HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 2

  Para 3

[6,2,3] τῶν δὲ συμμενουσῶν κατὰ τὸ λεχθὲν πλευρὸν πόλεων μὲν Μεσσήνη τῆς Πελωριάδος ἐν κόλπῳ κεῖται, καμπτομένης ἐπὶ πολὺ πρὸς ἕω καὶ μασχάλην τινὰ ποιούσης: ἀπέχει δὲ τοῦ μὲν Ῥηγίου δίαρμα ἑξηκονταστάδιον, τῆς δὲ στυλίδος πολὺ ἔλαττον. κτίσμα δ' ἐστὶ Μεσσηνίων τῶν ἐν Πελοποννήσῳ, παρ' ὧν τοὔνομα μετήλλαξε καλουμένη Ζάγκλη πρότερον διὰ τὴν σκολιότητα τῶν τόπων ζάγκλον γὰρ ἐκαλεῖτο τὸ σκολιόν̓, Ναξίων οὖσα πρότερον κτίσμα τῶν πρὸς Κατάνην: ἐπῴκησαν δ' ὕστερον Μαμερτῖνοι Καμπανῶν τι φῦλον. ἐχρήσαντο δ' ὁρμητηρίῳ Ῥωμαῖοι πρὸς τὸν Σικελικὸν πόλεμον τὸν πρὸς Καρχηδονίους, καὶ μετὰ ταῦτα Πομπήιος Σέξτος ἐνταῦθα συνεῖχε τὸ ναυτικὸν πολεμῶν πρὸς τὸν Σεβαστὸν Καίσαρα: ἐντεῦθεν δὲ καὶ τὴν φυγὴν ἐποιήσατο ἐκπεσὼν ἐκ τῆς νήσου. δείκνυται δὲ καὶ Χάρυβδις μικρὸν πρὸ τῆς πόλεως ἐν τῷ πόρῳ, βάθος ἐξαίσιον, εἰς αἱ παλίρροιαι τοῦ πορθμοῦ κατάγουσι φυσικῶς τὰ σκάφη τραχηλιζόμενα μετὰ συστροφῆς καὶ δίνης μεγάλης: καταποθέντων δὲ καὶ διαλυθέντων τὰ ναυάγια παρασύρεται πρὸς ᾐόνα τῆς Ταυρομενίας, ἣν καλοῦσιν ἀπὸ τοῦ συμπτώματος τούτου Κοπρίαν. τοσοῦτον δ' ἐπεκράτησαν οἱ Μαμερτῖνοι παρὰ τοῖς Μεσσηνίοις ὥστ' ἐπ' ἐκείνοις ὑπῆρξεν πόλις, καλοῦσί τε Μαμερτίνους μᾶλλον ἅπαντες αὐτοὺς Μεσσηνίους, εὐοίνου τε σφόδρα τῆς χώρας οὔσης οὐ Μεσσήνιον καλοῦσι τὸν οἶνον ἀλλὰ Μαμερτῖνον, τοῖς ἀρίστοις ἐνάμιλλον ὄντα τῶν Ἰταλικῶν. οἰκεῖται δ' ἱκανῶς πόλις, μᾶλλον δὲ Κατάνη: καὶ γὰρ οἰκήτορας δέδεκται Ῥωμαίους: ἧττον δ' ἀμφοῖν τὸ Ταυρομένιον. καὶ Κατάνη δ' ἐστὶ Ναξίων τῶν αὐτῶν κτίσμα, Ταυρομένιον δὲ τῶν ἐν Ὕβλῃ Ζαγκλαίων: ἀπέβαλε δὲ τοὺς οἰκήτορας τοὺς ἐξ ἀρχῆς Κατάνη, κατοικίσαντος ἑτέρους Ἱέρωνος τοῦ Συρακουσσίων τυράννου καὶ προσαγορεύσαντος αὐτὴν Αἴτνην ἀντὶ Κατάνης. ταύτης δὲ καὶ Πίνδαρος κτίστορα λέγει αὐτὸν ὅταν φῇ ξύνες τοι λέγω, ζαθέων ἱερῶν ὁμώνυμε πάτερ, κτίστορ Αἴτνας. μετὰ δὲ τὴν τελευτὴν τοῦ Ἱέρωνος κατελθόντες οἱ Καταναῖοι τούς τε ἐνοίκους ἐξέβαλον καὶ τὸν τάφον ἀνέσκαψαν τοῦ τυράννου. οἱ δὲ Αἰτναῖοι παραχωρήσαντες τὴν Ἴννησαν καλουμένην τῆς Αἴτνης ὀρεινὴν ᾤκησαν καὶ προσηγόρευσαν τὸ χωρίον Αἴτνην διέχον τῆς Κατάνης σταδίους ὀγδοήκοντα, καὶ τὸν Ἱέρωνα οἰκιστὴν ἀπέφηναν. ὑπέρκειται δὲ μάλιστα τῆς Κατάνης Αἴτνη καὶ τῶν περὶ τοὺς κρατῆρας παθῶν πλεῖστον κοινωνεῖ: καὶ γὰρ οἱ ῥύακες εἰς τὴν Καταναίαν ἐγγυτάτω καταφέρονται, καὶ τὰ περὶ τοὺς εὐσεβεῖς ἐκεῖ τεθρύληται τὸν Ἀμφίνομον καὶ τὸν Ἀναπίαν, οἳ τοὺς γονέας ἐπὶ τῶν ὤμων ἀράμενοι διέσωσαν ἐπιφερομένου τοῦ κακοῦ. ὅταν δ', Ποσειδώνι{ός} φ{ησι}, γίνηται τὰ περὶ τὸ ὄρος, κατατεφροῦται πολλῷ βάθει τὰ Καταναίων χωρία: μὲν οὖν σποδὸς λυπήσασα πρὸς καιρὸν εὐεργετεῖ τὴν χώραν χρόνοις ὕστερον: εὐάμπελον γὰρ παρέχεται καὶ χρηστόκαρπον, τῆς ἄλλης οὐχ ὁμοίως οὔσης εὐοίνου: τάς τε ῥίζας, {ἃς} ἐκφέρει τὰ κατατεφρωθέντα χωρία, πιαίνειν ἐπὶ τοσοῦτον τὰ πρόβατά φασιν ὥστε πνίγεσθαι: διόπερ ἐκ τῶν ὤτων ἀφαιροῦσιν αἷμα δι' ἡμερῶν τεττάρων πέντε, καθάπερ τοῦτο καὶ κατὰ τὴν Ἐρύθειαν συμβαῖνον εἰρήκαμεν. δὲ ῥύαξ εἰς πῆξιν μεταβάλλων ἀπολιθοῖ τὴν ἐπιφάνειαν τῆς γῆς ἐφ' ἱκανὸν βάθος, ὥστε λατομίας εἶναι χρείαν τοῖς ἀνακαλύψαι βουλομένοις τὴν ἐξ ἀρχῆς ἐπιφάνειαν. τακείσης γὰρ ἐν τοῖς κρατῆρσι τῆς πέτρας, εἶτ' ἀναβληθείσης, τὸ ὑπερχυθὲν τῆς κορυφῆς ὑγρὸν πηλός ἐστι μέλας ῥέων κατὰ τῆς ὀρεινῆς: εἶτα πῆξιν λαβὼν γίνεται λίθος μυλίας τὴν αὐτὴν φυλάττων χρόαν ἣν ῥέων εἶχε. καὶ σποδὸς δὲ καιομένων τῶν λίθων ὡς ἀπὸ τῶν ξύλων γίνεται: καθάπερ οὖν τὸ πήγανον τῇ ξυλίνῃ σποδῷ τρέφεται, τοιοῦτον ἔχειν τι οἰκείωμα πρὸς τὴν ἄμπελον εἰκὸς τὴν Αἰτναίαν σποδόν. [6,2,3] Revenons aux villes actuellement subsistantes qui se succèdent le long de ce côté de la Sicile. Messéné, qui s'offre à nous la première, est située au fond d'un golfe, sorte d'angle très aigu et en façon d'aisselle, que forme le Pelorias en se repliant brusquement à l'est. Le trajet de Messéné à Rhegium mesure 60 stades, celui de Messéné à Colonne-Rhégine est beaucoup moindre. C'est une colonie de Messéniens du Péloponnèse, qui, en s'établissant dans cette ville, lui a donné le nom qu'elle porte actuellement; antérieurement, elle avait porté celui de Zanclé, qui rappelait la disposition oblique, anguleuse du lieu qu'elle occupait (et en effetg-zagklos est un vieux mot qui a le même sens que g-skolios), et c'étaient les Naxiens des environs de Catane qui l'avaient bâtie. Plus tard les Mamertins, Campaniens d'origine, vinrent augmenter le nombre de ses habitants; puis les Romains en firent leur place d'armes dans cette première guerre contre les Carthaginois, dont la Sicile fut le théâtre; enfin Sextus Pompée y eut le gros de sa flotte tout le temps qu'il lutta contre César-Auguste, et c'est de là qu'il s'enfuit, lorsqu'il vit qu'il ne pouvait plus tenir en Sicile. Un peu au-dessus de la ville, au sein même du Détroit, se trouve le gouffre de Charybde, gouffre sans fond, dans les tourbillons duquel sont entraînées et viennent se perdre inévitablement les embarcations qui se sont laissé surprendre par les courants contraires du détroit. Les débris de tous ces naufrages sont ensuite portés vers la plage de Tauromenium, et celle-ci en a reçu le surnom, de Copria. Les Mamertins, avec le temps, ont su prendre un tel ascendant sur les Messéniens qu'ils sont devenus, on peut dire, les maîtres de la ville : aussi n'est-ce plus le nom de Messéniens qu'on emploie aujourd'hui pour désigner les habitants de Messéné, mais toujours le nom de Mamertins. Le vin même de cet excellent cru, capable, on le sait, de rivaliser avec les meilleurs vins d'Italie, n'est plus connu sous le nom de Messénien, mais bien sous celui de Mamertin. La ville d'ailleurs est passablement peuplée, moins pourtant que Catane, depuis que celle-ci a reçu des colons romains. Tauromenium est la moins peuplée des trois; et, tandis que Catane a eu, comme Zanclé, les Naxiens mêmes pour fondateurs, ce sont les Zancléens d'Hybla qui l'ont bâtie. Catane, du reste, perdit momentanément sa population naxienne, elle reçut à la place une colonie qu'avait envoyée Hiéron, tyran de Syracuse, et vit du même coup substituer le nom d'AEtna à son nom primitif. C'est à cette fondation de Hiéron que Pindare fait allusion dans le passage suivant : "Prête l'oreille à ce que je vais dire, grand roi, dont le nom rappelle nos pieux sacrifices, grand roi , fondateur d'AEtna". Mais, après la mort de Hiéron, les Catanéens rentrèrent dans la ville, en chassèrent les nouveau-venus et renversèrent le tombeau du tyran. Ainsi expulsés, les Ætnéens allèrent s'établir dans un canton de l' AEtna, appelé Innesa, à 80 stades de distance de Catane, et y bâtirent une autre ville qu'ils appelèrent de ce même nom d'AEtna et qu'ils placèrent, tout comme s'il l'eût fondée, sous les auspices de Hiéron. Catane se trouvant située juste au pied de l' Etna, c'est son territoire qui a le plus à souffrir des éruptions du volcan : la proximité est telle en effet que tout y est de prime abord envahi par la lave. On connaît le pieux dévouement d'Amphinomos et d'Anapias, chargeant leur père et leur mère sur leurs épaules et les sauvant ainsi des dangers d'une éruption : c'est ici, à Catane même, que la tradition place cette scène touchante. Suivant Posidonius, à chaque éruption de l' AEtna, la plaine de Catane disparaît tout entière sous une épaisse couche de cendre; mais cette cendre volcanique, qui dans le premier moment gâte et détruit tout, fait avec le temps à la terre un bien infini : il est constant, par exemple, que les vignes et les campagnes de Catane lui doivent leur incomparable richesse, car nulle part ailleurs dans le pays la vigne n'est aussi productive. Il en est de même de l'herbe qui pousse ici dans les terrains que les cendres volcaniques ont recouverts, elle engraisse tellement le bétail qu'il suffoquerait, dit-on, si, tous les quarante ou cinquante jours, on ne le saignait aux oreilles, précaution que nous avons déjà observée à Erythie. La lave, en se figeant, forme à la surface du sol une croûte pierreuse tellement épaisse qu'il faut la couper comme on fait la pierre dans les carrières, si l'on veut mettre à découvert le sol primitif. C'est en effet la roche même, liquéfiée au fond du cratère, qui, par suite de l'ébullition, déborde et se répand sous la forme d'une boue noirâtre le long des flancs de la montagne; après quoi, elle se refroidit, durcit de nouveau et prend l'aspect et la consistance de la pierre meulière, sans perdre la couleur qu'elle avait à l'état liquide. Mais la combustion des roches, tout comme celle du bois, produit de la cendre; et si la cendre de bois est un excellent engrais pour certaines plantes (pour la rue, par exemple), on conçoit que les cendres de l'Ætna puissent exercer sur la vigne une action analogue.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005