[8,3,24] „οἳ δὲ Πύλον τ´ ἐνέμοντο καὶ Ἀρήνην ἐρατεινὴν καὶ
Θρύον, Ἀλφειοῖο πόρον, καὶ ἐύκτιτον Αἶπυ καὶ Κυπαρισσήεντα
„καὶ Ἀμφιγένειαν ἔναιον καὶ Πτελεὸν καὶ Ἕλος καὶ
„Δώριον, ἔνθα τε Μοῦσαι ἀντόμεναι Θάμυριν τὸν
„Θρήικα παῦσαν ἀοιδῆς, Οἰχαλίηθεν ἰόντα παρ´ Εὐρύτου
Οἰχαλιῆος.“ Πύλος μὲν οὖν ἔστι περὶ ἧς ἡ ζήτησις·
αὐτίκα δ´ ἐπισκεψόμεθα περὶ αὐτῆς. περὶ δὲ
τῆς Ἀρήνης εἴρηται· ἣν δὲ λέγει νῦν Θρύον, ἐν ἄλλοις
καλεῖ Θρυόεσσαν „ἔστι δέ τις Θρυόεσσα πόλις, αἰπεῖα
„κολώνη, τηλοῦ ἐπ´ Ἀλφειῷ.“ Ἀλφειοῦ δὲ πόρον φησίν,
ὅτι πεζῇ περατὸς εἶναι δοκεῖ κατὰ τοῦτον τὸν τόπον·
καλεῖται δὲ νῦν Ἐπιτάλιον τῆς Μακιστίας χωρίον.
τὸ εὔκτιτον δ´ Αἶπυ ἔνιοι μὲν ζητοῦσι πότερον ποτέρου
ἐπίθετον, καὶ τίς ἡ πόλις, καὶ εἰ αἱ νῦν Μαργάλαι
τῆς Ἀμφιδολίας· αὗται μὲν οὖν οὐ φυσικὸν ἔρυμα,
ἕτερον δὲ δείκνυται φυσικὸν ἐν τῇ Μακιστίᾳ. ὁ μὲν
οὖν τοῦθ´ ὑπονοῶν φράζεσθαι ὄνομά φησι τῆς πόλεως
τὸ Αἶπυ ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος φυσικῶς, ὡς
Ἕλος καὶ Αἰγιαλὸν καὶ ἄλλα πλείω· ὁ δὲ τὴν Μαργάλαν
τοὔμπαλιν ἴσως. Θρύον δὲ καὶ Θρυόεσσαν τὸ Ἐπιτάλιόν
φασιν, ὅτι πᾶσα μὲν αὕτη ἡ χώρα θρυώδης,
μάλιστα δ´ οἱ ποταμοί· ἐπὶ πλέον δὲ διαφαίνεται τοῦτο
κατὰ τοὺς περατοὺς τοῦ ῥείθρου τόπους. τάχα δέ φασι
Θρύον μὲν εἰρῆσθαι τὸν πόρον, εὔκτιτον δ´ Αἶπυ τὸ
Ἐπιτάλιον· ἔστι γὰρ ἐρυμνὸν φύσει· καὶ γὰρ ἐν ἄλλοις
αἰπεῖαν κολώνην λέγει „ἔστι δέ τις Θρυόεσσα πόλις,
αἰπεῖα κολώνη, τηλοῦ ἐπ´ Ἀλφειῷ, πυμάτη Πύλου ἠμαθόεντος.“
| [8,3,24] «Sous ses ordres marchaient les habitants de Pylos et de la riante Aréné, ceux de Thryum,
passage du fleuve Alphée, ceux de la belle et forte Aepy, de Cyparisséïs et d'Amphigénie, ceux enfin
de Ptéléum, d'Hélos et de Dorium, de Dorium où les Muses rencontrèrent Thamyris le Thrace et
mirent fin pour jamais à ses chants : il revenait de visiter dans Oechalie Eurytus dit l'OEchalien» (Iliade, I, 591).
De ces différentes villes, la première est le Pylos en question : nous y reviendrons tout à l'heure. La
seconde est cette Aréné dont nous avons parlé ci-dessus. Quant à la troisième, il est remarquable
qu'Homère la nomme ici Thryum, lorsqu'il l'appelle ailleurs Thryoessa :
«Loin d'ici sur l'Alphée, comme un rocher à pic, s'élève la ville de Thryoessa».
Ajoutons que, s'il l'a qualifiée de passage de l'Alphée, c'est qu'il existait apparemment un gué en cet
endroit du fleuve : on y voit aujourd'hui Epitalium, l'une des principales localités de la Macistie. Au
sujet des mots qui suivent euktiton et aipu, quelques auteurs se sont demandé lequel des deux sert
d'épithète à l'autre et quelle ville actuelle ils désignent, si c'est bien réellement Margales en
Amphidolie. Margales, en effet, n'est pas un lieu fortifié naturellement, et, comme il existe une de ces
forteresses naturelles dans le canton de Macistie, on soupçonne que c'est plutôt cette dernière localité
qu'Homère a eue en vue et qu'iEpy est ici un nom propre, un de ces noms empruntés à la nature des
lieux, comme voilà Hélos, Aegialos et tant d'autres. Reste à savoir, seulement, si ceux qui tiennent
pour Margales ne pourraient pas tout aussi bien renverser l'argument à leur profit. On explique de
même le nom de Thryum ou de Thryoessa donné par Homère à Epitalium en faisant remarquer que
tout le pays aux environs est obstrué d'algues et de joncs (thruôdês), notamment le lit des cours d'eau
; et dans les cours d'eau, on le sait, c'est, en général, aux gués que cette circonstance s'observe.
Mais, à ce compte, il pourrait se faire ; ainsi qu'on l'a prétendu, que le nom de Thryum désignât
uniquement le gué du fleuve et le nom d'Aepy (euktiton Aipu) l'emplacement même d'Epitalium,
d'autant que l'assiette de cette ville est naturellement très forte, et qu'Homère qualifie ailleurs
Thryoessa de rocher à pic :
«Loin d'ici, sur l'Alphée, s'élève, comme un rocher à pic, la ville de Thryoessa, limite extrême de Pylos
Emathoéïs».
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