HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 2

  Para 11

[6,2,11] τὴν μὲν δὴ Λιπάραν καὶ τὴν Θέρμεσσαν εἰρήκαμεν. δὲ Στρογγύλη καλεῖται μὲν ἀπὸ τοῦ σχήματος, ἔστι δὲ καὶ αὕτη διάπυρος, βίᾳ μὲν φλογὸς λειπομένη τῷ δὲ φέγγει πλεονεκτοῦσα: ἐνταῦθα δὲ τὸν Αἰόλον οἰκῆσαί φασι. τετάρτη δ' ἐστὶ Διδύμη, καὶ αὕτη δ' ἀπὸ τοῦ σχήματος ὠνόμασται. τῶν δὲ λοιπῶν Ἐρικοῦσσα μὲν καὶ Φοινικοῦσσα ἀπὸ τῶν φυτῶν κέκληνται, ἀνεῖνται δὲ εἰς νομάς. ἑβδόμη δ' ἐστὶν Εὐώνυμος, πελαγία μάλιστα καὶ ἔρημος: ὠνόμασται δ' ὅτι μάλιστα τοῖς εἰς Λιπάρας ἐκ Σικελίας πλέουσιν εὐώνυμός ἐστι. πολλάκις δὲ καὶ φλόγες εἰς τὴν ἐπιφάνειαν τοῦ πελάγους τοῦ περὶ τὰς νήσους ὤφθησαν ἐπιδραμοῦσαι, τῶν κατὰ βάθους κοιλιῶν ἀναστομωθέντος πόρου τινὸς καὶ τοῦ πυρὸς βιασαμένου πρὸς τὸ ἐκτός. Ποσειδώνιος δὲ κατὰ τὴν ἑαυτοῦ μνήμην φησὶ περὶ τροπὰς θερινὰς ἅμα τῇ ἕῳ μεταξὺ τῆς Ἱέρας καὶ τῆς Εὐωνύμου πρὸς ὕψος ἀρθεῖσαν ἐξαίσιον τὴν θάλατταν ὁραθῆναι, καὶ συμμεῖναί τινα χρόνον ἀναφυσωμένην συνεχῶς, εἶτα παύσασθαι: τοὺς δὲ τολμήσαντας προσπλεῖν, ἰδόντας νεκροὺς ἰχθύας ἐλαυνομένους ὑπὸ τοῦ ῥοῦ καὶ θέρμῃ καὶ δυσωδίᾳ πληγέντας φυγεῖν, ἓν δὲ τῶν πλοιαρίων τὸ μᾶλλον πλησιάσαν τοὺς μὲν τῶν ἐνόντων ἀποβαλεῖν τοὺς δ' εἰς Λιπάραν μόλις σῶσαι, τοτὲ μὲν ἔκφρονας γινομένους ὁμοίως τοῖς ἐπιληπτικοῖς τοτὲ δὲ ἀνατρέχοντας εἰς τοὺς οἰκείους λογισμούς: πολλαῖς δ' ἡμέραις ὕστερον ὁρᾶσθαι πηλὸν ἐπανθοῦντα τῇ θαλάττῃ, πολλαχοῦ δὲ καὶ φλόγας ἐκπιπτούσας καὶ καπνοὺς καὶ λιγνύας, ὕστερον δὲ παγῆναι καὶ γενέσθαι τοῖς μυλίταις λίθοις ἐοικότα τὸν πάγον: τὸν δὲ τῆς Σικελίας στρατηγὸν Τίτον Φλαμίνιον δηλῶσαι τῇ συγκλήτῳ, τὴν δὲ πέμψασαν ἐκθύσασθαι ἔν τε τῷ νησιδίῳ καὶ ἐν Λιπάραις τοῖς τε καταχθονίοις θεοῖς καὶ τοῖς θαλαττίοις. ἀπὸ μὲν οὖν Ἐρικώδους εἰς Φοινικώδη δέκα μίλιά φησιν χωρογράφος, ἔνθεν δ' εἰς Διδύμην τριάκοντα, ἔνθεν δ' εἰς Λιπάραν πρὸς ἄρκτον ἐννέα καὶ εἴκοσιν, ἔνθεν δ' εἰς Σικελίαν ἐννεακαίδεκα: ἑκκαίδεκα δ' ἐκ τῆς Στρογγύλης. πρόκειται δὲ τοῦ Παχύνου Μελίτη, ὅθεν τὰ κυνίδια καλοῦσι Μελιταῖα, καὶ Γαῦδος, ὀγδοήκοντα καὶ ὀκτὼ μίλια τῆς ἄκρας ἀμφότεραι διέχουσαι: Κόσσουρα δὲ πρὸ τοῦ Λιλυβαίου καὶ πρὸ τῆς Ἀσπίδος Καρχηδονιακῆς πόλεως ἣν Κλυπέαν καλοῦσι, μέση ἀμφοῖν κειμένη καὶ τὸ λεχθὲν διάστημα ἀφ' ἑκατέρας ἀπέχουσα: καὶ Αἰγίμουρος δὲ πρὸ τῆς Σικελίας καὶ τῆς Λιβύης ἐστὶ καὶ ἄλλα μικρὰ νησίδια. ταῦτα μὲν περὶ τῶν νήσων. [6,2,11] Et, comme nous avons déjà décrit Lipara et Thermesse, passons à Strongyle. Cette île tire son nom de sa forme arrondie; elle est aussi de nature volcanique, mais ses éruptions, très inférieures à celles des deux autres îles en intensité, l'emportent beaucoup par l'éclat et la splendeur des feux. Aussi les mythographes en avaient-ils fait la demeure même d'AEole. Didyme, la quatrième île du groupe, tire, comme Strongyle, le nom qu'elle porte de sa configuration. Quant à Ericussa et à Phoenicussa, qui viennent ensuite, c'est de la nature de leurs plantations qu'elles ont tiré les leurs; elles sont d'ailleurs l'une et l'autre affectées uniquement à l'éléve et au pâturage des bestiaux. Enfin, si la septième, qui est située plus au large que les autres et qui se trouve être complétement déserte, a été appelée Evonymos, c'est parce qu'on l'a juste à sa gauche quand on se rend de Lipara en Sicile Il n'est pas rare non plus dans ces parages de voir des flammes courir à la surface de la mer, par suite apparemment de l'ouverture de quelque cratère sous-marin due aux efforts que fait incessamment le feu intérieur pour se frayer de nouvelles issues au dehors. Posidonius décrit un autre phénomène observé de son temps. "Un jour, dit-il, à l'époque du solstice d'été, on vit, dès le lever de l'aurore, la mer entre Hiera et Evonymos se gonfler d'une façon prodigieuse, continuer encore un certain temps à grossir, puis cesser tout à coup; des embarcations se dirigèrent aussitôt de ce côté, mais la vue d'une quantité de poissons morts apportés par le flot, jointe à l'excès de la chaleur et à l'odeur infecte qui s'exhalait de la mer, effraya ceux qui les montaient et les força à s'enfuir; une seule embarcation, pour s'être approchée davantage, perdit une partie de son monde et ramena le reste à grand'-peine à Lipara et encore dans un état pitoyable, en proie à des accès de délire (d'un délire analogue à celui des épileptiques), suivis il est vrai de brusques réveils de la raison. Quelques jours après, il se forma à la surface de la mer comme qui dirait des efflorescences boueuses, accompagnées sur certains points d'un dégagement de flammes, de vapeurs et de fumée, puis cette boue durcit et forma un îlot ayant la consistance et l'aspect de la pierre meulière. Le préteur de la Sicile, Titus Flamininus, se hâta de porter le fait à la connaissance du sénat, qui à son tour envoya une députation pour célébrer sur le nouvel îlot, ainsi qu'à Lipara, un double sacrifice en l'honneur des dieux infernaux et des divinités de la mer. — D'Éricôdès à Phoynicôdès, la table chorographique marque 10 milles, puis 30 milles jusqu'à Didyme, 29 milles ensuite de Didyme à Lipara, en allant droit au N. , enfin 19 milles de Lipara à la côte de Sicile ou 16 seulement en partant de Strongyle. — En face de Pachynus sont situées deux îles, l'île de Mélité, d'où l'on tire cette petite race de chiens connus sous le nom de mélitaeens, et l'île de Gaudos, l'une et l'autre à 88 milles dudit promontoire. Une autre île, nommée Cossura, se trouve placée entre le promontoire Lilybaeum et le port d'Aspis, autrement dit de Clypea, sur la côte carthaginoise, à une distance aussi de 88 milles de l'un et de l'autre points. De même Agimurus et le groupe de petites îles qui l'entourent se trouvent à portée à la fois des côtes de la Sicile et de celles de la Libye. —Ici se termine ce que nous avions à dire des îles.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 7/12/2005