HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 3

  Para 10

[6,3,10] ταῦτα μὲν οὖν κατ' Ἀρτεμίδωρον κεῖται τὰ διαστήματα. φησὶ δ' χωρογράφος τὰ ἀπὸ τοῦ Βρεντεσίου μέχρι Γαργάνου μιλίων ἑκατὸν ἑξήκοντα πέντε, πλεονάζει δὲ αὐτὰ Ἀρτεμίδωρος: ἐντεῦθεν δ' εἰς Ἀγκῶνα διακόσια πεντήκοντα τέτταρα μίλιά φησιν ἐκεῖνος, δ' Ἀρτεμίδωρος εἰς Αἶσιν πλησίον {ὄν}τα τοῦ Ἀγκῶνος σταδίους εἴρηκε χιλίους διακοσίους πεντήκοντα, πολὺ ἐνδεέστερον ἐκείνου: Πολύβιος δ' ἀπὸ τῆς Ἰαπυγίας μεμιλιᾶσθαί φησι καὶ εἶναι μίλια πεντακόσια ἑξήκοντα δύο εἰς Σήναν πόλιν, ἐντεῦθεν δ' εἰς Ἀκυληίαν ἑκατὸν ἑβδομήκοντα ὀκτώ. οὐχ ὁμολογοῦντες τῷ φερομένῳ διαστήματι τῆς Ἰλλυρικῆς παραλίας ἀπὸ τῶν Κεραυνίων ὀρῶν ἐπὶ τὸν τοῦ Ἀδρίου μυχόν, ὑπὲρ ἑξακισχιλίων τοῦτον τὸν παράπλουν ἀποφαίνοντες καὶ μείζω καθιστάντες ἐκείνου πολὺ ἐλάττονα ὄντα. καὶ πάντες δὲ πρὸς ἅπαντας μάλιστα περὶ τῶν διαστημάτων οὐχ ὁμολογοῦσι πρὸς ἀλλήλους, ὡς πολλάκις ἐλέγομεν. ἡμεῖς δ' ὅπου μὲν ἐπικρίνειν δυνατόν, ἐκφέρομεν τὸ δοκοῦν ἡμῖν, ὅπου δὲ μή, τὰ ἐκείνων εἰς μέσον οἰόμεθα δεῖν τιθέναι. ἐὰν δὲ μηδὲν παρ' ἐκείνων ἔχωμεν, οὐδὲν θαυμαστὸν οὐδ' εἰ παρελείψαμέν τι καὶ ἡμεῖς, ἐν τοιαύτῃ καὶ ταῦθ' ὑποθέσει: τῶν μὲν γὰρ μεγάλων οὐδὲν ἂν παραλίποιμεν, τὰ δὲ μικρὰ καὶ γνωρισθέντα μικρὸν ὤνησε καὶ παραπεμφθέντα ἔλαθε καὶ οὐδὲν {οὐ} πολὺ τοῦ παντελοῦς ἔργου παρέλυσε. [6,3,10] On a vu plus haut comment nous avions décomposé, d'après Artémidore, l'intervalle de Brentesium au mont Garganum; le Chorographe, lui, compte pour le même intervalle 165 milles, évaluation bien inférieure à celle d'Artémidore. En revanche, il compte du Garganum à Ancône 254 milles, et cette évaluation est supérieure de beaucoup à celle d'Artémidore qui ne compte que 1250 stades du Garganum au fleuve AEsis, voisin d'Ancône. Quant à Polybe, qui dit s'être servi d'un miliasme partant de la pointe de Iapygie, il compte 562 milles jusqu'à la ville de Sila et 178 milles de ladite ville à celle d'Aquilée. Mais ces différentes mesures ne sauraient s'accorder avec l'étendue que tous les auteurs, et ceux-ci tous les premiers, prêtent à la côte d'Illyrie entre les monts Cérauniens et le fond de l'Adriatique; car les 6000 stades qu'ils lui reconnaissent la feraient plus longue que la côte opposée, tandis qu'elle est notoirement beaucoup plus courte. Nous avons déjà eu plus d'une fois l'occasion de faire remarquer le désaccord qui existe entre les différents auteurs, surtout au sujet des distances. Ajoutons qu'en pareil cas nous n'émettons jamais notre avis personnel que lorsqu'il nous arrive de discerner sûrement la vérité, nous bornant autrement à rapporter textuellement les opinions des auteurs. Mais il arrive quelquefois aussi que les auteurs ne nous fournissent aucune indication; on ne doit pas s'étonner alors qu'un ouvrage tel que le nôtre, à la fois si long, si difficile, ne puisse être absolument complet et que nous négligions de temps à autre, non pas assurément ce qui se trouve avoir une véritable importance, mais de petits détails comme ceux-là, peu utiles en somme à connaître et dont l'omission, passant inaperçue, n'ôte rien ou presque rien au mérite de l'ensemble.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005