| [5,2,9] Ἐν δὲ τῇ μεσογαίᾳ πόλεις πρὸς ταῖς εἰρημέναις Ἀρρήτιόν τε καὶ 
Περουσία καὶ Ὀυολσίνιοι καὶ Σούτριον· πρὸς δὲ ταύταις πολίχναι συχναί, 
Βλήρα τε καὶ Φερεν τῖνον καὶ Φαλέριοι καὶ Φαλίσκον καὶ Νεπήτα καὶ Στατωνία 
καὶ ἄλλαι πλείους, αἱ μὲν ἐξ ἀρχῆς συνεστῶσαι, τινὲς δὲ τῶν Ῥωμαίων 
οἰκισάντων ἢ ταπεινωσάντων, καθάπερ τοὺς Ὀυηίους πολεμήσαντας 
πολλάκις καὶ τὰς Φιδήνας. Ἔνιοι δ´ οὐ Τυρρηνούς φασι τοὺς Φαλερίους ἀλλὰ 
Φαλίσκους, ἴδιον ἔθνος· τινὲς δὲ καὶ τοὺς Φαλίσκους πόλιν ἰδιόγλωσσον· οἱ δὲ 
Αἰκουουμφαλίσκον λέγουσιν ἐπὶ τῇ Φλαμινίᾳ ὁδῷ κείμενον μεταξὺ Ὀκρίκλων 
καὶ Ῥώμης. Ὑπὸ δὲ τῷ Σωράκτῳ ὄρει Φερωνία πόλις ἐστίν, ὁμώνυμος ἐπιχωρίᾳ 
τινὶ δαίμονι τιμωμένῃ σφόδρα ὑπὸ τῶν περιοίκων, ἧς τέμενός ἐστιν ἐν τῷ τόπῳ 
θαυμαστὴν ἱεροποιίαν ἔχον· γυμνοῖς γὰρ ποσὶ διεξίασιν ἀνθρακιὰν καὶ 
σποδιὰν μεγάλην οἱ κατεχόμενοι ὑπὸ τῆς δαίμονος ταύτης ἀπαθεῖς, καὶ 
συνέρχε ται πλῆθος ἀνθρώπων ἅμα τῆς τε πανηγύρεως χάριν, ἣ συντελεῖται 
κατ´ ἔτος, καὶ τῆς λεχθείσης θέας. Μάλιστα δ´ ἐστὶν ἐν μεσογαίᾳ τὸ Ἀρρήτιον 
πρὸς τοῖς ὄρεσιν. Ἀπέχει γοῦν τῆς Ῥώμης χιλίους καὶ διακοσίους σταδίους, τὸ 
δὲ Κλούσιον ὀκτακοσίους· ἐγγὺς δὲ τούτων ἐστὶ καὶ ἡ Περουσία. 
Προσλαμβάνουσι δὲ πρὸς τὴν εὐδαιμονίαν τῆς χώρας καὶ λίμναι μεγάλαι τε 
καὶ πολλαὶ οὖσαι· καὶ γὰρ πλέονται καὶ τρέφουσιν ὄψον πολὺ καὶ τῶν πτηνῶν 
τὰ λιμναῖα· τύφη τε καὶ πάπυρος ἀνθήλη τε πολλὴ κατακομίζεται ποταμοῖς εἰς 
τὴν Ῥώμην, οὓς ἐκδιδόασιν αἱ λίμναι μέχρι τοῦ Τιβέρεως· ὧν ἐστιν ἥ τε Κιμινία 
καὶ ἡ περὶ Ὀυολσινίους καὶ ἡ περὶ Κλούσιον καὶ ἡ ἐγγυτάτω τῆς Ῥώμης καὶ τῆς 
θαλάττης Σαβάτα· ἀπωτάτω δὲ καὶ δὴ πρὸς Ἀρρητίῳ ἡ Τρασουμέννα, καθ´ ἣν 
αἱ ἐκ τῆς Κελτικῆς εἰς τὴν Τυρρηνίαν εἰσβολαὶ στρατοπέδοις, αἷσπερ καὶ 
Ἀννίβας ἐχρήσατο, δυεῖν οὐσῶν, ταύτης τε καὶ τῆς ἐπ´ Ἀρι μίνου διὰ τῆς 
Ὀμβρικῆς. Βελτίων μὲν οὖν ἡ ἐπ´ Ἀριμίνου· ταπεινοῦται γὰρ ἐνταῦθα ἱκανῶς 
τὰ ὄρη· φρουρουμένων δὲ τῶν παρόδων τούτων ἐπιμελῶς, ἠναγκάσθη τὴν 
χαλεπωτέραν ἑλέσθαι, καὶ ἐκράτησεν ὅμως νικήσας μάχας μεγάλας 
Φλαμίνιον. Πολλὴ δὲ καὶ τῶν θερμῶν ὑδάτων ἀφθονία κατὰ τὴν Τυρρηνίαν· 
οὐχ ἧττον {δ´} εὐανδρεῖ τῶν ἐν Βαΐαις, ἃ διωνόμασται πολὺ πάντων μάλιστα. 
 
 | [5,2,9] Passons aux villes de l'intérieur : indépendamment de celles que nous 
avons déjà nommées, nous y trouvons Arretium, Perusia, Volsinii et 
Sutrium, sans compter maintes petites places, telles que Blera, 
Ferentinum, Falerium ou Faliscum, Nepita, Statonia et plusieurs 
autres encore qui s'offrent à nous, les unes dans leur état primitif, les 
autres avec le rang de colonies romaines, d'autres enfin à l'état de villes 
déchues, comme voilà Véies et Fidènes, à qui les Romains ont fait expier 
la trop longue durée de leurs guerres. Suivant quelques auteurs, les 
habitants de Falerii ne seraient pas Tyrrhéniens d'origine; ils formeraient 
une nation à part, la nation des Falisques. On parle aussi d'une ville 
du nom de Falisci dont les habitants parlent une langue particulière; mais 
{ce n'est pas Falerii qu'on entend désigner}, c'est la ville d'Aequum 
Faliscum, qui se trouve sur la voie Flaminienne, entre Ocricli et Rome. Au 
pied du mont Soracte, s'élève la ville de Feronia, ainsi nommée d'une 
divinité indigène, la déesse Feronia, en grand honneur dans tous les pays 
circonvoisins et qui a son temple dans la ville même. Ce temple est le 
théâtre d'une cérémonie étrange: on y voit certains adeptes, possédés de 
l'esprit, du souffle de la déesse, parcourir nu-pieds, et sans paraître 
ressentir aucune douleur, un long espace de terrain couvert de charbons 
ardents et de cendre chaude. Et ce spectacle, ainsi que le conventus ou 
assemblée politique qui se tient tous les ans à Feronia, ne manque jamais 
d'attirer dans cette ville une grande affluence de monde. Mais de toutes les 
villes que nous avons nommées celle qui est située le plus avant dans 
l'intérieur est Arretium. Elle touche en quelque sorte aux montagnes; aussi 
est-elle à 1200 stades de Rome. Clusium, {qui n'est pas si loin}, en est 
encore à 800 stades. Pérouse est dans le même canton, tout près de ces 
deux villes. Le grand nombre de lacs, et de lacs immenses, que contient la 
Tyrrhénie, contribue encore à enrichir cette contrée. On navigue, en effet, 
sur ces lacs {comme sur la mer}, et ils nourrissent, avec une quantité 
prodigieuse de poissons, une foule d'oiseaux aquatiques; de plus, des 
cargaisons entières de typhé, de papyrus et d'anthèle descendent 
jusqu'à Rome par les différents affluents qu'ils envoient au Tibre. On 
distingue entre autres le lac Ciminien, les lacs de Vulsinii et de Clusium et 
le lac Sabata, qui se trouve être le plus rapproché de Rome et de la mer, 
comme le lac Trasumenne, qui est près d'Arretium, s'en trouve 
naturellement le plus éloigné. C'est près de ce dernier lac que débouche 
l'un des deux défilés par où une armée venant de la Gaule cisalpine peut 
entrer en Tyrrhénie, et celui-là justement que franchit Annibal. L'autre, 
auquel on arrive par la route d'Ariminum après avoir traversé toute 
l'Ombrie, est incomparablement plus facile, vu que les montagnes 
s'abaissent sensiblement sur ce point; mais, comme les débouchés de ce 
second défilé étaient gardés avec soin, Annibal s'était vu forcé de prendre 
le chemin le plus difficile; ce qui n'empêcha pas du reste qu'après avoir 
battu Flaminius dans plusieurs engagements très vifs il ne réussît à 
s'emparer du passage. Les eaux thermales, très abondantes en Tyrrhénie, 
sont une richesse de plus pour ce pays, d'autant que leur proximité de 
Rome n'y attire guère moins de monde qu'à Baies, où se trouvent, comme 
on sait, les eaux les plus célèbres de toute l'Italie.
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