[7,3,12] Γέγονε δὲ καὶ ἄλλος τῆς χώρας μερισμὸς συμμένων ἐκ παλαιοῦ· τοὺς μὲν
γὰρ Δακοὺς προσαγορεύουσι, τοὺς δὲ Γέτας. Γέτας μὲν τοὺς πρὸς τὸν Πόντον
κεκλιμένους καὶ πρὸς τὴν ἕω, Δακοὺς δὲ τοὺς εἰς τἀ ναντία πρὸς τὴν
Γερμανίαν καὶ τὰς τοῦ Ἴστρου πηγάς, οὓς οἶμαι Δάους καλεῖσθαι τὸ παλαιόν·
ἀφ' οὗ καὶ παρὰ τοῖς Ἀττικοῖς ἐπεπόλασε τὰ τῶν οἰκετῶν ὀνόματα Γέται καὶ
Δᾶοι. Τοῦτο γὰρ πιθανώτερον ἢ ἀπὸ τῶν Σκυθῶν, οὓς καλοῦσι Δάας· πόρρω
γὰρ ἐκεῖνοι περὶ τὴν Ὑρκανίαν, καὶ οὐκ εἰκὸς ἐκεῖθεν κομίζεσθαι ἀνδράποδα
εἰς τὴν Ἀττικήν. Ἐξ ὧν γὰρ ἐκομίζετο, ἢ τοῖς ἔθνεσιν ἐκείνοις ὁμωνύμους
ἐκάλουν τοὺς οἰκέτας, ὡς Λυδὸν καὶ Σύρον, ἢ τοῖς ἐπιπολάζουσιν ἐκεῖ ὀνόμασι
προσηγόρευον, ὡς Μάνην ἢ Μίδαν τὸν Φρύγα, Τίβιον δὲ τὸν Παφλαγόνα. Ἐπὶ
τοσοῦτον {δ'} ὑπὸ τοῦ Βοιρεβίστα τὸ ἔθνος ἐξαρθὲν ἐταπεινώθη τελέως ὑπό τε
τῶν στάσεων καὶ τῶν Ῥωμαίων· ἱκανοὶ δ' ὅμως εἰσὶν ἔτι καὶ νῦν στέλλειν
τέτταρας μυριάδας.
| [7,3,12] Il existe au reste dans le pays, et cela de toute antiquité, une autre
division, la division en Daces et en Gètes, le nom de Gètes désignant
les populations de l'est, celles qui avoisinent le Pont, et le nom de
Daces les populations de l'ouest, celles qui habitent du côté de la
Germanie et des sources de l'Ister. Et, comme anciennement, on
disait, je crois, Daes ou Daves au lieu de Daces, de là seront venus
sans doute ces noms de Geta et de Dave si usités chez les Athéniens
pour désigner leurs esclaves ; car il y a bien moins d'apparence qu'ils
aient emprunté ce dernier nom aux Scythes Daae, lesquels habitent
sur les confins mêmes de l'Hyrcanie, bien trop loin par conséquent
pour qu'on ait jamais pu envoyer de chez eux beaucoup d'esclaves sur
les marchés de l'Attique : or, on sait qu'en général les Athéniens
donnaient à leurs esclaves soit les noms de leurs nations respectives
(des noms comme ceux de Lydus et de Syrus), soit les noms les plus
répandus dans les pays d'où ils les tiraient, à ceux de Phrygie, par
exemple, les noms de Manès ou de Midas et le nom de Titius à ceux
de Paphlagonie.
Depuis Byrebistas, qui avait relevé si haut la puissance des Gètes, la
nation s'est de nouveau complètement affaissée sous le poids de ses
dissensions civiles et sous les coups des Romains. A la rigueur,
toutefois, elle pourrait encore mettre sur pied une force de 40.000 hommes.
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