HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 4

  Para 1

[6,4,1] τοσαύτη μὲν δὴ καὶ τοιαύτη τις Ἰταλία. πολλὰ δ' εἰρηκότων, τὰ μέγιστα νῦν ἐπισημανούμεθα, ὑφ' ὧν εἰς τοσοῦτον ὕψος ἐξήρθησαν Ῥωμαῖοι. ἓν μὲν ὅτι νήσου δίκην ἀσφαλῶς φρουρεῖται τοῖς πελάγεσι κύκλῳ πλὴν ὀλίγων μερῶν, καὶ αὐτὰ τετείχισται τοῖς ὄρεσι δυσβάτοις οὖσι. δεύτερον δὲ τὸ ἀλίμενον κατὰ τὸ πλεῖστον καὶ τὸ τοὺς ὄντας λιμένας μεγάλους εἶναι καὶ θαυμαστούς, ὧν τὸ μὲν πρὸς τὰς ἔξωθεν ἐπιχειρήσεις χρήσιμον, τὸ δὲ πρὸς τὰς ἀντεπιχειρήσεις καὶ τὴν τῶν ἐμποριῶν ἀφθονίαν συνεργόν. τρίτον δὲ τὸ πολλαῖς ὑποπεπτωκέναι διαφοραῖς ἀέρων τε καὶ κράσεων, παρ' ἃς καὶ ζῷα καὶ φυτὰ καὶ πάνθ' ἁπλῶς τὰ πρὸς τὸν βίον χρήσιμα πλείστην ἐξάλλαξιν ἔχει πρός τε τὸ βέλτιον καὶ τὸ χεῖρον. ἐκτέταται δὲ τὸ μῆκος αὐτῆς ἐπὶ μεσημβρίαν ἀπὸ τῶν ἄρκτων τὸ πλέον, προσθήκη δ' ἐστὶν Σικελία τῷ μήκει τοσαύτη οὖσα καὶ τοσούτῳ καθάπερ μέρος. εὐκρασία δ' ἀέρων καὶ δυσκρασία κρίνεται παρὰ τὰ ψύχη καὶ τὰ θάλπη καὶ τὰ μεταξὺ τούτων, ὥστ' ἐκ τούτων ἀνάγκη τὴν νῦν Ἰταλίαν ἐν μέσῳ τῶν ὑπερβολῶν ἀμφοτέρων κειμένην τοσαύτην τῷ μήκει πλεῖστον τῆς εὐκράτου μετέχειν καὶ κατὰ πλείστας ἰδέας. τοῦτο δὲ καὶ ἄλλως συμβέβηκεν αὐτῇ: τῶν γὰρ Ἀπεννίνων ὀρῶν δι' ὅλου τοῦ μήκους διατεταμένων, ἐφ' ἑκάτερον δὲ τὸ πλευρὸν πεδία καὶ γεωλοφίας καλλικάρπους ἀπολειπόντων, οὐδὲν μέρος αὐτῆς ἐστιν μὴ καὶ τῶν ὀρείων ἀγαθῶν καὶ τῶν πεδινῶν ἀπολαῦον τυγχάνει. καὶ προστίθει τὸ μέγεθος καὶ πλῆθος ποταμῶν τε καὶ λιμνῶν, πρὸς δὲ τούτοις θερμῶν τε καὶ ψυχρῶν ὑδάτων ἀναβολὰς πολλαχοῦ πρὸς ὑγίειαν φύσει παρεσκευασμένας, καὶ μὴν καὶ μετάλλων εὐπορίας παντοδαπῶν. ὕλης δὲ καὶ τροφῆς ἀνθρώποις τε καὶ βοσκήμασιν οὐδ' ἀξίως ἐστὶν εἰπεῖν τὴν ἀφθονίαν ὅσην παρέχεται καὶ τὴν χρηστοκαρπίαν. ἐν μέσῳ δὲ καὶ τῶν ἐθνῶν τῶν μεγίστων οὖσα καὶ τῆς Ἑλλάδος καὶ τῶν ἀρίστων τῆς Λιβύης μερῶν τῷ μὲν κρατιστεύειν ἐν ἀρετῇ τε καὶ μεγέθει τὰ περιεστῶτα αὐτὴν πρὸς ἡγεμονίαν εὐφυῶς ἔχει, τῷ δ' ἐγγὺς εἶναι τὸ μετὰ ῥᾳστώνης ὑπουργεῖσθαι πεπόρισται. [6,4,1] CHAPITRE IV. Après avoir dépeint, trop longuement peut-être, l'aspect physique de l'Italie, nous voudrions indiquer les causes, les causes principales, qui ont élevé si haut la puissance romaine. La première cause, à notre avis, est que l'Italie se trouve être aussi sûrement gardée que pourrait l'être une île, puisque la mer l'entoure presque de tous les côtés et que dans le court intervalle où la mer ne la baigne point un rempart de montagnes infranchissables la protége. Nous ferons remarquer, en second lieu, que l'Italie, dont les côtes sont généralement dépourvues d'abris, possède cependant quelques ports merveilleusement beaux et spacieux, deux conditions excellentes, en ce que l'une préserve le pays des attaques du dehors, pendant que l'autre permet à ses habitants de prendre au besoin l'offensive et facilite en même temps l'importation des marchandises. Enfin l'Italie a un troisième avantage, c'est de réunir en elle différents climats et différentes températures : de là, en effet, l'extrême variété d'animaux et de plantes, soit utiles, soit nuisibles, qu'on y rencontre, et cette richesse qu'elle offre en productions de toute nature pouvant servir aux besoins de la vie. Nous avons déjà dit que la péninsule s'étend en longueur généralement du N. au S. et que sa longueur, déjà très grande par elle-même, se trouve encore accrue de toute celle de la Sicile, qui fait pour ainsi dire corps avec elle : or, on juge de la douceur ou de la rigueur du climat d'un pays, suivant que la température en est élevée, basse ou moyenne; il s'ensuit donc nécessairement que l'Italie, j'entends l'Italie actuelle, placée comme elle est à égale distance des températures extrêmes et allongée comme elle est, doit participer surtout de la nature des climats tempérés et en posséder tous les priviléges. Ceci du reste résulte encore pour elle d'une autre cause : comme la chaîne de l'Apennin, en traversant la Péninsule dans toute sa longueur, laisse encore assez de place libre des deux côtés pour que de belles plaines et de fertiles coteaux s'y déploient, il n'y a pas par le fait une seule partie de l'Italie qui ne se trouve jouir à la fois des avantages des pays de montagnes et de ceux des pays de plaine. Ajoutez la multitude et l'imporportance des cours d'eau et des lacs que l'Italie renferme, la quantité de sources {minérales}, chaudes ou froides, qu'on y voit jaillir à la surface du sol, précieux remèdes par lesquels la nature semble avoir voulu venir en aide à la santé de ses habitants et dont l'existence n'exclut pas celle de nombreuses mines riches en métaux de tout genre. Quant à la profusion de matériaux, d'aliments que ce pays met à la disposition de l'homme et des animaux, quant à l'excellence de ses divers produits, il faut renoncer à en parler dignement. Enfin, placée comme elle est, entre la Grèce et les plus riches provinces de la Libye, l'Italie se trouve former pour ainsi dire le centre des plus grands Etats, et, comme sa supériorité, sous le rapport de la fertilité et de l'étendue, semble l'appeler à une sorte d'hégémonie ou de prédominance sur tout ce qui l'entoure, cette proximité des principaux Etats est encore un avantage de plus qui lui facilite l'exercice du pouvoir.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005