[5,3,4] Οἱ δ´ οὖν Λατῖνοι κατ´ ἀρχὰς μὲν ἦσαν ὀλίγοι, καὶ οἱ πλείους οὐ
προσεῖχον Ῥωμαίοις· ὕστερον δὲ κατα πλαγέντες τὴν ἀρετὴν τοῦ τε Ῥωμύλου
καὶ τῶν μετ´ ἐκεῖνον βασιλέων ὑπήκοοι πάντες ὑπῆρξαν. Καταλυθέντων δὲ
τῶν τε Αἴκων καὶ τῶν Ὀυόλσκων καὶ Ἑρνίκων, ἔτι δὲ πρότερον Ῥουτούλων τε
καὶ Ἀβοριγίνων, ἡ τούτων χώρα Λατίνη προσηγόρευται πᾶσα. Ἦν δὲ τῶν
Ὀυόλσκων τὸ Πωμεντῖνον πεδίον, ὅμορον τοῖς Λατίνοις, καὶ πόλις Ἀπίολα, ἣν
κατέσκαψε Ταρκύνιος Πρίσκος. Αἶκοι δὲ γειτονεύοντες μάλιστα τοῖς Κυρίταις,
καὶ τούτων δ´ ἐκεῖνος τὰς πόλεις ἐξεπόρθησεν· ὁ δὲ υἱὸς αὐτοῦ τὴν Σουέσσαν
εἷλε τὴν μητρόπολιν τῶν Ὀυόλσκων. Ἕρνικοι δὲ πλησίον ᾤκουν τῷ τε Λανουίῳ
καὶ τῇ Ἄλβᾳ καὶ αὐτῇ τῇ Ῥώμῃ· οὐκ ἄπωθεν δ´ οὐδ´ Ἀρικία καὶ Τελλῆναι καὶ
Ἄντιον. Ἀλβανοὶ δὲ κατ´ ἀρχὰς μὲν ὡμονόουν τοῖς Ῥωμαίοις ὁμόγλωττοί τε
ὄντες καὶ Λατῖνοι, βασιλευόμενοι δ´ ἑκάτεροι χωρὶς ἐτύγχανον· οὐδὲν δ´ ἧττον
ἐπιγαμίαι τε ἦσαν πρὸς ἀλλήλους καὶ ἱερὰ κοινὰ τὰ ἐν Ἄλβᾳ καὶ ἄλλα δίκαια
πολιτικά· ὕστερον δὲ πολέμου συστάντος ἡ μὲν Ἄλβα κατεσκάφη πλὴν τοῦ
ἱεροῦ, οἱ δ´ Ἀλβανοὶ πολῖται Ῥωμαίων ἐκρίθησαν. Καὶ τῶν ἄλλων δὲ τῶν
περιοικίδων πόλεων αἱ μὲν ἀνῃρέθησαν αἱ δὲ ἐταπεινώθησαν ἀπειθοῦσαι,
τινὲς δὲ καὶ ηὐξήθησαν διὰ τὴν εὔνοιαν. Νυνὶ μὲν οὖν ἡ παραλία μέχρι πόλεως
Σινοέσσης ἀπὸ τῶν Ὠστίων Λατίνη καλεῖται, πρότερον δὲ μέχρι τοῦ Κιρκαίου
μόνον ἐσχήκει τὴν ἐπίδοσιν· καὶ τῆς μεσογαίας δὲ πρότερον μὲν οὐ πολλή,
ὕστερον δὲ καὶ μέχρι Καμπανίας διέτεινε καὶ Σαυνιτῶν καὶ Πελίγνων καὶ
ἄλλων τῶν τὸ Ἀπέννινον κατοικούντων.
| [5,3,4] L'ancien Latium ne comprenait donc qu'un petit nombre de peuples et
la plupart de ceux qu'on a désignés depuis sous le nom de Latins étaient
dans le principe complètement indépendants de Rome. Mais, plus tard,
rendant hommage à la supériorité de Romulus et des rois, ses
successeurs, tous firent leur soumission; on vit les Aeques, les Volsques,
les Herniques, et, avant eux, les Rutules et les Aborigènes, auxquels il faut
même ajouter encore les Ariciens, les Aurunces et les Privernates,
subir la domination des Romains et le nom de Latium embrasser alors
toute l'étendue des pays qu'occupaient ces différents peuples. Le territoire
des Volsques confinait au Latium proprement dit par la plaine Pomentine
et par cette ville d'Apiola, que Tarquin l'Ancien détruisit de fond en comble
; le territoire des Aeques, qui touchait plutôt à la partie occupée par les
Kyrites, avait eu de même ses villes ravagées par Tarquin en personne,
dont le fils pendant ce temps-là enlevait d'assaut Suessa, capitale des
Volsques. Quant au territoire des Herniques, il s'étendait du côté de
Lanuvium, d'Albe, et jusque dans le voisinage de Rome, dont Aricie,
Tellènes et Antium n'étaient guère éloignées non plus. Enfin, les Albains,
qui avaient commencé par être cordialement unis aux Romains (ce qui se
conçoit de peuples parlant la même langue et Latins aussi d'origine), les
Albains qui, tout en formant un royaume à part, se trouvaient avoir avec
Rome bien des liens communs, maintes alliances de famille, notamment,
et la célébration des sacrifices du mont Albain et la jouissance de certains
privilèges politiques, s'étaient vu attaquer à leur tour et avaient eu leur
ville, sauf le temple, rasée de fond en comble, tandis qu'eux-mêmes
étaient inscrits au nombre des citoyens romains. Tel fut, du reste, le sort
commun de toutes les villes autour de Rome qui se montrèrent impatientes
du joug, elles furent ou entièrement détruites, ou écrasées sans pitié; on
en cite pourtant quelques-unes qui, par leur dévouement au peuple
romain, méritèrent de recevoir de leur puissant allié un sensible
accroissement de territoire. Bref, le nom de Latium qui anciennement ne
dépassait pas, le long de la côte, le promontoire Circaeen et qui se trouvait
aussi, dans l'intérieur, restreint à une étendue de pays fort peu
considérable, embrasse aujourd'hui tout le littoral compris entre Osties et
Sinuessa, et a fini par s'étendre, du côté de l'intérieur, jusqu'à la Campanie
et aux frontières des Samnites, des Pélignes et d'autres peuples encore,
habitant comme ceux-ci l'Apennin.
|