HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 3

  Para 1

[6,3,1] ἐπεληλυθόσι δ' ἡμῖν τὰ περὶ τὴν ἀρχαίαν Ἰταλίαν μέχρι Μεταποντίου τὰ συνεχῆ λεκτέον. συνεχὴς δ' ἐστὶν Ἰαπυγία: ταύτην δὲ καὶ Μεσσαπίαν καλοῦσιν οἱ Ἕλληνες, οἱ δ' ἐπιχώριοι κατὰ μέρη τὸ μέν τι Σαλεντίνους καλοῦσι τὸ περὶ τὴν ἄκραν τὴν Ἰαπυγίαν, τὸ δὲ Καλαβρούς. ὑπὲρ τούτους πρόσβορροι Πευκέτιοί τέ εἰσι καὶ Δαύνιοι κατὰ τὴν Ἑλλάδα διάλεκτον προσαγορευόμενοι, οἱ δ' ἐπιχώριοι πᾶσαν τὴν μετὰ τοὺς Καλαβροὺς Ἀπουλίαν καλοῦσι: τινὲς δ' αὐτῶν καὶ Ποίδικλοι λέγονται, καὶ μάλιστα οἱ Πευκέτιοι. ἔστι δέ τι ἐπιχερρονησιάζουσα Μεσσαπία τῷ ἀπὸ Βρεντεσίου μέχρι Τάραντος ἰσθμῷ κλειομένη σταδίων δέκα καὶ τριακοσίων. τε περίπλους ἐστὶ περὶ τὴν ἄκραν Ἰαπυγίαν σταδίων ὁμοῦ τι τετρακοσίων. τοῦ δὲ Μεταποντίου μὲν διέχει σταδίους περὶ διακοσίους καὶ {εἴκοσιν Τάρας}, δὲ πλοῦς ἐπ' αὐτὸν πρὸς τὰς ἀνατολάς. τοῦ δὲ κόλπου παντὸς τοῦ Ταραντίνου τὸ πλέον ἀλιμένου ὄντος, ἐνταῦθα {δὴ λιμήν} ἐστι μέγιστος καὶ κάλλιστος γεφύρᾳ κλειόμενος μεγάλῃ, σταδίων δ' ἐστὶν ἑκατὸν τὴν περίμετρον. ἐκ δὲ τοῦ πρὸς τὸν μυχὸν μέρους ἰσθμὸν ποιεῖ πρὸς τὴν ἔξω θάλατταν, ὥστ' ἐπὶ χερρονήσῳ κεῖσθαι τὴν πόλιν καὶ τὰ πλοῖα ὑπερνεωλκεῖσθαι ῥᾳδίως ἑκατέρωθεν ταπεινοῦ ὄντος τοῦ αὐχένος. ταπεινὸν δὲ καὶ τὸ τῆς πόλεως ἔδαφος, μικρὸν δ' ὅμως ἐπῆρται κατὰ τὴν ἀκρόπολιν. τὸ μὲν οὖν παλαιὸν τεῖχος κύκλον ἔχει μέγαν, νυνὶ δ' ἐκλέλειπται τὸ πλέον τὸ πρὸς τῷ ἰσθμῷ, τὸ δὲ πρὸς τῷ στόματι τοῦ λιμένος, καθ' καὶ ἀκρόπολις, συμμένει μέγεθος ἀξιολόγου πόλεως ἐκπληροῦν. ἔχει δὲ γυμνάσιόν τε κάλλιστον καὶ ἀγορὰν εὐμεγέθη, ἐν καὶ τοῦ Διὸς ἵδρυται κολοσσὸς χαλκοῦς, μέγιστος μετὰ τὸν Ῥοδίων. μεταξὺ δὲ τῆς ἀγορᾶς καὶ τοῦ στόματος ἀκρόπολις μικρὰ λείψανα ἔχουσα τοῦ παλαιοῦ κόσμου τῶν ἀναθημάτων: τὰ γὰρ πολλὰ τὰ μὲν κατέφθειραν Καρχηδόνιοι λαβόντες τὴν πόλιν, τὰ δ' ἐλαφυραγώγησαν Ῥωμαῖοι κρατήσαντες βιαίως: ὧν ἐστι καὶ Ἡρακλῆς ἐν τῷ Καπετωλίῳ χαλκοῦς κολοσσικός, Λυσίππου ἔργον, ἀνάθημα Μαξίμου Φαβίου τοῦ ἑλόντος τὴν πόλιν. [6,3,1] CHAPITRE III. Sur le continent, nous nous étions arrêté à Métaponte, là ou finit l'ancienne Italie, il nous faut maintenant décrire les pays situés en dehors de cette limite. Le pays qui suit immédiatement est la Iapygie, que les Grecs appellent aussi Messapie et que les indigènes partagent en deux territoires, celui des Salentins autour du promontoire Iapygien, et celui des Calabres. Au-dessus et au N. de ce dernier peuple habitent les Peucétiens et le peuple que les Grecs désignent sous le nom de Dauniens. Dans la langue du pays, tout ce qui succède au territoire des Calabres s'appelle Apulie; quelques tribus, peucétiennes pour la plupart, portent le nom particulier de Paedicli. La Messapie forme une sorte de presqu'île fermée par un isthme de 310 stades, qui s'étend de Brentesium à Tarente. Pour aller par mer, et en doublant le promontoire Iapygien, de l'un à l'autre de ces points, il faudrait compter environ {1400 stades}. D'autre part, de Métaponte à Tarente, il y a à peu près 220 stades, et pour s'y rendre on navigue droit à l'E. Les côtes du golfe de Tarente sont en général dépourvues d'abris; seule, Tarente possède un port très spacieux et très beau : une grande jetée percée d'arches en ferme l'entrée, et sa circonférence mesure bien 100 stades. C'est le fond de ce port qui forme avec la mer extérieure l'isthme dont nous parlions tout à l'heure, et par le fait la ville de Tarente se trouve située dans une presqu'île; mais, le col ou isthme de la presqu'île étant très-bas de niveau, il est aisé de transporter les embarcations par-dessus, d'un bord à l'autre. Le sol de la ville est également très-bas, si ce n'est aux approches de l'Acropole, où le terrain commence à s'élever d'une façon sensible. L'ancien mur d'enceinte décrit une vaste circonférence, et aujourd'hui, bien que le quartier de l'isthme soit en grande partie détruit, ce qui reste debout de l'ancienne ville, c'est-à-dire la partie qui avoisine l'entrée du port, et qui renferme la citadelle, suffit encore à former une ville d'une étendue considérable. On y remarque un très beau gymnase, avec une immense place ou agora, où s'élève une statue colossale de Jupiter, en airain, la plus grande qu'on connaisse après le colosse de Rhodes. Entre l'agora et l'entrée du port est l'Acropole, qui ne contient plus que de faibles restes du trésor d'objets d'art que la piété des anciens y avait amassé, une grande partie de ces objets d'art ayant été détruite lors de la prise de la ville par les Carthaginois, et les Romains ayant emporté le reste à titre de dépouilles et de butin, quand ils reprirent la ville de vive force. Au nombre des dépouilles était ce colosse d'Hercule en airain, oeuvre de Lysippe, qui figure aujourd'hui dans le Capitole, et que Fabius Maximus y a déposé naguère en commémoration de la rentrée des Romains dans Tarente.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 7/12/2005