[6,3,2] περὶ δὲ τῆς κτίσεως Ἀντίοχος λέγων φησὶν ὅτι τοῦ Μεσσηνιακοῦ πολέμου
γενηθέντος οἱ μὴ μετασχόντες Λακεδαιμονίων τῆς στρατείας ἐκρίθησαν δοῦλοι
καὶ ὠνομάσθησαν Εἵλωτες, ὅσοις δὲ κατὰ τὴν στρατείαν παῖδες ἐγένοντο,
Παρθενίας ἐκάλουν καὶ ἀτίμους ἔκριναν: οἱ δ' οὐκ ἀνασχόμενοι ̔πολλοὶ δ'
ἦσαν̓ ἐπεβούλευσαν τοῖς τοῦ δήμου. αἰσθόμενοι δ' ὑπέπεμψάν τινας, οἳ
προσποιήσει φιλίας ἔμελλον ἐξαγγέλλειν τὸν τρόπον τῆς ἐπιβουλῆς. τούτων δ'
ἦν καὶ Φάλανθος, ὅσπερ ἐδόκει προστάτης ὑπάρχειν αὐτῶν, οὐκ ἠρέσκετο δ'
ἁπλῶς τοῖς περὶ τῆς βουλῆς ὀνομασθεῖσι. συνέκειτο μὲν δὴ τοῖς Ὑακινθίοις ἐν τῷ
Ἀμυκλαίῳ συντελουμένου τοῦ ἀγῶνος, ἡνίκ' ἂν τὴν {κυνῆν} περίθηται ὁ
Φάλανθος, ποιεῖσθαι τὴν ἐπίθεσιν: γνώριμοι δ' ἦσαν ἀπὸ τῆς κόμης οἱ τοῦ δήμου.
ἐξαγγειλάντων δὲ λάθρᾳ τὰ συγκείμενα τῶν περὶ Φάλανθον καὶ τοῦ ἀγῶνος
ἐνεστῶτος, προελθὼν ὁ κῆρυξ εἶπε μὴ περιθέσθαι κυνῆν Φάλανθον. οἱ δ'
αἰσθόμενοι ὡς μεμηνύκασι τὴν ἐπιβουλὴν οἱ μὲν διεδίδρασκον οἱ δὲ ἱκέτευον.
κελεύσαντες δ' αὐτοὺς θαρρεῖν φυλακῇ παρέδοσαν, τὸν δὲ Φάλανθον ἔπεμψαν
εἰς θεοῦ περὶ ἀποικίας: ὁ δ' ἔχρησε
Σατύριόν τοι δῶκα Τάραντά τε πίονα δῆμον
οἰκῆσαι, καὶ πῆμα Ἰαπύγεσσι γενέσθαι.
ἧκον οὖν σὺν Φαλάνθῳ οἱ Παρθενίαι, καὶ ἐδέξαντο αὐτοὺς οἵ τε βάρβαροι καὶ οἱ
Κρῆτες οἱ προκατασχόντες τὸν τόπον. τούτους δ' εἶναί φασι τοὺς μετὰ Μίνω
πλεύσαντας εἰς Σικελίαν, καὶ μετὰ τὴν ἐκείνου τελευτὴν τὴν ἐν Καμικοῖς παρὰ
Κωκάλῳ συμβᾶσαν ἀπάραντας ἐκ Σικελίας κατὰ δὲ τὸν ἀνάπλουν δεῦρο
παρωσθέντας, ὧν τινὰς ὕστερον πεζῇ περιελθόντας τὸν Ἀδρίαν μέχρι
Μακεδονίας Βοττιαίους προσαγορευθῆναι. Ἰάπυγας δὲ λεχθῆναι πάντας φασὶ
μέχρι τῆς Δαυνίας ἀπὸ Ἰάπυγος, ὃν ἐκ Κρήσσης γυναικὸς Δαιδάλῳ γενέσθαι
φασὶ καὶ ἡγήσασθαι τῶν Κρητῶν: Τάραντα δ' ὠνόμασαν ἀπὸ ἥρωός τινος τὴν
πόλιν.
| [6,3,2] Antiochus raconte comme il suit la fondation de cette
ville. «Après la guerre de Messénie, dit-il, tous ceux d'entre
les Lacédémoniens qui n'avaient point pris part à l'expédition
furent, en vertu d'un jugement, réduits à la condition
d'esclaves et déclarés hilotes; en même temps tous les enfants
nés pendant l'expédition reçurent le nom de Parthénies
et se virent exclus de la dignité de citoyens. Mais ces derniers
ne purent endurer un tel outrage, et, comme ils étaient
nombreux, ils conspirèrent la mort des Spartiates. Cependant
les Spartiates avaient eu vent du danger; ils répandirent
alors sous main des émissaires chargés de tromper les
conjurés par de faux semblants d'amitié et de tirer d'eux
tout le détail de leur plan d'attaque. Phalanthe, l'un des
Parthénies, passait pour le chef du complot, bien qu'en
réalité il n'eût pas approuvé sans réserve ce projet de guet-apens.
Voici quelles en étaient les dispositions : le jour des
Hyacinthies, pendant la célébration des jeux dans l'Amyclaeum,
les conjurés devaient, au signal que donnerait Phalanthe
en se couvrant la tête de son bonnet, fondre sur les
Spartiates, tous aisément reconnaissables à leur chevelure,
et les massacrer. Or, au moment où les jeux allaient commencer,
sur les secrets avis qui avaient fait connaître le plan
des compagnons de Phalanthe, un héraut s'avança, et défendit
à Phalanthe de se couvrir la tête. Les conjurés comprirent
qu'ils étaient découverts, une partie se dispersa;
quant aux autres, ils implorèrent et obtinrent leur pardon,
mais, en les rassurant sur leur vie, on les retint sous bonne
garde. Seul Phalanthe dut se rendre à Delphes pour interroger
l'oracle sur le lieu où ils pourraient être envoyés
en colonie. L'oracle lui répondit :
"En te donnant pour demeure Satyrium et les grasses campagnes
de Tarente, je te donne aussi de devenir le fléau des Iapyges."
Les Parthénies vinrent donc à Tarente sous la conduite
de Phalanthe et y reçurent bon accueil tant des populations
barbares que des Crétois, premiers colons du lieu." Suivant
Antiochus, ces Crétois descendaient des compagnons mêmes
de Minos, qui, ayant, après le meurtre de leur roi à Camici,
chez Cocalus , quitté la Sicile en toute hâte, avaient été
jetés par les vents hors de leur route et poussés vers ce point
de la côte d'Italie, d'où une partie avait ensuite gagné la
Macédoine par terre, en faisant le tour de l'Adriatique,
et s'y était fixée sous le nom de Bottiéens. Antiochus ajoute
que le nom de Iapygie, sous lequel on désigne tout le pays
jusqu'à la Daunie, lui est venu d'un fils de Dédale, appelé
Iapyx, que la tradition fait naître d'une femme crétoise, et
qui serait devenu lui-même l'un des chefs ou princes crétois.
Quant à Tarente, c'est du héros Taras qu'elle aurait tiré son nom.
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