φήμῃ γε κἀκείνων δόξαι τῶν μερῶν κρατεῖν τὸν Ἀλέξανδρον, εἰς ἓν συνῆγον τήν τε Μαιῶτιν λίμνην τὴν δεχομένην τὸν Τάναϊν καὶ τὴν Κασπίαν θάλατταν, λίμνην καὶ ταύτην καλοῦντες καὶ συντετρῆσθαι φάσκοντες πρὸς ἀλλήλας ἀμφοτέρας, ἑκατέραν δὲ εἶναι μέρος τῆς ἑτέρας. Πολύκλειτος δὲ καὶ πίστεις προφέρεται περὶ τοῦ λίμνην εἶναι τὴν θάλατταν ταύτην, ὄφεις τε γὰρ ἐκτρέφειν καὶ ὑπόγλυκυ εἶναι τὸ ὕδωρ· ὅτι δὲ καὶ οὐχ ἑτέρα τῆς Μαιώτιδός ἐστι, τεκμαιρόμενος ἐκ τοῦ τὸν Τάναϊν εἰς αὐτὴν ἐμβάλλειν· ἐκ γὰρ τῶν αὐτῶν ὀρῶν τῶν Ἰνδικῶν ἐξ ὧν τε Ὦχος καὶ Ὦξος καὶ ἄλλοι πλείους φέρεται καὶ Ἰαξάρτης ἐκδίδωσί τε ὁμοίως ἐκείνοις εἰς τὸ Κάσπιον πέλαγος πάντων ἀρκτικώτατος. Τοῦτον οὖν ὠνόμασαν Τάναϊν, καὶ προσέθεσάν γε τούτῳ πίστιν, ὡς εἴη Τάναϊς ὃν εἴρηκεν Πολύκλειτος· τὴν γὰρ περαίαν τοῦ ποταμοῦ τούτου φέρειν ἐλάτην καὶ οἰστοῖς ἐλατίνοις χρῆσθαι τοὺς ταύτῃ Σκύθας· τοῦτο δὲ καὶ τεκμήριον τοῦ τὴν χώραν τὴν πέραν τῆς Εὐρώπης εἶναι, μὴ τῆς Ἀσίας· τὴν γὰρ Ἀσίαν τὴν ἄνω καὶ τὴν πρὸς ἕω μὴ φύειν ἐλάτην. Ἐρατοσθένης δέ φησι καὶ ἐν τῇ Ἰνδικῇ φύεσθαι ἐλάτην καὶ ἐντεῦθεν ναυπηγήσασθαι τὸν στόλον Ἀλέξανδρον· πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα τοιαῦτα συγκρούειν Ἐρατοσθένης πειρᾶται, ἡμῖν δ' ἀποχρώντως εἰρήσθω περὶ αὐτῶν. [11g,4] Le désir de flatter l'ambition d'Alexandre a fait imaginer plus d'un mensonge sur la mer Hyrcanienne {comme sur le Caucase}. Ainsi, bien qu'il fût universellement admis que le cours du Tanaïs est ce qui sépare l'Europe de l'Asie et que tout l'espace compris entre la mer Hyrcanienne et le Tanaïs (espace qui forme une portion notable de l'Asie) était resté en dehors des conquêtes des Macédoniens, on résolut de biaiser et de faire en sorte que, nominalement du moins, Alexandre parût régner sur cette contrée lointaine comme il régnait en réalité sur le reste de l'Asie. On prétendit alors que le Palus-Maeotis où se jette le Tanaïs ne faisait qu'un avec la mer Caspienne ou Hyrcanienne, qu'on affecta d'appeler aussi du nom de lac, en même temps qu'on affirmait que les deux bassins communiquent par des conduits souterrains et se trouvent ainsi dépendre étroitement l'un de l'autre. L'historien Polyclite essaya même de démontrer l'une et l'autre proposition, alléguant pour prouver que la Caspienne n'est qu'un lac qu'elle nourrit des serpents et que ses eaux sont peu salées, et pour prouver qu'elle n'est autre que le Maeotis lui-même s'appuyant sur ce fait qu'elle compte le Tanaïs au nombre de ses tributaires. Or, on savait que des mêmes montagnes de l'Inde où prennent leurs sources l'Ochus, l'Oxus et plusieurs autres fleuves encore, descend aussi l'Iaxarte, qui va se jeter comme eux (plus au N. seulement) dans la mer Caspienne : on s'empressa donc de transporter le nom de Tanaïs au fleuve Iaxarte, et, pour achever de démontrer son identité avec le Tanaïs de Polyclite, on fit remarquer que le sapin croît dans tout le pays situé à droite de ce fleuve et que les Scythes qui habitent de ce côté n'emploient même jamais d'autre bois pour leurs flèches, et de cette circonstance on voulut conclure que toute la contrée à droite de l'Iaxarte appartenait à l'Europe et non à l'Asie, le sapin, suivant ces mêmes auteurs, ne croissant ni dans la Haute-Asie, ni dans l'Asie-Orientale. Malheureusement Eratosthène affirme qu'il y a des forêts de sapins jusque dans l'Inde et que c'est avec du bois de sapin uniquement qu'Alexandre construisit sa flotte. Eratosthène, comme on sait, relève et réfute {dans ses Mémoires} beaucoup d'autres mensonges de ce genre, mais nous croyons, nous, en avoir dit assez sur ce sujet.


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Dernière mise à jour : 30/01/2009