[9a,11] Τινὲς δ´ ἀπὸ τοῦ τὴν ἱέρειαν τῆς Πολιάδος Ἀθηνᾶς
χλωροῦ τυροῦ τοῦ μὲν ἐπιχωρίου μὴ ἅπτεσθαι, ξενικὸν δὲ μόνον προσφέρεσθαι,
χρῆσθαι δὲ καὶ τῷ Σαλαμινίῳ, ξένην φασὶ τῆς Ἀττικῆς τὴν Σαλαμῖνα οὐκ εὖ· καὶ
γὰρ τὸν ἀπὸ τῶν ἄλλων νήσων τῶν ὁμολογουμένως τῇ Ἀττικῇ προσχώρων
προσφέρεται, ξενικὸν πάντα τὸν διαπόντιον νοησάντων τῶν ἀρξάντων τοῦ
ἔθους τούτου. ἔοικε δὴ τὸ παλαιὸν ἡ νῦν Σαλαμὶς καθ´ αὑτὴν τάττεσθαι, τὰ δὲ
Μέγαρα τῆς Ἀττικῆς ὑπάρξαι μέρος. ἐν δὲ τῇ παραλίᾳ τῇ κατὰ Σαλαμῖνα
κεῖσθαι συμβαίνει τὰ ὅρια τῆς τε Μεγαρικῆς καὶ τῆς Ἀτθίδος, ὄρη δύο ἃ καλοῦσι
Κέρατα.
| [9a,11] De cette autre circonstance, que la prêtresse de Minerve Poliade, à
qui il est interdit de jamais manger de fromage frais fait dans le pays et
à qui pour cette raison l'on n'en sert jamais que d'étranger, mange
pourtant volontiers du fromage de Salamine, quelques auteurs infèrent que
Salamine a été de tout temps une terre étrangère par rapport à l'Attique,
mais c'est mal raisonner. Comme on sert en effet à ladite prêtresse du
fromage provenant d'autres îles qui dépendent, elles, notoirement de
l'Attique, il est évident que, dans la pensée de ceux qui dans le principe
instituèrent cet usage sacré, il suffisait qu'une denrée eût passé la mer
pour être réputée de provenance étrangère. Néanmoins il paraît probable
que Salamine avait commencé par former un Etat indépendant, tandis que
Mégare faisait primitivement partie intégrante de l'Attique. - C'est sur
le rivage qui fait face à Salamine que vient aboutir la frontière commune
à la Mégaride et à l'Attique : deux montagnes connues sous le nom de
Kerata en marquent l'extrémité.
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