[5,3,3] Αὕτη μὲν οὖν ἡ μάλιστα πιστευομένη τῆς Ῥώμης κτίσις ἐστίν. Ἄλλη δέ
τις προτέρα καὶ μυθώδης Ἀρκαδι κὴν λέγουσα γενέσθαι τὴν ἀποικίαν ὑπ´
Εὐάνδρου. Τούτῳ δ´ ἐπιξενωθῆναι τὸν Ἡρακλέα ἐλαύνοντα τὰς Γηρυόνου
βοῦς· πυθόμενον δὲ τῆς μητρὸς Νικοστράτης τὸν Εὔανδρον (εἶναι δ´ αὐτὴν
μαντικῆς ἔμπειρον), ὅτι τῷ Ἡρακλεῖ πεπρωμένον ἦν τελέσαντι τοὺς ἄθλους
θεῷ γενέσθαι, φράσαι τε πρὸς τὸν Ἡρακλέα ταῦτα καὶ τέ μενος ἀναδεῖξαι καὶ
θῦσαι θυσίαν Ἑλληνικήν, ἣν καὶ νῦν ἔτι φυλάττεσθαι τῷ Ἡρακλεῖ. Καὶ ὅ γε
Κοίλιος, ὁ τῶν Ῥωμαίων συγγραφεύς, τοῦτο τίθεται σημεῖον τοῦ Ἑλληνικὸν
εἶναι κτίσμα τὴν Ῥώμην, τὸ παρ´ αὐτῇ τὴν πάτριον θυσίαν Ἑλληνικὴν εἶναι τῷ
Ἡρακλεῖ. Καὶ τὴν μητέρα δὲ τοῦ Εὐάνδρου τιμῶσι Ῥωμαῖοι, μίαν τῶν νυμφῶν
νομίσαντες, Καρμέντην μετονομασθεῖσαν.
| [5,3,3] Une autre tradition plus ancienne, et alors toute mythique, fait de Rome
une colonie arcadienne, fondée par Évandre. Suivant cette tradition,
Hercule, revenant d'Ibérie avec les troupeaux de Géryon, reçut l'hospitalité
dans la maison d'Évandre. Informé par une révélation de Nicostrate, sa
mère (laquelle possédait le don de la divination), que le héros, une fois ses
travaux accomplis, était destiné à devenir dieu, Évandre fit part de ce
secret à Hercule, puis lui dédia un temple et célébra en son honneur un
premier sacrifice dont les rites, purement grecs, se sont conservés et se
retrouvent aujourd'hui encore dans le culte d'Hercule, tel qu'on le célèbre à
Rome. Or c'est précisément de cette circonstance des formes grecques du
culte d'Hercule à Rome que Coelius, historien latin, tire la preuve que
Rome elle-même était d'origine hellénique. Ajoutons que la mère
d'Évandre reçoit également a Rome des honneurs divins, car c'est elle qui,
sous un autre nom, sous le nom de Carmenta, figure parmi les Nymphes.
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