| [5,2,8] Ἀπὸ πάσης δὲ τῆς μεταξὺ Ποπλωνίου καὶ Πίσης ἱκανῶς αἱ νῆσοι 
κατοπτεύονται· ἐπιμήκεις δ´ εἰσὶ καὶ παράλληλοι σχεδὸν αἱ τρεῖς ἐπὶ νότον καὶ 
Λιβύην τε τραμμέναι· πολὺ μέντοι τῷ μεγέθει λείπεται τῶν ἄλλων ἡ Αἰθαλία. 
Ἀπό τε τῆς Λιβύης τὸ ἐγγυτάτω δίαρμά φησιν ὁ χωρογράφος εἰς τὴν Σαρδὼ 
μίλια τριακόσια. Μετὰ δὲ τὸ Ποπλώνιον Κόσαι πόλις μικρὸν ὑπὲρ τῆς 
θαλάττης· ἔστι δ´ ἐν κόλπῳ βουνὸς ὑψηλός, ἐφ´ οὗ τὸ κτίσμα· ὑπόκειται δ´ 
Ἡρακλέους λιμὴν καὶ πλησίον λιμνοθάλαττα καὶ παρὰ τὴν ἄκραν τὴν ὑπὲρ 
τοῦ κόλπου θυννοσκοπεῖον. Ἀκολουθεῖ γὰρ ὁ θύννος οὐ τῇ βαλάνῳ μόνον, 
ἀλλὰ καὶ τῇ πορφύρᾳ παρὰ γῆν, ἀρξάμενος ἀπὸ τῆς ἔξω θαλάττης μέχρι καὶ 
Σικελίας.  Ἀπὸ δὲ τῶν Κοσῶν εἰς Ὤστια παραπλέουσι πολίχνιά ἐστι Γραουίσκοι 
καὶ Πύργοι καὶ Ἄλσιον καὶ Φρεγῆνα. Εἰς μὲν δὴ Γραουίσκους στάδιοι 
τριακόσιοι, ἐν δὲ τῷ μεταξὺ τόπος ἐστὶ καλούμενος Ῥηγισουίλλα· ἱστόρηται δὲ 
γενέσθαι τοῦτο βασίλειον Μάλεω τοῦ Πελασγοῦ, ὅν φασι δυναστεύσαντα ἐν 
τοῖς τόποις μετὰ τῶν συνοίκων Πελασγῶν ἀπελθεῖν ἐνθένδε εἰς Ἀθήνας· 
τούτου δ´ εἰσὶ τοῦ φύλου καὶ οἱ τὴν Ἄγυλλαν κατεσχηκότες. Ἀπὸ δὲ 
Γραουίσκων εἰς Πύργους μικρὸν ἐλάττους τῶν ἑκατὸν ὀγδοήκοντα, ἔστι δ´ 
ἐπίνειον τῶν Καιρετανῶν ἀπὸ τριάκοντα σταδίων. Ἔχει δὲ Εἰληθυίας ἱερόν, 
Πελασγῶν ἵδρυμα, πλούσιόν ποτε γενόμενον· ἐσύλησε δ´ αὐτὸ Διονύσιος ὁ τῶν 
Σικελιωτῶν τύραννος κατὰ τὸν πλοῦν τὸν ἐπὶ Κύρνον. Ἀπὸ δὲ τῶν Πύργων εἰς 
Ὤστια διακόσιοι ἑξήκοντα· ἐν δὲ τῷ μεταξὺ τὸ Ἄλσιον καὶ ἡ Φρεγῆνα. Περὶ μὲν 
τῆς παραλίας τῆς Τυρρηνικῆς ταῦτα. 
 
 | [5,2,8] De toute la côte comprise entre Poplonium et Pise on aperçoit 
passablement bien les trois îles dont nous venons de parler . elles sont de 
forme allongée et presque parallèles entre elles, étant tournées toutes les 
trois vers le midi, autrement dit du côté de la Libye; mais, sous le rapport 
de l'étendue, Æthalie est bien inférieure aux deux autres. Du point le plus 
rapproché de la côte de Libye, le trajet jusqu'en Sardaigne est de 300 
milles, au dire du Chorographe. La ville de Cossae, qui succède à 
Poplonium, est située un peu au-dessus de la mer. On aperçoit au fond 
d'un golfe un mamelon d'une certaine hauteur; c'est là, sur ce mamelon, 
qu'est bâtie la ville; le port d'Hercule est au pied, et il y a dans le voisinage 
une lagune ainsi qu'un thynnoscopeum placé au bord du promontoire qui 
domine le golfe; car les thons, alléchés non seulement par les glands, mais 
aussi par le murex, rangent la terre de très près depuis la mer Extérieure 
jusqu'à la Sicile. Si maintenant nous longeons la côte entre Cossæ et 
Ostia, nous voyons s'y succéder les petites places de Gravisci, de Pyrgi, 
d'Alsium et de Fregena. Il y a 300 stades de Cossae à Gravisci, et dans 
l'intervalle se trouve une localité appelée Regis-Villa, laquelle passe pour 
avoir servi de résidence à un ancien chef pélasge nommé Maleus, 
qui, après avoir régné un certain temps sur une colonie pélasgique établie 
en ce lieu, serait parti de là pour se rendre à Athènes. C'étaient aussi des 
Pélasges, on l'a vu, qui avaient fondé Agylla. Un peu moins de 180 stades 
séparent Gravisci de Pyrgi. Le port de Coeré n'est qu'à 30 stades en deçà 
de cette dernière ville et contient un temple d'Ilythie, de fondation 
pélasgique, temple naguère fort riche, mais qui fut pillé par Denys, tyran de 
Sicile, lors de son expédition contre Cyrnos. Enfin l'on compte 260 stades 
de distance entre Pyrgi et Ostie et c'est dans l'intervalle que sont situés 
Alsium et Fregena. 
— Ici s'arrêtera notre description du littoral de la Tyrrhénie. 
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