HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre V

Chapitre 2

  par. 10

[5,2,10] Τῇ δὲ Τυρρηνίᾳ παραβέβληται κατὰ τὸ πρὸς ἕω μέρος Ὀμβρική, τὴν ἀρχὴν ἀπὸ τῶν Ἀπεννίνων λαβοῦσα, καὶ ἔτι περαιτέρω μέχρι τοῦ Ἀδρίου. Ἀπὸ γὰρ δὴ Ῥαουέννης ἀρξάμενοι κατέχουσιν οὗτοι τὰ πλησίον καὶ ἐφεξῆς Σάρσιναν, Ἀρίμινον, Σήναν, (καὶ Μάρινον). Αὐτοῦ δ´ ἐστὶ καὶ Αἶσις ποταμὸς καὶ τὸ Κίγγουλον ὄρος καὶ Σεντῖνον καὶ Μέταυρος ποταμὸς καὶ τὸ ἱερὸν τῆς Τύχης. Περὶ γὰρ τούτους τοὺς τόπους ἐστὶ τὰ ὅρια τῆς Ἰταλίας τῆς πρότερον καὶ τῆς Κελτικῆς κατὰ τὸ πρὸς τῇ θαλάττῃ ταύτῃ μέρος, καίπερ μετατιθέντων πολλάκις τῶν ἡγεμόνων. Πρότερον μέν γε τὸν Αἶσιν ἐποιοῦντο ὅριον, πάλιν δὲ τὸν Ῥουβίκωνα ποταμόν. Ἔστι δ´ μὲν Αἶσις μεταξὺ Ἀγκῶνος καὶ Σήνας, δὲ Ῥουβίκων μεταξὺ Ἀριμίνου καὶ Ῥαουέννης, ἄμφω δ´ ἐκπίπτουσιν εἰς τὸν Ἀδρίαν. Νυνὶ δὲ συμπάσης τῆς μέχρι Ἄλπεων ἀποδειχθείσης Ἰταλίας, τούτους μὲν τοὺς ὅρους ἐᾶν δεῖ, τὴν δ´ Ὀμβρικὴν καθ´ {αὑτ}ὴν οὐδὲν ἧττον μέχρι καὶ Ῥαουέννης ὁμολογοῦσιν ἅπαντες διατείνειν· οἰκεῖται γὰρ ὑπὸ τούτων. Εἰς μὲν δὴ Ἀρίμινον ἐνθένδε περὶ τριακοσίους φασίν, ἐκ δὲ Ἀριμίνου τὴν ἐπὶ Ῥώμης ἰόντι κατὰ τὴν Φλαμινίαν ὁδὸν διὰ τῆς Ὀμβρικῆς ἅπασα ὁδός ἐστι μέχρι Ὀκρίκλων καὶ τοῦ Τιβέρεως σταδίων πεντήκοντα καὶ τριακοσίων ἐπὶ τοῖς χιλίοις. Τοῦτο μὲν δὴ μῆκος, τὸ δὲ πλάτος ἀνώμαλόν ἐστι. Πόλεις δ´ εἰσὶν αἱ ἐντὸς τῶν Ἀπεννίνων ὀρῶν ἄξιαι λόγου κατ´ αὐτὴν μὲν τὴν Φλαμινίαν ὁδὸν οἵ τε Ὀκρίκλοι πρὸς τῷ Τιβέρει καὶ + λαρολονι καὶ Ναρνία, δι´ ἧς ῥεῖ Νὰρ ποταμός, συμβάλλων τῷ Τιβέρει μικρὸν ὑπὲρ Ὀκρίκλων, πλωτὸς οὐ μεγάλοις σκάφεσιν· εἶτα Κάρσουλοι καὶ Μηουανία, παρ´ ἣν ῥεῖ Τενέας, καὶ οὗτος ἐλάττοσι σκάφεσι κατάγων ἐπὶ τὸν Τίβεριν τὰ ἐκ τοῦ πεδίου. Καὶ ἄλλαι δ´ εἰσὶ κατοικίαι διὰ τὴν ὁδὸν πληθυνόμεναι μᾶλλον διὰ πολιτικὸν σύστημα, Φόρον Φλαμίνιον καὶ Νουκερία, τὰ ξύλινα ἀγγεῖα ἐργαζομένη καὶ Φόρον Σεμπρώνιον. Ἐν δεξιᾷ δὲ τῆς ὁδοῦ βαδίζοντι ἐκ τῶν Ὀκρίκλων εἰς Ἀρίμινον Ἰντέραμνά ἐστι καὶ Σπολήτιον καὶ Αἴσιον καὶ Καμέρτης, ἐν αὐτοῖς τοῖς ὁρίζουσι τὴν Πικεντίνην ὄρεσι. Κατὰ δὲ θάτερα μέρη Ἀμερία τε καὶ Τοῦδερ εὐερκὴς πόλις, καὶ Εἰσπέλλον καὶ Ἰγούιον, πλησίον τοῦτο ἤδη τῶν ὑπερβολῶν τοῦ ὄρους. Ἅπασα δ´ εὐδαίμων χώρα, μικρῷ δ´ ὀρειοτέρα, ζειᾷ μᾶλλον πυρῷ τοὺς ἀνθρώπους τρέφουσα· ὀρεινὴ δὲ καὶ Σαβίνη ἐφεξῆς οὖσα ταύτῃ, παραβεβλημένη τὸν αὐτὸν τρόπον ὅνπερ αὕτη τῇ Τυρρηνικῇ· καὶ τῆς Λατίνης δὲ ὅσα πλησιάζει τούτοις τε καὶ τοῖς Ἀπεννίνοις ὄρεσι τραχύτερά ἐστιν. Ἄρχεται μὲν οὖν τὰ δύο ἔθνη ταῦτα ἀπὸ τοῦ Τιβέρεως καὶ τῆς Τυρρηνίας, ἐκτείνεται δὲ ἐπὶ τὰ Ἀπέννινα ὄρη πρὸς τῷ Ἀδρίᾳ λοξὰ παρεμβάλλοντα, δὲ Ὀμβρικὴ καὶ παραλλάττουσα, ὡς εἴρηται, μέχρι τῆς θαλάττης. Περὶ μὲν οὖν τῶν Ὀμβρικῶν ἱκανῶς εἴρηται. [5,2,10] La Tyrrhénie est bordée, du côté de l'est, par l'Ombrie, laquelle part de l'Apennin, voire même de plus loin, et se prolonge jusqu'à l'Adriatique. Dès Ravenne en effet, tout le littoral de l'Adriatique est habité par les Ombres ou Ombriens, et ce sont eux qui peuplent, non seulement les environs de cette ville, mais toutes les localités à la suite, et Sarsina, et Ariminum, et Sena. D'après nous, l'Ombrie comprendrait même encore le fleuve Aesis, le mont Cingule, la ville de Sentinum, le fleuve Métaure et le lieu appelé Fortunæ Fanum ou le Temple de la Fortune, car c'est dans ce canton-là précisément que passait la limite qui séparait, du côté de l'Adriatique, l'ancienne Italie de la Celtique. Disons pourtant que cette limite a été plus d'une fois déplacée par la volonté des chefs de l'État; qu'ainsi, après avoir été fixée primitivement au cours de l' Aesis, elle a fini par être reportée jusqu'au Rubicon (l'Aesis coule entre Ancône et Sena, et le Rubicon entre Ariminum et Ravenne, pour aller du reste se jeter tous deux dans l'Adriatique). Enfin, aujourd'hui, bien qu'on n'ait que faire de s'occuper d'une semblable question de limites, puisque le nom d'Italie s'applique à tout le pays jusqu'aux Alpes, il demeure constant pour tout le monde que l'Ombrie propre s'étend jusqu'à Ravenne, le fond de la population de cette ville étant d'origine ombrique ou ombrienne. Que si, maintenant, l'on compte 300 stades de Ravenne à Ariminum et 1350 stades d'Ariminum à Ocricli et au Tibre, en suivant la voie Flaminienne qui mène à Rome par l'Ombrie, le tout ensemble nous représentera la longueur de cette contrée; mais de sa largeur, nous ne dirons rien, si ce n'est qu'elle est très variable. En fait de villes, les plus considérables que renferme l'Ombrie cisapennine sont, à commencer par celles de la voie Flaminienne, Ocricli près du Tibre, Larolum, Narnie sur le Nar (navigable uniquement pour de petites embarcations, le Nar, après avoir traversé cette ville, va se jeter dans le Tibre un peu au-dessus d'Ocricli), Carsuli enfin et Mevania sur le Teneas, autre rivière qui ne peut porter aussi que de petites embarcations , mais qui suffit pourtant à transporter jusqu'au Tibre les récoltes de la plaine. Nous nommerons encore quelques localités, telles que Forum Flaminium, Nucérie, centre d'une grande fabrication de vases et d'ustensiles en bois, et Forum Sempronium, qui ont dû à leur situation sur une grande voie de communication, bien plus qu'à leur importance politique, l'accroissement de leur population. A droite, maintenant, de la voie Flaminienne, en allant d'Ocricli à Ariminum, nous rencontrons les villes d'Interamna, de Spoletium, d'Aesium et de Camertès, cette dernière en pleines montagnes, et dans la partie de la chaîne qui forme la frontière entre l'Ombrie et le territoire Picentin. Enfin de l'autre côté de la route se trouvent Amérie et la ville de Tuder, dont la situation est très forte, Ispellum aussi, et, dans le voisinage même du col {qui donne accès en Tyrrhénie}, Iguvium. Tout ce pays est fertile, un peu trop montagneux cependant; aussi produit-il pour la nourriture de ses habitants plus d'épeautre que de froment. La Sabine, qui fait suite à l'Ombrie, et qui la borde, comme celle-ci borde la Tyrrhénie, est également très montagneuse. De même dans le Latium, les parties qui avoisinent la Sabine et l'Apennin sont plus âpres que le reste du pays. Mais, tandis que la Sabine et le Latium, qui commencent l'un et l'autre au Tibre et à la Tyrrhénie, ne dépassent pas l'Apennin et s'arrêtent précisément au point où ces montagnes commencent à décrire une ligne oblique par rapport à l'Adriatique, l'Ombrie, comme on l'a vu, dépasse la chaîne de l'Apennin et ne s'arrête qu'à la mer. - Ce que nous avons dit suffit du reste à faire connaître le pays occupé par la nation des Ombres ou Ombriens.


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Dernière mise à jour : 22/12/2005