HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre VI

Chapitre 1

  Para 15

[6,1,15] ἑξῆς δ' ἐστὶ Μεταπόντιον, εἰς ἣν ἀπὸ τοῦ ἐπινείου τῆς Ἡρακλείας εἰσὶ στάδιοι τετταράκοντα πρὸς τοῖς ἑκατόν. Πυλίων δὲ λέγεται κτίσμα τῶν ἐξ Ἰλίου πλευσάντων μετὰ Νέστορος, οὓς οὕτως ἀπὸ γεωργίας εὐτυχῆσαί φασιν ὥστε θέρος χρυσοῦν ἐν Δελφοῖς ἀναθεῖναι. σημεῖον δὲ ποιοῦνται τῆς κτίσεως τὸν τῶν Νηλειδῶν ἐναγισμόν: ἠφανίσθη δ' ὑπὸ Σαυνιτῶν. Ἀντίοχος δέ φησιν ἐκλειφθέντα τὸν τόπον ἐποικῆσαι τῶν Ἀχαιῶν τινας μεταπεμφθέντας ὑπὸ τῶν ἐν Συβάρει Ἀχαιῶν, μεταπεμφθῆναι δὲ κατὰ μῖσος τὸ πρὸς Ταραντίνους τῶν Ἀχαιῶν τῶν ἐκπεσόντων ἐκ τῆς Λακωνικῆς, ἵνα μὴ Ταραντῖνοι γειτνιῶντες ἐπιπηδήσαιεν τῷ τόπῳ. δυεῖν δ' οὐσῶν πόλεων, τοῦ Μεταποντίου ἐγγυτέρω {τῆς δὲ Σειρίτιδος ἀπωτέρω} τοῦ Τάραντος, πεισθῆναι τοὺς ἀφιγμένους ὑπὸ τῶν Συβαριτῶν τὸ Μεταπόντιον κατασχεῖν: τοῦτο μὲν γὰρ ἔχοντας ἕξειν καὶ τὴν Σειρῖτιν, εἰ δ' ἐπὶ τὴν Σειρῖτιν τράποιντο, προσθήσειν τοῖς Ταραντίνοις τὸ Μεταπόντιον ἐν πλευραῖς οὖσι. πολεμοῦντας δ' ὕστερον πρὸς τοὺς Ταραντίνους καὶ τοὺς ὑπερκειμένους Οἰνωτροὺς ἐπὶ μέρει διαλυθῆναι τῆς γῆς, ὅπερ γενέσθαι τῆς τότε Ἰταλίας ὅριον καὶ τῆς Ἰαπυγίας. ἐνταῦθα δὲ καὶ τὸν Μετάποντον μυθεύουσι καὶ τὴν Μελανίππην τὴν δεσμῶτιν καὶ τὸν ἐξ αὐτῆς Βοιωτόν. δοκεῖ δ' Ἀντίοχος τὴν πόλιν Μεταπόντιον εἰρῆσθαι πρότερον Μέταβον, παρωνομάσθαι δ' ὕστερον: τήν τε Μελανίππην οὐ πρὸς τοῦτον ἀλλὰ πρὸς Δῖον κομισθῆναι ἐλέγχειν ἡρῷον τοῦ Μετάβου καὶ Ἄσιον τὸν ποιητὴν φήσαντα ὅτι τὸν Βοιωτὸν Δίου ἐνὶ μεγάροις τέκεν εὐειδὴς Μελανίππη 3 ὡς πρὸς ἐκεῖνον ἀχθεῖσαν τὴν Μελανίππην, οὐ πρὸς Μέταβον. οἰκιστὴς δὲ τοῦ Μεταποντίου Δαύλιος Κρίσης τύραννος γεγένηται τῆς περὶ Δελφούς, ὥς φησιν Ἔφορος. ἔστι δέ τις καὶ οὗτος λόγος ὡς πεμφθεὶς ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν ἐπὶ τὸν συνοικισμὸν Λεύκιππος εἴη, χρησάμενος δὲ παρὰ τῶν Ταραντίνων τὸν τόπον εἰς ἡμέραν καὶ νύκτα μὴ ἀποδοίη, μεθ' ἡμέραν μὲν λέγων πρὸς τοὺς ἀπαιτοῦντας ὅτι καὶ εἰς τὴν ἐφεξῆς νύκτα αἰτήσαιτο καὶ λάβοι, νύκτωρ δ' ὅτι καὶ πρὸς τὴν ἑξῆς ἡμέραν. ἐφεξῆς δ' ἐστὶν Τάρας καὶ Ἰαπυγία, περὶ ὧν ἐροῦμεν, ὅταν πρότερον τὰς προκειμένας τῆς Ἰταλίας νήσους περιοδεύσωμεν κατὰ τὴν ἐξ ἀρχῆς πρόθεσιν: ἀεὶ γὰρ τοῖς ἔθνεσιν ἑκάστοις τὰς γειτνιώσας προσκαταλέγοντες νήσους καὶ νῦν, ἐπειδὴ μέχρι τέλους ἐπεληλύθαμεν τὴν Οἰνωτρίαν, ἥνπερ καὶ Ἰταλίαν μόνην ὠνόμαζον οἱ πρότερον, δίκαιοί ἐσμεν φυλάξαι τὴν αὐτὴν τάξιν, ἐπελθόντες τὴν Σικελίαν καὶ τὰς περὶ αὐτὴν νήσους. [6,1,15] Du port d'Héraclée à Métaponte, qui est la ville située immédiatement après, on compte 140 stades. Cette ville passe pour avoir été fondée par les Pyliens qui accompagnaient Nestor à son retour de Troie : on raconte même que ces premiers colons s'enrichirent tellement du produit de leurs terres qu'ils offrirent à Delphes une moisson en or, et, comme preuve à l'appui de cette origine pylienne, on invoque le sacrifice annuel que les {anciens} Métapontins célébrèrent en l'honneur des Néléides jusqu'à la destruction de leur ville par les Samnites. Suivant Antiochus, le site abandonné fut occupé par une colonie achéenne que les Achéens de Sybaris avaient appelée, appelée exprès, en haine des Tarentins (ils se souvenaient que les ancêtres des Tarentins avaient chassé les leurs de la Laconie), et pour les empêcher de prendre ce qu'ils avaient en quelque sorte sous la main. Les nouveau-venus avaient le choix en effet entre l'emplacement de Métaponte, lequel est plus rapproché de Tarente, {et celui de Siris, qui en est plus éloigné} : or, d'après le conseil des Sybarites, ils se décidèrent pour Métaponte. Maîtres de cette ville, ils devaient l'être également de Siris, tandis qu'en optant pour celle-ci, ils auraient donné de fait Métaponte à Tarente, l'une et l'autre ville étant situées pour ainsi dire côte à côte. Plus tard, à force de guerroyer contre les Tarentins et les OEnotriens de l'intérieur, les Achéens de Métaponte se firent céder une portion du territoire de ces deux peuples, qui dut former à l'avenir la séparation entre l'Italie proprement dite et la Japygie. Les mythographes placent à Métaponte les aventures du héros Metapontus, la captivité de Mélanippe et la naissance de son fils Boeotus. Mais s'il faut en croire Antiochus, la ville de Métaponte se serait appelé primitivement Metabus, et elle n'aurait changé de nom que longtemps après sa fondation; il ajoute que ce n'est pas à Metabus, mais à Dius que Mélanippe captive fut amenée; il trouve la preuve du premier fait dans l'existence d'un hérôon consacré à Metabus, et la preuve du second dans ce vers du poete Asius au sujet de Boeotus : "Né de la belle Mélanippe dans le palais de Dios," vers qui suppose effectivement que Mélanippe avait été amenée à Dius même et non à Metabus. Ephore, lui, assigne pour fondateur à Métaponte Daulius, tyran de Crissa, de Crissa près de Delphes. Une dernière tradition relative au chef de la colonie achéenne nous apprend qu'il se nommait Leucippe, et qu'après avoir promis aux Tarentins de ne rester à Métaponte que l'espace d'un jour et d'une nuit, et n'y être entré même qu'à cette condition, il était arrivé à n'en plus sortir, en répondant invariablement à ceux qui venaient le sommer de tenir sa promesse, et selon que la sommation lui était adressée pendant le jour ou pendant la nuit, que la jouissance qu'il avait demandée et obtenue avait à courir toute cette nuit-là encore ou toute la journée du lendemain. A Métaponte succèdent le territoire de Tarente ainsi que la Japygie; mais, avant de parler de ces contrées, nous allons passer en revue les différentes îles qui bordent les côtes de l'Italie proprement dite, nous conformant en cela au plan que nous nous sommes tracé d'abord. Nous avons en effet jusqu'ici toujours fait suivre la description d'un pays de l'énumération complète des îles qui en dépendent, et, comme nous voilà arrivé à l'extrémité de l'OEnotrie, ou de la partie de la péninsule à laquelle les anciens réservaient le nom d'Italie, nous sommes autorisé, ce semble, à observer ici encore le même ordre, et à décrire dès à présent la Sicile et les îles qui l'entourent.


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Dernière mise à jour : 7/12/2005