[6,2,7] τὴν δὲ τῆς χώρας ἀρετὴν θρυλουμένην ὑπὸ πάντων οὐδὲν χείρω τῆς Ἰταλίας
ἀποφαινομένων τί δεῖ λέγειν; σίτῳ δὲ καὶ μέλιτι καὶ κρόκῳ καὶ ἄλλοις τισὶ κἂν
ἀμείνω τις φαίη. πρόσεστι δὲ καὶ τὸ ἐγγύθεν: ὡσανεὶ γὰρ μέρος τι τῆς Ἰταλίας
ἐστὶν ἡ νῆσος, καὶ ὑποχορηγεῖ τῇ Ῥώμῃ καθάπερ ἐκ τῶν Ἰταλικῶν ἀγρῶν ἕκαστα
εὐμαρῶς καὶ ἀταλαιπώρως. καὶ δὴ καὶ καλοῦσιν αὐτὴν ταμεῖον τῆς Ῥώμης:
κομίζεται γὰρ τὰ γινόμενα πάντα πλὴν ὀλίγων τῶν αὐτόθι ἀναλισκομένων
δεῦρο. ταῦτα δ' ἐστὶν οὐχ οἱ καρποὶ μόνον, ἀλλὰ καὶ βοσκήματα καὶ δέρματα καὶ
ἔρια καὶ τὰ τοιαῦτα. φησὶ δ' ὁ Ποσειδώνιος οἷον ἀκροπόλεις ἐπὶ θαλάττης δύο τὰς
Συρακούσσας ἱδρῦσθαι καὶ τὸν Ἔρυκα, μέσην δὲ ἀμφοῖν ὑπερκεῖσθαι τῶν κύκλῳ
πεδίων τὴν Ἔνναν.
| [6,2,7] Qu'est-il besoin, à présent, de parler de la fertilité de
la Sicile, après ce que tant d'auteurs en ont dit? Généralement,
on l'égale à celle de l'Italie; il semble pourtant qu'on doive
la mettre encore au-dessus, quand on compare la production
des deux pays en blé, en miel, en safran, etc. Ajoutons que
son extrême proximité de l'Italie (la Sicile fait en quelque
sorte partie de la péninsule) lui permet de pourvoir aux
approvisionnements de Rome aussi commodément et sans plus
de peine que les campagnes mêmes de l'Italie. On l'appelle
à cause de cela le grenier de Rome; et il est de fait qu'elle
exporte à Rome tous ses produits, sauf une petite quantité
réservée pour sa propre consommation; et par produits je
n'entends pas seulement les fruits de la terre, mais aussi le
bétail, le cuir, la laine, etc. Suivant l'expression de Posidonius,
la Sicile se trouve avoir, dans Syracuse et dans l'Éryx,
deux citadelles qui commandent la mer, et, dans Enna, une
troisième citadelle intermédiaire qui commande et domine
toutes les plaines de l'intérieur.
|