[5,4,10] Ἐν δὲ τῇ μεσογαίᾳ Καπύη μέν ἐστιν ἡ μητρόπολις, κεφαλὴ τῷ ὄντι
κατὰ τὴν ἐτυμότητα τοῦ ὀνόματος· τὰ γὰρ ἄλλα πολίχνια νομίζοιτ´ ἂν κατὰ
τὴν σύγκρισιν πλὴν Τεάνου Σιδικίνου· καὶ γὰρ αὕτη ἀξιόλογος. Κεῖται δ´ ἐπὶ τῇ
ὁδῷ τῇ Ἀππίᾳ αὕτη τε καὶ τῶν ἄλλων αἱ ἐπὶ Βρεντέσιον ἄγουσαι ἀπ´ αὐτῆς,
Καλατία καὶ Καύδιον καὶ Βενεουεντόν· ἐπὶ δὲ Ῥώμης Κασιλῖνον ἵδρυται ἐπὶ τῷ
Ὀυουλτούρνῳ ποταμῷ, ἐν ᾗ πολιορκούμενοι Πραινεστίνων ἄνδρες
τετταράκοντα καὶ πεντακόσιοι πρὸς ἀκμάζοντα Ἀννίβαν ἐπὶ τοσοῦτον
ἀντέσχον, ὥσθ´ ὑπὸ λιμοῦ διακοσίων δραχμῶν πραθέντος μυός, ὁ μὲν
πωλήσας ἀπέθανεν, ἐσώθη δ´ ὁ πριάμενος. Ἰδὼν δ´ αὐτοὺς πλησίον τοῦ
τείχους σπείροντας γογγύλην ἐθαύμαζεν, ὡς ἔοικεν, ὁ Ἀννίβας τῆς
μακροθυμίας, εἰ ἐλπίζοιεν τέως ἀνθέξειν ἕως τελεσφορήσειεν ἡ γογγύλη· καὶ
δὴ περιγενέσθαι πάντας φασὶ πλὴν ἀνδρῶν ὀλίγων τῶν ἢ λιμῷ διαλυθέντων ἢ
ἐν ταῖς μάχαις.
| [5,4,10] Dans l'intérieur des terres s'élève Capoue, métropole de la Campanie.
Cette ville est bien nommée, car elle est réellement la capitale ou le chef-lieu
du pays, et les autres villes, en comparaison, ne sont que de bien
petites places. Exceptons pourtant Teanum Sidicinum, qui, elle aussi, est
une ville considérable. Capoue est située sur la voie Appienne, laquelle
continue ensuite par Calatia, Caudium et Bénévent, dans la direction de
Brentesium. Dans la direction opposée, du côté de Rome, on y rencontre
Casilinum, sur le Vulturne : c'est dans cette ville que 540 Prénestins
soutinrent contre Annibal, alors au fort de ses succès, ce siége
mémorable, pendant lequel on vit, tant la famine était rigoureuse, un rat
vendu jusqu'à 200 drachmes soutenir les jours de celui qui l'avait
acheté et coûter la vie à l'imprudent qui l'avait vendu. On raconte aussi
qu'en voyant les assiégés semer des raves au pied de leurs remparts
Annibal ne put s'empêcher d'admirer la constance opiniâtre de ces
pauvres gens qui espéraient prolonger assez leur résistance pour que
leurs raves fussent en état d'être récoltées, et qu'à cause de cela il
accorda la vie sauve à tous ceux qui restaient : or la faim et les combats
n'avaient fait pendant le siége qu'un petit nombre de victimes.
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