HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 4

  par. 11

[5,4,11] Πρὸς δὲ ταῖς ῥηθείσαις ἔτι καὶ αὗται Καμπαναὶ πόλεις εἰσὶν ὧν ἐμνήσθημεν πρότερον, Κάλης τε καὶ Τέανον Σιδικῖνον, ἃς διορίζουσιν αἱ δύο Τύχαι ἐφ´ ἑκάτερα ἱδρυμέναι τῆς (τε) Λατίνης ὁδοῦ, καὶ ἔτι Σουέσσουλα καὶ Ἀτέλλα καὶ Νῶλα καὶ Νουκερία καὶ Ἀχέρραι καὶ Ἀβέλλα καὶ ἄλλαι ἔτι ἐλάττους τούτων κατοικίαι, ὧν ἐνίας Σαυνίτιδάς φασιν εἶναι. Σαυνῖται δὲ πρότερον μὲν καὶ μέχρι τῆς Λατίνης τῆς περὶ Ἀρδέαν ἐξοδίας ποιούμενοι, μετὰ δὲ ταῦτα αὐτὴν τὴν Καμπανίαν πορθοῦντες πολλὴν ἐκέκτηντο δύναμιν· καὶ γὰρ ἄλλως δεσποτικῶς ἄρχεσθαι μεμαθηκότες ταχὺ ὑπούργουν τοῖς προστάγμασι. Νυνὶ δ´ ἐκπεπόνηνται τελέως ὑπό τε ἄλλων καὶ τὸ τελευταῖον ὑπὸ Σύλλα τοῦ μοναρχήσαντος Ῥωμαίων, ὃς ἐπειδὴ πολλαῖς μάχαις καταλύσας τὴν τῶν Ἰταλιωτῶν ἐπανάστασιν τούτους σχεδόν τι μόνους συμμένοντας ἑώρακαὶ + ὁμοίως ὁρμῶν τας, ὥστε καὶ ἐπ´ αὐτὴν τὴν Ῥώμην ἐλθεῖν, συνέστη πρὸ τοῦ τείχους αὐτοῖς, καὶ τοὺς μὲν ἐν τῇ μάχῃ κατέκοψε κελεύσας μὴ ζωγρεῖν τοὺς δὲ ῥίψαντας τὰ ὅπλα, περὶ τρισχιλίους ἄνδρας τετρακισχιλίους φασίν, εἰς τὴν δημοσίαν ἔπαυλιν τὴν ἐν τῷ Κάμπῳ καταγαγὼν εἷρξε· τρισὶ δὲ ὕστερον ἡμέραις ἐπιπέμψας στρατιώτας ἅπαντας ἀπέσφαξε, προγραφάς τε ποιούμενος οὐκ ἐπαύσατο, πρὶν πάντας τοὺς ἐν ὀνόματι Σαυνιτῶν διέφθειρεν ἐκ τῆς Ἰταλίας ἐξέβαλε· πρὸς δὲ τοὺς αἰτιωμένους τὴν ἐπὶ τοσοῦτον ὀργὴν ἔφη καταμαθεῖν ἐκ τῆς πείρας, ὡς οὐδέποτ´ ἂν εἰρήνην ἀγάγοι Ῥωμαίων οὐδὲ εἷς, ἕως ἂν συμμένωσι καθ´ ἑαυτοὺς Σαυνῖται. Τοιγάρ τοι νυνὶ κῶμαι γεγόνασιν αἱ πόλεις· ἔνιαι δ´ ἐκλελοίπασι τελέως, Βοιανὸν Αἰσερνία Πάννα Τελεσία συνεχὴς Ὀυενάφρῳ καὶ ἄλλαι τοιαῦται, ὧν οὐ δεμίαν ἄξιον ἡγεῖσθαι πόλιν· ἡμεῖς δ´ ἐπέξιμεν μέχρι τοῦ μετρίου διὰ τὴν τῆς Ἰταλίας δόξαν καὶ δύναμιν. Βενεουεντὸν δ´ ὅμως συνέστηκεν εὖ καὶ Ὀυενουσία. [5,4,11] Indépendamment de ces dernières villes, la Campanie renferme encore Calès et Teanum Sidicinum , que nous avons eu plus haut l'occasion de mentionner, et qui ont pour limites respectives de leurs territoires ces deux temples de la Fortune qu'on aperçoit à droite et à gauche de la voie Latine. Puis viennent Suessula, Atella, Nole et Nucérie, Acerres, Abella et maintes autres places encore moins considérables : quelques-unes dans le nombre passent pour avoir été fondées par les Samnites. On sait en effet qu'après avoir longtemps ravagé le Latium, après avoir de ce côté poussé leurs excursions jusqu'aux environs d'Ardée, les Samnites avaient envahi la Campanie elle-même et n'avaient pas tardé à prendre pied dans le pays, d'autant plus aisément d'ailleurs que les Campaniens, façonnés dès longtemps à la servitude, étaient allés en quelque sorte au-devant de ce nouveau joug. Mais aujourd'hui la nation samnite est comme anéantie des coups que lui ont portés plusieurs généraux romains et en dernier lieu Sylla, dictateur de la république. Sylla venait en quelques combats de comprimer l'insurrection italienne; indigné que les Samnites, bien que réduits, on peut dire, à leurs seules forces, tinssent encore et conservassent même assez d'énergie pour oser marcher sur Rome, il leur livra sous les murs de la ville une bataille décisive, tailla la plus grande partie de leur armée en pièces (ses soldats avaient ordre de ne pas prendre de prisonniers) et fit conduire au Champ de Mars le peu qui restait (3 à 4000 hommes qui avaient jeté leurs armes); là, on les enferma dans la Villa publica, où, trois jours après, des soldats envoyés exprès vinrent les massacrer jusqu'au dernier. Ce n'est pas tout : proscrivant la nation entière, le dictateur ne s'arrêta pas qu'il n'eût par le fer, par l'exil, purgé l'Italie du nom samnite. Et plus tard, comme on lui reprochait d'avoir usé de si cruelles représailles, il répondait que l'expérience lui avait démontré l'impossibilité pour aucun Romain de jamais vivre en paix, si les Samnites restaient unis en corps de nation. Aujourd'hui les villes du Samnium sont réduites à l'état de bourgades; il y en a même quelques. unes qui, à proprement parler, ne comptent plus : telles sont Boianum, Aesernia, Panna et Telesia, près de Vénafre Toutes ces localités en effet (et ce ne sont pas les seules) ne méritent plus qu'on leur donne le nom de villes. Mais dans une contrée aussi illustre et aussi riche que l'Italie, ne devions-nous pas énumérer jusqu'aux localités de médiocre importance ? Notons d'ailleurs que ni Bénévent ni Venouse ne sont déchues de ce qu'elles étaient autrefois.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005