HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 1

  Para 5

[6,1,5] ἀπὸ δὲ Λάου πρώτη πόλις ἐστὶ τῆς Βρεττίας Τεμέση Τέμψαν δ' οἱ νῦν καλοῦσιν Αὐσόνων κτίσμα, ὕστερον δὲ καὶ Αἰτωλῶν τῶν μετὰ Θόαντος, οὓς ἐξέβαλον Βρέττιοι, Βρεττίους δὲ ἐπέτριψαν Ἀννίβας τε καὶ Ῥωμαῖοι. ἔστι δὲ πλησίον τῆς Τεμέσης ἡρῷον ἀγριελαίοις συνηρεφὲς Πολίτου τῶν Ὀδυσσέως ἑταίρων, ὃν δολοφονηθέντα ὑπὸ τῶν βαρβάρων γενέσθαι βαρύμηνιν, ὥστε τοὺς περιοίκους δασμολογεῖν αὐτῷ κατά τι λόγιον καὶ παροιμίαν εἶναι πρὸς τοὺς ἀηδεῖς, τὸν ἥρωα τὸν ἐν Τεμέσῃ λεγόντων ἐπικεῖσθαι αὐτοῖς. Λοκρῶν δὲ τῶν Ἐπιζεφυρίων ἑλόντων τὴν πόλιν, Εὔθυμον μυθεύουσι τὸν πύκτην καταβάντα ἐπ' αὐτὸν κρατῆσαι τῇ μάχῃ, καὶ βιάσασθαι παραλῦσαι τοῦ δασμοῦ τοὺς ἐπιχωρίους. ταύτης δὲ τῆς Τεμέσης φασὶ μεμνῆσθαι τὸν ποιητήν, οὐ τῆς ἐν Κύπρῳ Ταμασσοῦ: λέγεται γὰρ ἀμφοτέρως τῷ ἐς Τεμέσην μετὰ χαλκόν,1 καὶ δείκνυται χαλκουργεῖα πλησίον, νῦν ἐκλέλειπται. ταύτης δὲ συνεχὴς Τερῖνα, ἣν Ἀννίβας καθεῖλεν οὐ δυνάμενος φυλάττειν, ὅτε δὴ εἰς αὐτὴν καταπεφεύγει τὴν Βρεττίαν. εἶτα Κωσεντία μητρόπολις Βρεττίων: μικρὸν δ' ὑπὲρ ταύτης Πανδοσία φρούριον ἐρυμνόν, περὶ ἣν Ἀλέξανδρος Μολοττὸς διεφθάρη. ἐξηπάτησε δὲ καὶ τοῦτον ἐκ Δωδώνης χρησμὸς φυλάττεσθαι κελεύων τὸν Ἀχέροντα καὶ τὴν Πανδοσίαν . . . δεικνυμένων γὰρ ἐν τῇ Θεσπρωτίᾳ ὁμωνύμων τούτοις, ἐνταῦθα κατέστρεψε τὸν βίον. τρικόρυφον δ' ἐστὶ τὸ φρούριον, καὶ παραρρεῖ ποταμὸς Ἀχέρων. προσηπάτησε δὲ καὶ ἄλλο λόγιον Πανδοσία τρικόλωνε, πολύν ποτε λαὸν ὀλέσσεις. ἔδοξε γὰρ πολεμίων φθοράν, οὐκ οἰκείων δηλοῦσθαι. φασὶ δὲ καὶ βασίλειόν ποτε γενέσθαι τῶν Οἰνωτρικῶν βασιλέων τὴν Πανδοσίαν. μετὰ δὲ τὴν Κωσεντίαν Ἱππώνιον Λοκρῶν κτίσμα: Βρεττίους δὲ κατέχοντας ἀφείλοντο Ῥωμαῖοι καὶ μετωνόμασαν Ὀυιβῶνα Ὀυαλεντίαν. διὰ δὲ τὸ εὐλείμονα εἶναι τὰ περικείμενα χωρία καὶ ἀνθηρὰ τὴν Κόρην ἐκ Σικελίας πεπιστεύκασιν ἀφικνεῖσθαι δεῦρο ἀνθολογήσουσαν: ἐκ δὲ τούτου ταῖς γυναιξὶν ἐν ἔθει γέγονεν ἀνθολογεῖν τε καὶ στεφανηπλοκεῖν, ὥστε ταῖς ἑορταῖς αἰσχρὸν εἶναι στεφάνους ὠνητοὺς φορεῖν. ἔχει δ' ἐπίνειον, κατεσκεύασέ ποτε Ἀγαθοκλῆς τύραννος τῶν Σικελιωτῶν κρατήσας τῆς πόλεως. ἐντεῦθεν δ' ἐπὶ τὸν Ἡρακλέους λιμένα πλεύσασιν ἄρχεται ἐπιστρέφειν τὰ ἄκρα τῆς Ἰταλίας τὰ πρὸς τῷ πορθμῷ πρὸς τὴν ἑσπέραν. ἐν δὲ τῷ παράπλῳ τούτῳ Μέδμα πόλις Λοκρῶν τῶν αὐτῶν, ὁμώνυμος κρήνῃ μεγάλῃ, πλησίον ἔχουσα ἐπίνειον καλούμενον Ἐμπόριον: ἐγγὺς δὲ καὶ Μέταυρος ποταμὸς καὶ ὕφορμος ὁμώνυμος. πρόκεινται δὲ τῆς ᾐόνος ταύτης αἱ τῶν Λιπαραίων νῆσοι διέχουσαι τοῦ πορθμοῦ σταδίους διακοσίους. οἱ δ' Αἰόλου φασίν, οὗ καὶ τὸν ποιητὴν μεμνῆσθαι κατὰ τὴν Ὀδύσσειαν: εἰσὶ δ' ἑπτὰ τὸν ἀριθμὸν ἐν ἀπόψει πᾶσαι καὶ τοῖς ἐκ τῆς Σικελίας καὶ τοῖς ἐκ τῆς ἠπείρου τοῖς κατὰ τὴν Μέδμαν ἀφορῶσι: περὶ ὧν ἐροῦμεν, ὅταν περὶ τῆς Σικελίας λέγωμεν. ἀπὸ δὲ τοῦ Μεταύρου ποταμοῦ ἕτερος: ἐκδέχεται δ' ἐντεῦθεν τὸ Σκύλλαιον, πέτρα χερρονησίζουσα ὑψηλή, τὸν ἰσθμὸν ἀμφίδυμον καὶ ταπεινὸν ἔχουσα, ὃν Ἀναξίλαος τύραννος τῶν Ῥηγίνων ἐπετείχισε τοῖς Τυρρηνοῖς κατασκευάσας ναύσταθμον, καὶ ἀφείλετο τοὺς λῃστὰς τὸν διὰ τοῦ πορθμοῦ διάπλουν. πλησίον γάρ ἐστι καὶ Καῖνυς διέχουσα τῆς Μέδμης σταδίους πεντήκοντα καὶ διακοσίους, τελευταία ποιοῦσα ἄκρα τὰ στενὰ τοῦ πορθμοῦ πρὸς τὴν ἐκ τῆς Σικελίας ἄκραν τὴν Πελωριάδα: ἔστι δ' αὕτη μία τῶν τριῶν τῶν ποιουσῶν τρίγωνον τὴν νῆσον, νεύει δὲ ἐπὶ θερινὰς ἀνατολάς, καθάπερ Καῖνυς πρὸς τὴν ἑσπέραν, ἀνταποστροφήν τινα ἀπ' ἀλλήλων ποιουμένων αὐτῶν. ἀπὸ δὲ Καίνυος μέχρι τοῦ Ποσειδωνίου, τῆς Ῥηγίνων στυλίδος, τοῦ πορθμοῦ διήκει στενωπὸς ὅσον ἑξαστάδιος, μικρῷ δὲ πλέον τὸ ἐλάχιστον διαπέραμα: ἀπὸ δὲ στυλίδος ἑκατὸν εἰς Ῥήγιον, ἤδη τοῦ πορθμοῦ πλατυνομένου, προϊοῦσι πρὸς τὴν ἔξω καὶ πρὸς ἕω θάλατταν τὴν τοῦ Σικελικοῦ καλουμένου πελάγους. [6,1,5] La première ville que l'on rencontre dans le Brutium, à partir de Laüs, est Temesa, ou, comme on l'appelle aujourd'hui, Tempsa. Fondée par les Ausones, cette ville fut rebâtie plus tard par les Ætoliens, compagnons de Thoas; puis, les Brutiens chassèrent les Ætoliens, mais pour se voir à leur tour ruinés par Annibal et par les Romains. C'est près de Temesa, au fond d'un bois épais d'oliviers sauvages, que s'élève l'hérôon de Polite, de ce compagnon d'Ulysse mort victime de la perfidie des Barbares, mais de qui les mânes irrités exercèrent alors de telles vengeances sur tout ce pays que les habitants, après avoir pris conseil de quelque oracle, en furent réduits à lui payer un tribut annuel, et qu'on en a fait cette locution à l'adresse des coeurs impitoyables: "Le héros de Témèse habite en eux." La tradition ajoute qu'après la prise de la ville par les Locriens Épizéphyriens l'athlète Euthymus descendit dans la lice contre le héros en personne, et que, l'ayant vaincu, il le força à décharger les populations du tribut qu'il leur avait imposé. On prétend encore que c'est de cette ville de Temesa et nullement de la ville de Tamassos dans l'île de Cypre (le nom de chacune de ces localités affecte indifféremment les deux formes {en a et en os}) que le poète a voulu parler dans ce vers {bien connu} : « Je vais à Témèse pour y chercher du cuivre. » Et, en effet, on reconnaît ici auprès, malgré l'état d'abandon dans lequel elles se trouvent, les vestiges d'anciennes fonderies de cuivre. — Tout à côté de Temesa est la ville de Terina, qu'Annibal détruisit lors de sa retraite dans le Brutium, parce qu'il vit qu'il ne pouvait la garder. Puis vient Cosentia, capitale ou métropole du Brutium, et, un peu au-dessus de Cosentia, Pandosie, place très forte, sous les murs de laquelle Alexandre, roi des Molosses, trouva la mort. Ce prince s'était mépris, lui aussi, sur le sens d'une réponse de l'oracle de Dodone : invité par cet oracle à se tenir prudemment éloigné de l'Achéron et de Pandosie, il avait cru que le Dieu lui désignait les lieux de Thesprotie qui portent ces noms, et il était venu mourir ici dans le Brutium, devant cette autre Pandosie dont l'enceinte embrasse {aussi} les trois sommets d'une même montagne et se trouve baignée par une rivière appelée également l'Achéron. Quelque chose d'ailleurs avait contribué à l'abuser, c'est qu'un autre oracle avait dit : "Pandosie, ville au triple sommet, tu coûteras un jour la vie à une grande multitude d'hommes." Et il s'était figuré que la prédiction menaçait l'armée des ennemis, non la sienne. La même ville de Pandosie passe pour avoir servi naguère de résidence aux rois oenotriens, Quant à Hipponium, qui fait suite à Cosentia, ce sont les Locriens qui l'ont fondée; elle appartint ensuite aux Brutiens, puis, étant tombée au pouvoir des Romains, elle vit son nom changer par eux en celui de Vibo Valentia. La beauté des prairies qui environnent cette ville et l'abondance des fleurs dont elles sont émaillées ont accrédité la tradition que Proserpine quittait souvent la Sicile pour venir ici s'amuser à cueillir des fleurs; et tel est le respect pour cette antique tradition, qu'aujourd'hui encore c'est un usage général parmi les femmes du pays de cueillir des fleurs et de s'en tresser de leurs propres mains des couronnes. Ce serait même une honte pour elles, les jours de fête, de porter des couronnes qu'elles auraient achetées. Vibo a un arsenal maritime qu'Agathocle, tyran de Sicile, fit construire après qu'il se fut emparé de la ville. En continuant à ranger la côte depuis Vibo jusqu'au port d'Hercule, on commence à voir tourner au couchant la pointe qui termine l'Italie du côté du détroit de Sicile, puis l'on passe devant Medma, autre ville bâtie par les Locriens, qui lui donnèrent le nom d'une grande et belle fontaine du voisinage. Près de Medma est le port d'Emporium, Un autre petit port se trouve à l'embouchure du fleuve Métaure, lequel baigne presque les murs de ladite ville {de Medma}. Juste en face de cette partie de la côte, à 200 stades du détroit, sont les îles des Liparaeens, appelées quelquefois aussi îles d'AEole, du nom, soi-disant, de ce roi AEole qu'Homère a fait figurer dans l'Odyssée. Ces îles sont au nombre de sept et se trouvent toutes parfaitement en vue, pour qui regarde de la côte de Sicile ou de celle du continent aux environs de Medma. Mais nous parlerons d'elles plus au long, quand nous en serons à décrire la Sicile. Passé le Métaure, on rencontre encore un cours d'eau portant ce même nom de Métaure ; puis vient le Scyllaeum, rocher élevé qui s'avance dans la mer en forme de presqu'île. L'isthme en est très bas et se trouve des deux côtés accessible aux navires : Anaxilaüs, tyran de Rhegium, le ferma d'abord d'un mur pour arrêter les incursions des Tyrrhènes, puis il en fit la station ordinaire de sa flotte et interdit de la sorte aux pirates le passage du détroit. Tout près de là, en effet, à 250 stades de Medma, est le cap Cænys : or, ce cap, en se rapprochant de plus en plus de la pointe correspondante du Pelorias (l'une des trois pointes qui donnent à la Sicile sa forme triangulaire), finit par réduire le détroit aux proportions d'un simple canal. Seulement, tandis que l'extrémité du Pelorias incline au levant d'été, celle du Cænys incline au couchant, les deux caps décrivant, {au moment de se rejoindre,} une courbe marquée en sens inverse l'un de l'autre. Ce resserrement ou étranglement du détroit ne s'étend du reste que du cap Cænys au Posidonium de Colonne-Rhégine, c'est-à-dire sur une longueur qui ne dépasse pas six stades (le minimum de la largeur ou de la traversée en compte un peu plus), car, dans l'intervalle de 100 stades qui sépare Colonne-Rhégine de Rhegium, on voit, à mesure qu'on avance vers 1'E. et qu'on se rapproche de ce bassin de la mer extérieure connu sous le nom de mer de Sicile, on voit le détroit aller toujours s'élargissant.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005